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Convention Jonetsu épisode IV : Une nouvelle édition

Par le :: Manifestations

conventions , 2019

Les 13 et 14 avril 2019 a eu lieu la 4e convention Jonetsu qui s'est déroulée à Bourg-la-Reine pour la 3e fois d'affilé après la toute première édition à Paris en 2015, alors que 2016 avait été une année blanche. Depuis Châtelet-Les Halles, la gare de Bourg-la-Reine est à 20 minutes en RER et 5 minutes de marche suffisent ensuite à rejoindre les Colonnes, le lieux des caisse de la convention. Pour ma part, n'étant pas à Paris même, c'est plutôt 40 minutes de train au mieux, contre 20 minutes en voiture. Le hic avec la voiture est que se parquer aux alentours de la gare est payant ou restreint dans le temps, et qu'il m'a fallu tourner dans la ville pour trouver une place presque aussi longtemps que pour mon trajet, surtout le samedi matin, jour de marché.

Jonetsu 4

La convention a repris la formule de 2018 avec une répartition dans 2 places situées à 150 mètres l'une de l'autre dans la même rue : Les Colonnes et l'Agoreine. Les Colonnes est l'espace principal avec l'accueil, les stands de fanzines et professionnels, ainsi que les activités ludiques et de quoi se restaurer. L'Agoreine comporte un amphithéâtre pour les conférences avec un hall d'exposition où en plus de quelques panneaux sur l'animation, étaient installés une bibliothèque manga et un coin photo pour le cosplay.

Jonetsu 4

La sempiternelle remarque est d'avoir ainsi la convention scindée en deux. C'est sans doute plus dommageable pour les activités à l'Agoreine, même si elles ont été enrichies pour fixer un peu plus de monde sur place. La particularité et l'attrait de l'événement au regard de sa taille est la qualité et l'importance accordée aux conférences donc les gens se visiteurs fréquentent l'amphithéâtre de l'Agoreine mais pas forcément le reste de la place. Il ne faut pas compter faire l'aller-retour aux Colonnes si vous enchaînez deux conférences donc leurs horaires rythment mon parcours dans la convention, avec un passage aux Colonnes au début et en fin de journée, ainsi qu'un saut rapide à midi pendant l'interruption d'une demi-heure pour le déjeuner ou quand je saute une session.

Dimanche, une erreur sur le programme imprimé n'indiquait pas de pause pour le déjeuner – alors qu'il y avait une en fait - donc j'ai sauté le sujet qui m'intéressait le moins pour me laisser le temps de manger, mais c'est dommage. Je rate plus volontairement les thèmes autour du cosplay ou les Prix Minorin placés à la fin des programmes.

Jonetsu 4

Jonetsu 4

Ce ne sont pas non plus les stands et les animations qui motivent ma venue chaque année, n'étant pas très peu portés pour les fanzines, à part saluer quelques connaissances que je croise habituellement une fois par an à Japan Expo.

Jonetsu 4

Sinon, c'est toujours sympathique de revoir le stand de ventes de figurines de Hobby Addicts avec des prix de ventes en occasion non gonflés. Je ne dirai pas raisonnable quand une scale Insane Black Rock Shooter est affichée à 140€ mais une petite annonce que j'ai vue postée sur internet par un autre collectionneur pour la même figurine était à 160€, auxquels il faut rajouter des frais de port. D'ailleurs, à Jonetsu, la boite n'était plus là le dimanche donc j'en déduis qu'elle a du trouver preneur.  

D'après les informations que j'ai lues, les préventes se sont bien vendues cette année mais je n'ai pas eu le sentiment que le salon ait été bondé. Je suppose aussi que les visiteurs ne restent pas toute la journée, après avoir fait le tour des stands et assisté éventuellement aux séances qui les intéressaient à l'Agoreine.

Jonetsu 4

C'était notamment le cas avec la diffusion du making-off inédit de Gurren Lagann de Mario Hirasaka. Cela vous faisait une projection à 5€ avec en prime la possibilité de visiter une convention... Le documentaire est effectivement exceptionnel car il couvre 3 ans de tournage pendant la production même de Gurren Lagann alors que l'exercice habituel est d'effectuer des interviews après coup. Il butine des informations auprès des différents acteurs en passant en revue les différents métiers mais nous perdons un peu la notion du temps et du séquencement, quand je compare au film pourtant plus généraliste sur le studio Xebec, passé à Japan Expo 2018. À mon avis, il manque un élément narratif pour "recoller" les morceaux.

Si la prise d'images couvre 3 ans, le montage a duré 2 ans de plus. Mario Hirasaka, plus allemand que japonais, a rencontré beaucoup de difficultés avec la hiérarchie du studio Gainax à différents niveaux. Rien que l'introduction d'une caméra dans les locaux était problématique tandis que consommer du temps de l'équipe de la série pour des entretiens individuels au détriment donc de la production, exigeait une longue série d'autorisations. À cela s'est ajouté des exigences sur le contenu du film... qui est pourtant resté au placard jusqu'au week-end dernier.

