Après un focus sur des mangaka, puis l'animation japonaise et les productions en prises de vue réelle, je conclus ma série d'articles sur la 24e édition de Japan Expo par une vue d'ensemble du festival.

 

Les dates ont été avancées par rapport à l'année dernière en étant du 2 au 6 juillet au lieu du 11 au 14 juillet en 2024. J'apprécie d'avoir le festival début juillet car les différents travaux d'été sur les lignes de métro et de RER débutent généralement à la moitié du mois et les interruptions de trafic qui en découlent rallongent toujours sensiblement mon temps de trajet en transports en commun. 

 

Cela fait aussi plus d'options d'itinéraire bis en cas d'incidents et en empruntant la branche nord du RER B uniquement pour me rendre une fois par an à Japan Expo, j'ai connu 3 incidents techniques en 4 jours et j'en ai échappé à au moins un de plus, en constatant que Balak est arrivé bien en retard à sa conférence du vendredi, après avoir galéré pour venir via la gare du Parc des Expositions. 

 

Le summum a été atteint le dimanche soir avec une coupure complète du trafic pendant plus de quatre heures dans les deux sens sur la branche d'Aulnay à Roissy, au pire moment quand les gens repartent tous en même temps car il n'y a pas de projections comme les autres soirs qui permettent de lisser les départs et surtout pas mal de monde repartaient avec des bagages pour ceux qui avaient pris des hôtels sur place les nuits précédentes.

 

Fidèle à la tradition d'une grande préparation face aux imprévus, il y a eu une armée mexicaine de gilets rouges de la SNCF et des forces de l'ordre à la gare de RER pour bien dire aux gens de passer leur chemin mais personne à la gare routière, où cela devenait le bazar. Avec les travaux, les rares bus avaient du mal à manœuvrer. Heureusement plusieurs personnes dans la foule ont pris sur eux de faire la police et la circulation, en voyant que des inconscients passaient juste derrière les bus en pleine marche arrière, sans se rendre compte du danger. 

 

 

Les deux pauvres agents de sécurité venus finalement sur place étaient plus occupés à canaliser les gens pour éviter qu'ils prennent d'assaut les bus réguliers qui conduisaient à Aulnay et qui passaient que toutes les 20 minutes. Plusieurs groupes qui en avaient marre d'attendre ont préféré les options Uber ou taxis à 90€ mais l'absurdité de la situation est qu'il y avait d'autres chemins que de tenter de rejoindre Aulnay pour rentrer sur Paris. Je suppose qu'il y avait d'autres options en rejoignant Roissy et pour ma part, je suis monté tranquillement dans un bus qui rejoignait la gare de Vert-Galant tandis que du monde se bousculait en face. Vert-Galant est sur la branche de Mitry-Clay qui était fonctionnelle et si mon temps de parcours a été rallongé, la rame était déserte sur le trajet du retour.

 

En 2026, Japan Expo sera du 9 au 12 juillet. La plage devrait échapper aux sempiternels travaux et plus convenir aux organisateurs qui d'après leurs dires pendant la conférences de clôture ont constater une forte différence de fréquentation entre le jeudi et vendredi – encore en période d'école – et le week-end qui était officiellement pendant les vacances. Ils espèrent que tomber pendant une semaine pleine de vacances lissera les différences. Pour ma part, j'avais souvenir que la problématique d'avoir le salon fin juin début juillet excluait surtout les générations qui avaient des épreuves de BAC mais j'ai l'impression que les dates de 2025 étaient plutôt compatibles. 

 

Le communiqué de presse du 9 juillet annonce 230 000 visiteurs sur les 4 jours, ce qui est toujours mieux que les 200 000 de l'année dernière mais toujours en deçà des 254 000 et 255 000 des éditions de reprise en 2022/2023 et qui étaient les objectifs visés avant la tenue du festival. 

 

Il y avait une belle canicule sur l'Île de France en début de semaine mais la chance a été que les températures baissent au moment de l'ouverture Japan Expo et cela fait même quelque temps que je n'avais pas vécu un salon sous la pluie, tel que cela a été le cas le dernier jour.

