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Veni Vidi Chibi! Compte rendu de l'édition 2009

Par le :: Manifestations

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Ce week-end se tenait la 3ème édition de Chibi Japan Expo au parc des expositions de Paris-Est, à Montreuil, au même endroit que l'année dernière, sur une surface équivalente, sur deux étages.

L'année dernière, la presse passait par une entrée spécifique, qui obligeait à tout traverser et donnait la mesure de l'espace occupé. Cette année, le passage était via la sortie des visiteurs et c'était d'ailleurs plus pratique pour joindre l'amphithéâtre principal mais le cheminement donnait la fausse impression que la convention était plus petite.


Cosplay

La disposition générale était relativement simple, avec les boutiques au rez-de-chaussée, la salle principale de spectacle au sous-sol et le reste à l'étage, avec un entre sol pour la restauration.

Contrairement à Japan Expo, les éditeurs ont été très peu nombreux à s'être payer un stand et même si un pôle jeunes créateurs existent, la place a pris une touche assez caricaturale, à l'image de l'album Obélix et Compagnie : Vous aviez les magasins de japanimation couvert de posters, les vendeurs de katanas et les pourvoyeurs de vêtements branchés gothic lolita. J'hésite à rajouter les vendeurs de bonbons dans le lot. Cela ne m'étonne guère que certains aient fait leur tour de la convention en deux heures. Notez aussi la présence d'un stand hentai assez bien situé mais relativement discret.


Panorama

A l'étage, vous aviez un petit espace pour les jeux vidéo, avec quelques bornes d'arcade. Beaucoup de stands étaient occupés aux alentours par des associations, qui s'occupent d'apporter de l'animation, avec divers jeux et concours. Les fanzines étaient situés au centre de l'étage, devant les espaces de conférence et de dédicaces.

Une première salle de projection vidéo était située sur le côté, tandis qu'une autre, plus grande, était au second étage. J'y ai vu la fin du film K20, l'homme au vingt visages. Il faut vraiment chercher pour trouver les salles mais au moins, elles sont relativement au calme et non pas en plein milieu du brouhaha. Je fais le même constat pour la pièce Karaoke et l'espace d'activités de Tengumi, sans doute mieux installé là, qu'à Japan Expo.


Salle


L'amphithéâtre était le lieu pour les différents concerts, certains jeux et les sempiternels défilés de cosplay. Le vendredi, j'ai assisté à un concert des Jelly Beans et au défilé cosplay. Samedi n'avait pas de concours de cosplay au programme mais de nombreux visiteurs étaient déguisés, des vestiaires étant visiblement à leur disposition. Etonnemant, nous pouvions presque circuler dans les allées du rez-de-chaussée, avec parfois des queues importantes devant l'amphithéâtre, notamment pour le concert d'Hangry & Angry.


Jelly Beans


Question invités, j'ai surtout retenu la présence de Yôsuke Kozaki et Kyô Hatsuki, qui ont d'ailleurs tenue une conférence commune le samedi. En fait, le vendredi, Yôsuke Kozaki a déjà fait son apparition dans une master class publique. En gros, la formule est une séance de questions réponses habituelle mais en plus, le mangaka a croqué plusieurs personnages en direct, à la demande, au lieu de faire un seul dessin.

Yôsuke Kozaki est l'auteur de Kyôko Karasuma, détective à Asakusa, mais il est aussi le character designer de Speed Grapher et des opus du jeu vidéo No More Heroes. Pendant ses interventions, il est revenu un peu sur son parcours : Il a voulu devenir mangaka dès l'école primaire et a commencé par devenir assistant, avant de remporter des prix d'éditeurs de manga au Japon. Bien que ce ne soit pas les plus prestigieux, cela l'a mis en confiance et l'a conforté dans sa profession.


Yousuke Kozaki


En parallèle, ses travaux montrés sur internet lui ont permis de nouer des contacts, notamment  avec l'équipe Gonzo de Speed Grapher qui lui a confié le dessin des personnages de la série. Ses contacts dans l'animation l'ont ensuite introduit dans le milieu du jeu vidéo.

Yôsuke Kozaki a prodigué quelques conseils à ceux qui souhaiterait percer dans cette voie : Il faut, selon lui, prendre plaisir dans son travail de création, être un bon communicant et surtout saisir toutes les opportunités offertes.

Il est revenu plusieurs fois sur ses rapports avec les autres membres d'une équipe, lorsqu'il doit travailler un character design.  Le réalisateur lui dresse une liste de contraintes et lui impose en particulier le caractère des personnages. A partir de là, Yôsuke Kozaki est libre dans ses choix et soumet ensuite le résultat pour approbation.

Yôsuke Kozaki a beaucoup apprécié de pouvoir travailler sur No More Heroes, où il a eu une grande liberté pour peaufiner les dessins des protagonistes. L'état d'esprit et le monde du jeu sont en parfaite adéquation avec les goûts du dessinateur, qui aime le côté cool. Son personnage préféré est d'ailleurs Shinobu, une fille noire blonde platine, où Yôsuke Kozaki est fier d'avoir pu réunir plusieurs caractéristiques originales. Pour l'anecdote, la traductrice a mentionné que le jeu avait moyennement marché au Japon et doit son succès aux marchés européen et surtout américain.

