Anonymous, dans sa quête éternelle de savoir, est parti interviewer deux membres du jury des Sama Awards afin de lever le voile sur cette organisation mafieuse. Est-ce vrai que les résultats sont faits en fonction de la qualité de la pizza qui sort du four ? Que les jurés sont corrompus par des blogueurs indélicats à coup de pass gratuits pour les conventions ? Corti de Corti Zone et Carolus du Club Shôjo vont répondre à ces mystérieuses rumeurs. Ou pas.

Ça fait quoi d'être jury des Sama Awards ?

Corti : Nous sommes emplis d'une mission divine ! Nous devons juger ces pauvres blogueurs démunis avec sagesse et équité ! Nous sommes le bras armé de la justice, chargé de pourfendre chaque article afin de tirer la substantifique moelle de chacun d'entre eux ! Notre jugement implacable et totalement subjectif dans un souci d'équité est sans appel ! Cela nous conditionne à dépasser notre existentialisme humain afin de nous transcender en être divin ! Donc, être jury, c'est une expérience qui vous remue jusqu'à la dernière cellule de votre corps et qui change votre humanité à tout jamais !

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Plus sérieusement, ça fait assez plaisir d'être invité à devenir jury. J'avais déjà participé à un mangaverstival, donc je n'avais pas spécialement beaucoup de pression pour la chose. Ça reste un moment agréable où, de simple lecteur, on devient un peu plus actif envers les articles parcourus habituellement. Ça nécessite de solliciter un peu son cerveau, ce qui n'est jamais un mal.

Caro : J'étais très heureuse et flattée quand Rukawa m'a contactée pour faire partie du jury. J'avais (et j'ai toujours) une super bonne image de ce concours car il voit s'affronter des blogs de grande qualité.

Je me suis vite prise au jeu. Je me suis enthousiasmée devant certains articles, beaucoup moins pour d'autres. Je ne supporte pas les articles avec des fautes d'orthographe ou trop peu argumentés. Dans mes commentaires, j'ai donc été assez cinglante avec certains billets.

J'ai vu dans ma participation en tant que jury l'occasion de découvrir de nouveaux blogs. J'espérais aussi pouvoir rencontrer et échanger avec d'autres passionnés de manga et ce fût le cas. C'était aussi un challenge personnel car je m'attendais à ce que ça demande beaucoup de temps et je ne m'étais pas trompée - Admirez la transition avec la question suivante.

C'est dur d'être juré ?

Corti : Ça dépend. Pour ma part, mon erreur a surtout été de laisser passer trop de temps entre mon classement final et ma première notation. J'avais oublié beaucoup de chose entre les deux et donc ce fut un peu dur de s'y remettre.

Après, le classement en lui-même n'est pas toujours évident à faire, sans compter le rush final qui met un coup de pression et peut entraîner de gros changements de classements. Foutus blogueurs qui sont des enfoirés de procrastinateurs qui filent leurs articles à la dernière minute - sans rancune les amis, je suis pareil. En effet, il faut vraiment pouvoir prendre du recul et analyser l'article de la manière la plus objective ou la plus subjective possible suivant le prix en jeu. Et des fois, ce n'est pas forcément évident de passer de l'un à l'autre. Il faut savoir s'adapter en fonction de la finalité cherchée. Une petite gymnastique mentale un peu délicate par moments qui consiste à ignorer certains points de l'article pour en valoriser d'autres.

Caro : Être juré des Sama Awards n'est pas un exercice facile. Cela demande du temps et de l'implication. Il y avait 38 articles à lire dont certains vraiment longs. Heureusement que je ne m'y suis pas prise au dernier moment et que j'étais organisée. Il fallait lire attentivement et prendre des notes au fur et à mesure. Cette méthode m'a beaucoup aidée lors de la notation car entre le moment où nous avons reçu les premiers articles et le moment où nous avons délibéré, plusieurs semaines se sont écoulées. La tâche a aussi été compliquée par le fait que la plupart des articles sont arrivés à la dernière minute. Il a donc fallu analyser une vingtaine de textes en quelques jours.

