Le 23e édition de Japan Expo a eu lieu du 11 au 14 juillet 2024 au Parc des Exposition de Paris Nord Villepinte, soit un peu plus de 10 jours avant le début des Jeux Olympiques. Une fois n'est pas coutume, je débuterai d'abord par une vue d'ensemble dans ce premier article, avant d'aborder le reste ultérieurement.
Dès la conférence de clôture de l'édition 2023, les organisateurs avaient voulu se montrer rassurant quant à la tenue du festival en 2024 et à la conférences de presse, ils ont plutôt rappelé que les principales restrictions – voie d'autoroute privatisée pour les jeux et doublement du prix des billets de RER – avaient lieu après Japan Expo.
Pour ma part, j'avais surtout retenu l'allégement plus prononcé que d'habitude des RER en circulation. Je le subis méchamment sur le RER C depuis le début du mois de juillet avec un train sur trois et des trains devenus omnibus donc bondés, en étant témoin au passage de personnages âgées prises dans la tourmente : l'une d'elle a vu partir la rame avec sa valise mais sans elle à bord tandis qu'une autre a chuté lourdement sur la quai au moment de la fermeture des portes. Le conducteur a fait sonné la fermeture des portes "comme d'habitude" à Notre Dame Saint-Michel pour presser le mouvement et a provoqué la chute de la passagère qui était sur le marchepied de la voiture de tête à ce moment là. J'ignore pourquoi il y avait urgence de faire repartir le train – vu que le prochain sur le quai était 15 minutes plus tard – mais de toute façon, c'était très intelligent vu qu'il a fallu attendre l'arrivée des secours avant de repartir. Bizarrement, dès le lendemain, j'ai entendu un nouveau le message dans la rame disant de prendre son temps pour descendre et monter.
En revanche, sur le RER B, le dispositif de renforcement du trafic habituel devait être en place, avec sans doute un peu plus de trains omnibus et les direct qui s'arrêtaient systématiquement au parc. Je n'ai eu aucun problème pour avoir une place assise à l'aller et même au retour, alors que j'ai quitté le salon vers 18 heures.
En revanche, l'impact immédiat des Jeux Olympique est que le parc des expositions est un site pour les épreuves de boxe et d'escrimes pour le pentathlon moderne. De quoi décourager un bon nombre de visiteurs de s'intéresser aux hôtels dans l'environnement immédiat, vus les prix pratiqués.
Le communiqué de presse au lendemain du festival table sur une baisse de fréquentation aux alentour de 200 000 visiteurs. Les chiffres pressentis avaient l'air plus pessimistes mais dans les allées, c'était assez difficile de se faire un idée. Il y avait très peu de monde le jeudi dans le Hall 5 avant de remplir à midi et de se vider rapidement avant même la fin de l'après-midi. Les autres jours m'ont semblé similaires à d'habitude.
La disposition est sensiblement la même que les années précédentes, en occupant les Hall 4, 5 et 6. Le Hall 4 est toujours aussi peu fréquenté, mise à part les queues pour rentrer dans les événements de la salle Yuzu mais avec des stands estampillés Amazing, avec notamment les éditeurs de jeux de société et un coin K-Pop un peu confidentiel. Il y avait au moins une boutique spécialisée qui a peut-être eu un stand moins cher mais qui aurait sans doute drainer plus de ventes en étant avec les autres dans le Hall 6.
Je ne me souvenais plus où se situait la scène Kamo et au lieu de sortir mon smartphone pour ensuite voir la plan, j'ai juste essayé de me repérer via les panneaux situés au plafond… et depuis le sol, je n'ai pas réussi à voir la scène dans la liste… alors que je connais. J'ignore si les noms des scènes sont gravées dans le marbres, mais ce serait bien d'en avoir avec des initiales différentes pour éviter de se retrouver par exemple avec deux noms en K ou quatre en S, dont la moitié est absente de la signalétique dans le festival.
Je n'ai pas compris non plus le fait d'avoir deux panneaux en hauteur l'un en face de l'autre le long du principal couloir d'entrée dans le Hall 5 mais juste derrière des pilliers.
Enfin, j'ai découvert la signalétique des espaces hors scène - tradition, tourisme et exposition - en consultant un panneau au sol. Certes ma vue baisse mais sur les panneaux en hauteur, je ne voyais pas du tout à quoi cela correspondait à part le "i" standard pour information. Trop d'information tue l'info. Faites soit des écriteaux pour les scènes, soit des pancartes claires pour indiquer les espaces, avec des noms en toutes lettres plus grands et lisibles.