 

J'ai pu circuler de manière relativement fluide en empruntant les passages publiques, même le dimanche quand tout le monde était confiné à l'intérieur. Les rares ralentissements que j'ai eus étaient surtout dus à de grands groupes de personnes qui n'avaient rien trouvés de mieux que de se rencontrer et s'immobiliser au milieu des allées qui permettent de circuler entre les Halls 5 et 6.

 

La disposition des lieux étaient globalement la même que d'habitude avec dans le Hall 5, les éditeurs, les jeunes créateur, les espaces cosplay, arts martiaux, touristiques et traditions sans oublier la scène musicale.

 

 

Le Hall 6 accueillaient grosso-modo d'autres artistes professionnels, les amateurs, les jeux vidéo et les vendeurs de produits, tandis que le Hall 4 regroupait les thèmes Amazing autour des trading cards en particulier. 

 

Il y a eu cependant des nouveautés notables. D'abord une nouvelle scène Mana dans le Hall 4 dédiée aux jeux de cartes qui ont été décorrélés de la scène Také, jeux vidéo. La fréquentation était fluctuante mais le public a répondu présent lors de plusieurs événements sur cette scène, surtout en comparant avec la petite scène Nozomi juste à côté. 

 

 

C'est remarquable vu que le Hall 4 est toujours aussi isolé du reste du festival en terme d'accès et de flux de visiteurs qui ont tendance à rejoindre la grande scène Yuzu sans s'arrêter. À cela s'ajoutent les expositions Goldorak et Junji Îto qui étaient de qualité mais coupaient encore plus la jonction entre les Halls 4 et 5.

 

Les activités autour de la Corée du Sud – K-Pop, drama, webtoon – sont toujours estampillées Amazing mais un espace dédié, grand et en bonne visibilité est apparu dans le Hall 6, ce qui tranche par rapport à la petite place donnée encore l'année dernière dans le Hall 4. Des sponsors sont arrivés et en premier lieu le gouvernement coréen. 

 

 

Crunchyroll a également basculé dans le Hall 6 en délaissant le Hall 5 mais j'ai un peu de mal à voir si leur stand était plus grand qu'avant et/ou c'est un choix de leur part pour intégrer le Hall par où arrive la majorité des visiteurs.

 

 

Personnellement, j'ai apprécié la résurrection de du label Noeve même si je suis surpris par leur communication tardive sur leur présence à Japan Expo, alors qu'ils ont sorti un grand nombre de mangas pour l'événement donc cela était bien prévu en avance. 

 

 

Le côté « arrivée à la dernière minute » se sentait plus chez Good Smile Company qui avait un stand dans la Hall 5 avec une voiture itasha à l'effigie de la Racing Miku 2024 et son seul président Europe qui a fait le plancton pendant les 4 jours, mais aussi un espace auprès de la boutique italienne anime import qui écoulait leur produit à un prix raisonnable et avaient même en vitrine plusieurs prototypes. Si tout va bien, ils devraient revenir avec un stand plus classique l'année prochaine.

 

 

 

Fan de figurines, j'achète uniquement en salon les modèles en véritables exclusivité vu les prix pratiqués en général mais je m'intéresse aux prototypes dévoilé en avant-première. Cette fois-ci voir Saga dans la gamme Figuarts Zero Touche Metallique m'a convaincu de commander le Seiya Sagittaire que j'aime bien mais que je trouvais trop esseulé dans cette collection. 

 

Détail amusant, ce dernier était vendu 25 % plus cher sur le stand du distributeur par rapport à une autre boutique avec une bonne réputation, qui était également sur place à Japan Expo. Pour ma part, je viens de profiter des soldes pour l'acquérir sur un site français encore 20 % moins cher, la figurine étant sortie depuis maintenant 18 mois. 