Le personnage le plus dur que Yôsuke Kozaki ait eu à faire est Akizuki, de l'anime Bakumatsu kikansetsu irohaniho e to. Il a du composer avec les contraintes liées à l'aspect historique – l'histoire se déroule à la fin de l'époque Edo – et la volonté d'avoir un personnage qui plait au public féminin. Yôsuke Kozaki a compté qu'il avait fait 200 croquis et passé 2 ans avant de trouver la forme définitive. La touche lolita-gothique qu'il revendique dans ce personnage se dégagerait de la silhouette.


Yousuke Kozaki


C'est un peu dur à saisir mais il faut surtout retenir qu'il a eu du temps devant lui pour créer le character design de cette série et bien que le réalisateur ait validé ses dessins, lui-même n'était pas satisfait du résultat et il a continué ses recherches jusqu'à obtenir satisfaction.

Il tire une partie de son inspiration du cinéma et il a cité des films d'Akira Kurosawa mais aussi des longs métrages de Jean-Pierre Jeunet (La cité des enfants perdus, Alien 4), même s'il aime moins ses dernières réalisations.

Répondant de travers à une question – les avatars d'une mauvaise sonorisation depuis l'estrade, où la traductrice doit parvenir à lire sur les lèvres pour déchiffrer la question posée par quelqu'un dans le public – Yôsuke Kozaki a brièvement abordé ses relations avec un mecha designer, où il a juste mentionné que le character designer donnait le la et que le mecha designer se réglait ensuite sur le dessin des personnages.

Yôsuke Kozaki a également expliqué l'agenda d'une semaine de travail de mangaka pour produire un chapitre de 24 pages. Seul, il passe 2 à 3 jours à travailler le scénario, le storyboard et le découpage qu'il fait valider par son responsable éditorial. Il passe ensuite entre 1 journée et 1 journée et demi, à préciser un peu ses dessins au crayon, toujours tout seul. Après, pendant 2 jours, il produit les planches avec l'aide de ses 3 assistants. Il se réserve ensuite moins d'une demi journée pour finaliser ses dessins via Photoshop.


Yousuke Kozaki


Pendant la conférence du lendemain, nous apprendrons qu'il livre ses planches à son éditeur via internet. Kyô Hatsuki, qui devait aussi répondre à la question de l'utilisation professionnelle d'internet ne va pas encore jusque là, mais comme Yôsuke Kozaki, elle surfe sur la toile pour effectuer des recherches, notamment sur les costumes.

Kyô Hatsuki a été l'une des invitées japonaises annoncée en premier à Chibi Japan Expo. Elle est connue pour dessiner des mangas érotiques. Une question demandait d'ailleurs pourquoi elle avait choisi ce créneau, plutôt réservé aux hommes. Kyô Hatsuki a expliqué qu'en dehors du fait qu'on lui assène souvent qu'elle est un homme déguisé en femme, elle aime beaucoup dessiner les corps féminins d'une part et que, d'autre part, le secteur assure une charge de travail assurée.


Kyou Hatsuki


Avant de lancer la conférence commune, Pierre Giner, qui faisait office de traducteur pour Kyô Hatsuki, a résumé le parcours de la mangaka, dont les premiers pas dans la vie professionnelle étaient bien loin du monde du dessin. Kyô Hatsuki a même conduit des camions! Elle s'est lancé finalement dans le manga, via d'abord le fanzinat avant d'être édité par Akita Shôten, où elle a travaillé pendant dix ans sur Love Junkies, un titre édité en France.

Il était question de projets d'adaptation de ce titre phare en OAV et en drama mais ni l'un ni l'autre n'a vu finalement le jour. Seul Inuneko, un autre manga érotique publié chez Akita Shoten, a eu une adaptation en drama mais Kyô Hatsuki n'a pas été du tout associée à l'adaptation.

Love Junkies


En dehors de ses activités de mangaka, Kyô Hatsuki milite pour son association Be Smile, qui s'occupe des enfants maltraités et elle organise des journées où enfants et mangaka se rencontrent.  Un reportage japonais diffusé pendant que les deux auteurs effectuaient leur dédicace publique, a présenté Be Smile et montré quelques visages connus, dont Tôru Fujisawa l'auteur de Great Teacher Tezuka.

Les mangaka font aussi des dédicaces, qui sont mises en vente et les sommes récoltées vont à l'association. Il serait question d'en préparer un lot, qui serait mis en vente pendant la prochaine Japan Expo. Nul doute qu'il devrait y avoir des personnes intéressées.

Kyô Hatsuki est venue à la conférence avec une dizaine d'ébauches originales, qui ont été distribuées au public via un Jan Ken Pon géant. Akemi Takada avait initié le mouvement l'été dernier, avec son dessin public de Madoka. Voilà décidément une très bonne idée, moins compliqué que la tombola organisée par les gens du studio A1 Pictures, pendant Japan Expo 2008.


Jan Ken Pon

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Commentaires sur ce billet:

  1. Le 03/11/2009 à 16:01
    riri a dit

    ptain si j'avais su que le hentai était à l'honneur, j'aurais changé mes plans !

  2. Le 10/11/2009 à 22:25
    hikaru-san a dit

    Merci Pazu pour ce résumé.

    Au final, ma seul déception concerne la conférence de Yôsuke Kozaki. Je lui aurais bien demandé de me dessiner une Silvia Cristel , puis posé quelques questions sur son travail sur No More Heroes (Alors comme ça le jeu ne s'est par bien vendu, pourtant je l'ai acheté 2 fois moi ).

    Espérons de meilleur ventes pour le second opus qui s'annonce plus nerveux et sans censure j'espère .

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