Y-a-t-il eu beaucoup de débat / une bonne ambiance entre les membres du jury ?

Corti : Il n'y a vraiment pas eu de soucis niveau ambiance. Bon, après, nous n'étions pas nombreux à être actifs, c'est-à-dire à donner nos avis et militer pour nos articles favoris, mais d'un autre côté, le fait que nous étions peu, permettait justement d'éviter de partir dans de trop longues discussions inutiles où les avis s'enchaînent. Là, il était plus facile de tomber d'accord. En même temps, il n'y a pas eu vraiment d'opposition. Un tel manifestait parfois son envie de faire remonter un tel article et les autres jurés prenaient la chose en compte dans leur classement. Ou ne le prenait parfois pas en compte si ça faisait trop chuter leur chouchou. Les classements finaux ont globalement fait consensus, personne n'est parti en claquant la porte.

Caro : Je ne connaissais aucun membre du jury à l'exception de Rukawa. J'étais aussi la seule représentante de la gente féminine. J'ai réussi à trouver très vite ma place malgré tout. Les débats ont été très calmes, argumentés. Nous n'avons donc eu aucun mal à nous mettre d'accord et je pense que les classements finaux satisfaisaient tout le monde.

Est-ce qu'un choix vous a posé problème ?

Corti : Ah ce prix de la passion. Ce FAMEUX prix de la passion. J'ai une relation d'amour/haine avec cet article. Précédemment, j'ai parlé du fait qu'il fallait parfois ignorer certains points de l'article pour se concentrer sur d'autres. Cet article en est l'exemple-type. Je déteste le style de l'auteur que je trouve haché, qui a l'air de buter sur chaque mot. Plein de phrases courtes. Mais à côté de ça, je ne peux pas nier que ça transpire d'amour derrière. Au début, je ne l'avais même pas classé pour la passion parce que je n'arrivais pas à oublier ce style désagréable. Sauf qu'il fallait bien le classer au final. Et c'est comme ça qu'il est arrivé en première position pour ce prix chez moi. Ça reste une sensation étrange de donner un premier prix à un article que l'on n'aime pas forcément complètement. Mais il répondait aux critères de la passion. C'est comme ça, donc il faut savoir mettre un peu d'eau dans son vin, oublier certaines attentes et faire avec.

Caro : Pour ma part, c'est le prix du meilleur article qui m'a posé le plus de problème. Au départ, je pensais au contraire que cette catégorie serait la plus facile à juger. C'était la plus objective puisque je disposais de critères précis. Ce qui diffère d'un membre du jury à l'autre, c'est l'importance qu'on accorde à un critère plutôt qu'à un autre. Les classements individuels étaient par conséquent assez très variés. Il n'y avait pas consensus sur la place du premier. C'est vraiment au moment de la consolidation des votes que l'article de Mackie s'est imposé parce que bien classé partout.

Qu'avez-vous pensé de la cérémonie de remise des prix ?

Corti : Très sympathique mais c'est dommage que l'on n'ait pas plus de monde. C'est fun, c'est rigolo, donc venez les gens, participants ou non ! 30 minutes pendant l'EPITA, c'est pas la mort ! Sinon, on peut dire que les meilleurs étaient là, en somme. :)

Caro : C'est le moment que j'ai préféré ! Après avoir échangé, délibéré ensemble, j'ai enfin pu mettre des visages sur des pseudos et discuté de vive voix. J'ai aussi beaucoup apprécié de rencontrer des blogueurs tels que Mackie que je lis depuis longtemps ou Merlin dont j'ai pu découvrir le travail grâce au concours.

Est-ce que vous le referiez ?

Corti : Avec grand plaisir. Et ce coup-ci, je truquerai certaines notes. Parce que. Note : je rassure, truquer les notes n'a pas d'incidence sur les votes finaux des jurés :)  ET JE VEUX UN PRIX MINORIN !!!!.

Caro : J'ai déjà candidaté auprès de Pazu pour un poste de juré pour l'édition 2014. :p