 

 

Dans le Hall 6, Nintendo avait un espace encore plus gigantesque que d'habitude et proposait un pop up store qui ne désemplissait pas. Côté stands, j'ai juste remarqué Honkai Star Rail et Cygames qui a mis en avant Umamusume Pretty Derby, mais j'ai aussi vu de la promotion pour Weiß Schwarz que j'aurai plus imaginée du côté du Hall 4 avec les autres trading cards.

 

  

Parmi les exposants du Hall 6, je mentionnerai aussi les stands en rapport avec l'éthique, le respect des autres et contre le harcèlement. Cela sent le sujet qui tient à coeur – et au pire un coup de communication – avec des moyens vu le personnel présent sur place mais je reste dubitatif sur la forme étant donné que tous ces acteurs de bonne volonté ont l'air d'être restés sagement dans leur coin - les vendeurs de bonbons étaient plus actifs pour attirer les visiteurs -. Parmi la vingtaine de jours de programmation cumulée en tout, je suppose que certains ont pu tenir des conférences mais honnêtement, je n'ai pas fait attention.

 

 

Vous pouvez aussi noter le déménagement dans le Hall 4 de la scène Nozomi qui a échangé sa place avec la scène Kamo qui est apparue dans le Hall 6. Cette dernière accueillait des concerts d'idoles et était à côté du nouvel espace Idol Town Paradise. De ce que j'ai compris, le concept est de pouvoir photographier – ou se faire photographier ? – avec les différentes idoles devant différents décors, le tout en moyennant finance. J'ignore si la formule a eu du succès car je n'ai vu personne quand je suis passé devant mais je n'ai pas surveillé le planning. 

 

À la réflexion, il y avait bien un agenda à l'entrée de l'espace alors que rien n'était mentionné dans l'application qui couvrait pourtant une belle série de scènes, de salles et d'espace. Il y avait même les heures de passages des activités dans les zones pour les arts martiaux. Je suis étonné qu'il n'y ait pas eu les horaires pour Idol Town Paradise à moins que les billets aient été vendus à l'avance mais cela avait l'air d'être accessible sur place vu les prix affichés à l'entrée.

 

 

Je prépare à vue de nez mon programme à l'avance sans pour autant l'enregistrer dans l'application mais je la consulte pour vérifier les éventuels changements d'horaires. La technique a cependant ses limites – avec a priori une seule mise à jour effective maximale par jour – et les imprévus tels qu'une permutation des ordre de passage sur la scène tradition Sakura le vendredi matin n'a pas éré répercutée dedans. Je suis plus surpris en revanche qu'il y ait eu une erreur sur la conférence Bagira-chan le samedi même si c'était juste un écart de 15 minutes avec 10h au lieu de 10h15 mais les diapositives de présentation diffusées en boucle à l'écran de la scène Kuri étaient bien avec la bonne heure donc si ces dernières sont à jour, je pensais naïvement que l'application l'aurait été également.

 

Par ailleurs, j'utilise beaucoup le filtre le planning selon les scènes pour évacuer tout ce qui ne m'intéresse pas et ce serait bien au niveau ergonomique s'il était possible de remettre le filtre en bas de page et non pas seulement en début de page, ce qui oblige à scroller systématiquement tout en haut de la longue liste dès qu'on veut modifier son filtre.

 

J'ai été déconcerté de rencontrer une personne qui ignorait encore qu'elle pouvait géolocaliser un stand avec l'application alors qu'elle en cherchait un en particulier et qu'elle passait déjà par son smartphone pour les dédicaces.

 

En 2024, j'avais remarqué des problèmes d'éblouissement des écrans sur mes photos et je n'ai plus rencontré ce soucis cette année alors que j'ai utilisé le même matériel. J'en conclus qu'un réglage a du être fait et ma seule remarque vis-à-vis des photos concerne la scène Sakura, où je me retrouve avec une image en double avec les intervenants sur le cliché mais aussi sur l'écran derrière avec le même angle de vue. Sur les autres scènes avec grands écrans, l'espace est généralement divisé avec une partie pour la retransmission de l'estrade et une autre pour un contenu autre. Cela permet de mieux distinguer les différents plans.