En fait, il y avait quelques showcases sur le scène Kamo qui était susceptible de m'intéresser dans la mesure où c'était compatible avec les horaires des autres spectacles que je souhaitais voir. Sur place, j'utilise l'application Japan Expo pour avoir le dernier programme à jour mais je prépare mon programme avant le festival. Je note surtout les prestations récurrentes, histoire de savoir quelle scène privilégier quand il y a un conflit ou trop peu de temps pour se déplacer. Avoir toutes les horaires d'un artiste ou un groupe dans l'application est ce qui me manque le plus, la page du site web n'étant pas forcément à jour. Cependant, le progrès indéniable de l'application est la localisation directe sur le plan des stands à partir des noms, sans avoir à farfouiller les numéros et les codes. Cela n'empêche pas d'avoir aussi une version PDF du plan et ce serait également bien d'avoir une génération PDF du programme pour garder une vue d'ensemble, notamment quand le festival est terminé.
Pour revenir aux stands, notez aussi la dispersion des activités de jeux sur scène, réparties entre les Hall 4 et 6. Il y avait eu des complaintes par rapport au bruit entre les stands, où plus personne ne s'entendaient. A priori, les démonstrations de taiko – tambours - ont disparu à l'intérieur et les seuls concerts ont ceux prévus sur les scènes. C'était un peu le serpent des mers entre les éditions de Japan Expo que de savoir où installer le stand qui finissait par fatiguer les autres exposants. Plus généralement, des instruments de mesure du niveau sonore est visible publiquement à côté des différentes scènes du festival, ce qui traduit un minimum d'attention sur la pollution sonore.
Inévitablement la scène Tsubamé qui accueillait des show cases tout au long des journées était cantonnée dans un coin du Hall 5 non loin de l'espace cosplay. Le principe d'avoir une scène ouverte pour attirer les curieux plutôt que de tout programmer dans une salle spécifique est louable, mais j'ai trouvé la scène invisible en arrivant justement depuis l'espace cosplay. Cela doit être sans doute pour diminuer les nuisances sonores mais il était indéniable qu'il n'y avait que des connaisseurs du programme sur place, avec une foule quand les artistes étaient un minimum connu et plus qu'une vingtaine de personnes quand ils ne l'étaient pas, alors que le flux de visiteurs dans les couloirs était conséquent.
Le problème de bruit est en fait apparu du côté des jeux vidéo dans le Hall 6, avec la scène Také située dans le prolongement du stand Hololive et les stands d'activité. En parcourant les réseaux sociaux – ou en jugeant la vitesse à laquelle le quota de précommandes de figurines s'épuise -, vous pouvez sentir que c'est le phénomène depuis quelques temps. Le jeudi matin, j'ai été surpris de ne voir personne à part le staff au stand mais il n'y avait pas encore de retransmission. En revanche, plus le festival avançait, plus j'ai l'impression qu'il y avait une foule pour interagir en masse avec les différentes égéries, quitte à déranger les conférences de la scène Také.
Personnellement, j'ai trouvé cela sympathique qu'il y ait du monde dans ce secteur du salon, généralement un peu délaissé comme le Hall 4 et de plus, c'était autre chose que de longues queues d'attente pour accéder à un stand. À l'édition 2022, c'était la boutique Genshin Impact, cette année, c'était le store Nintendo.
Outre Nintendo, vous pouvez noter le retour de Square Enix, la présence d'Ubusoft, Ankama et les stands Bandai, entre autres. Côté manga, les éditeurs habituels étaient présents avec notamment les gros stands Glénat et Crunchyroll, et Ki-oon avec son grand stand d'activités multi séries.
L'absence de Noeve était prévisible mais ADN aussi n'était pas là alors qu'ils avaient une aire conséquente en 2023. À l'inverse l'espace occupé par les différents labels IDP m'a impressionné, entre Meian, Hana et Hot Manga sans oublier leur boutique Anime Store, qui permettait d'acquérir encore des Blu-rays et des DVDs alors qu'il n'y en avait quasiment pas ailleurs, même dans les boutiques hors éditeurs, plus axées sur les produits dérivés.