 

 

Sur la scène Kuri, j'ai déjà rapporté que l'écran était placé trop bas, ce qui a posé des problèmes pendant plusieurs conférences. La nouvelle scène était entourée par des rideaux et je laisserai le terme isoler car l'espace restait ouvert en hauteur. J'ignore s'il y avait plus de place qu'avant et c'est sûr que l'espace est mieux insonorisé qu'avant. J'apprécie aussi qu'il soit resté ouvert en hauteur, cela donne plus de luminosité, ce que je regrette dans l'espace Yuzu – même si un éclairage décent était souvent remis dans la salle pendant les conférences cette année. Cela me permet tout simplement de prendre des notes, choses que je ne fais jamais dans la grande salle Ichigô par exemple.

 

 

Le problème de fond concerne surtout l'emplacement de la scène Kamo et son niveau sonore qui a été gênant pendant au moins deux conférences sur la scène Kuri. À la vue des permutations de cette scène au fil des éditions de Japan Expo, la bonne place a l'air de relever de la quadrature du cercle, où personne ne veut cette scène à côté de soi, à l'image du stand des tambours : Dans le Hall 4, elle perturbait les jeux de société et de mémoire, il y avait le même problème de perturbation sur la scène Také quand elle était au bout du Hall 6. Elle a aussi un statut bâtard. C'est tantôt une seconde scène musicale, tantôt un simple espace de jeux. Au moins, la scène m'a permis d'assister à la première représentation du groupe d'idoles Banzai Japan qui a lancé les festivités dès 9h45 le jeudi matin.

 

 

L'équilibre a été trouvé pour la scène musicale officielle, la scène Tsubamé qui se trouve dans un coin du Hall 5 mais ouverte et surtout une surface optimisée où tout les les spectateurs sont debout. Le stand pour les rencontres éphémères avec les artistes qui viennent de se produire est aussi bien pensé. 

 

 

 

 

La zone autour de la culture japonaise est la plus stable même si les activités diffèrent un peu d'une année à l'autre. L'espace artisanale Wabi Sabi était toujours là avec sa mini scène dont le programme n'est malheureusement pas catalogué dans le planning officiel de Japan Expo. Cela permet de voir ou revoir certains artistes qui se produisent généralement sur la scène Sakura. Si certains exécutent plusieurs fois leur show sur les 4 jours ou reviennent d'une édition à l'autre, d'autres font des apparitions très ponctuelles.

 

 

 

 

 

Les TT Brothers qui ont été mis en avant pendant la conférence de presse en juin dernier ont seulement joué le vendredi après midi, avec un belle notoriété vu le nombre important d'intervenants japonais qui ont occupé les sièges alors qu'ils assistent très peu aux prestations de leurs concitoyens en général. Mêmes si leurs sketches restent très simples – autour de détournements pour revenir à la lettre T – les TT Brothers ont fait l'effort de jouer en français.

 

 

À l'opposé, un groupe comme les samouraïs Kamui reviennent depuis plus de 10 ans quasiment chaque année et enchaîne les présentations sur la scènes Sakura mais aussi sur les tatamis via des initiations ou encore sur la scène Kitsune de cosplay la samedi avec une variante Star Wars. Leurs combats de sabres laser avait beaucoup de prestance mais il est dommage que le matériel n'ait pas suivi, entre les sabres qui perdent leurs couleurs ou tout simplement en panne. Les ustensiles ne doivent pas supporter d'être secoués en permanence.

 

 

Si les combats peuvent sembler redondants, vous pouvez évaluer le niveau de cette véritable équipe de cascadeurs quand vous voyez par ailleurs le spectacles de la troupe Busôkenmasyû Yatsurugi venue pour la première fois à Japan Expo mais qui se limite au mieux à une danse du sabre sans proposer de simulation de combats.

 

 

Le programme sur la scène culture et tradition était de nouveau très riche et varié, entre les défilés de kimono, les essais de calligraphie, les concerts classiques ou atypiques : certaines danses présentaient des figures de gymnastique rythmique et des exercices de calligraphie étaient des fresques inspirés de Demon Slayer.