Gurren Lagann

Malgré les coupures, il reste pourtant quelques passages sympathiques, tel que le mode de fonctionnement entre le réalisateur Hiroyuki Imaishi et le mecha designer Yoh Yoshinari pour définir les robots : Yoshinari dessinait au propre les idées qui germaient dans l'esprit d'Imaishi et parmi les dessins, ce dernier choisissait toujours le design le plus burlesque. Je retiens également l'intervention de la directrice artistique Yuka Hirama sur le choix des couleurs ou la similitude des décors entre des épisodes, autant de détails qui peuvent vous échapper si vous n'êtes pas à fond dans l'univers de Gurren Lagann. Si cela manque de liant entre les rubriques métiers, Mario Hirasaka insère régulièrement le résultat fini par rapport au sujet en gestation dont il est question dans sa séquence filmée. Cela peut aller de la discussion d'une scène au niveau du scénario à l'animation d'un plan. De ce côté-là, c'est parfaitement illustré. 

Le réalisateur du documentaire a eu quelques minutes pour parler après la projection, pendant lesquelles il a mentionné principalement les écueils rencontrés pendant le tournage. Il s'est exprimé directement en anglais, où il a été "sur-traduit" avec des compléments apportés - je l'espère - de discussions passées en privé avant. Comme pour la plupart des intervenants, il était possible de poursuivre la discussion avec l'invité en bas, dans le hall de l'Agoreine, et souvent en pratique dans le couloir, devant l'entrée de l'amphithéâtre.

C'est d'ailleurs là qu'étaient assemblée un dizaine de chaises pour la rencontre avec Yukio Takatsu, l'animateur japonais qui était déjà venu en conférence en 2018 et qui est revenu cette année de manière plus discrète. Vous pouvez décrier le manque de place et l'installation spartiate mais c'est plus sympathique d'avoir installé la rencontre dans un coin ouvert plutôt que de la confiner dans une petite salle. Il fallait cependant être au courant de la venue de l'invité en suivant les messages postés par les organisateurs sur internet, puis se renseigner à l'accueil pour s'inscrire pour la rencontre. Après, pourquoi pas, seuls les plus motivés ont fait la démarche et si toutes les places se sont écoulées a priori, les visiteurs ne sont pas non plus précipités.

Jonetsu 4

Du temps post conférence, il y en a eu aussi avec Thomas Roussel qui est venu présenter l'impact du numérique sur la conception des figurines japonaises. En 1 heure 30, il a présenté son sujet en posant quelques bases pour les novices, avant d'aborder la révolution numérique par rapport à la conception traditionnelle, pour finir par une démonstration rapide de son logiciel. Sans se perdre dans les détails, c'était déjà très dense et c'était sans doute l'intervention la plus passionnée et la plus passionnante du week-end, enrichie par son vécu qui lui a fait côtoyer plusieurs fabricants japonais pendant ses déplacements au Japon, un spectre de distributeurs plus larges que Bandai et Good Smile Company que nous connaissons le mieux en France.

Jonetsu 4

À l'opposé, j'ai été déçu de la session avec Masako Sakano, une animatrice qui a pourtant une très riche expérience, avec notamment une collaboration en freelance avec Hayao Miyazaki depuis Nausicaä avant de travailler en France depuis 2006, chez Folimage puis chez Ankama Animations, où elle a officié sur Wakfu et Dofus. Son petit portfolio est impressionnant ne serait-ce qu'avec la scène culte des arbres qui poussent la nuit dans Totoro. Vous pouvez d'ailleurs visionner ce même document sur Vimeo.

La rencontre a suivi un développement classique dans l'ordre chronologie de la carrière de l'invitée et le contenu n'était pas inintéressant, la japonaise ne se gênant pas de relater quelques aspects négatifs du milieu avec humour. Elle a ainsi relaté par exemple la surprise des français de la voir travailleux pour eux alors qu'elle avait l'habitude de collaborer avec Hayao Miyazaki. Pour elle, c'était une approche plus terre-à-terre étant donné que son activité était en dents de scie avec le studio Ghibli et qu'elle manquait de visibilité sur leur avenir.

En revanche, le mode de traduction de ses propos très en différé cassait beaucoup le rythme de la conférence, en donnant l'impression que l'animatrice faisait un long monologue en japonais suivi d'un bref résumé en français, rendant le tout ennuyeux. Une traduction plus simultanée aurait sans doute donné plus de tonus.

Jonetsu 4

J'ai mieux apprécié les 2 premières séances d'ouverture du samedi et dimanche matin, généralement animés par des membre de Nijikai, l'association organisatrice de la convention, qui se réservent ces slots pas forcément les plus en vue. Sur Precure, si vous ignoriez tous de la licence, alors vous n'en saviez pas beaucoup plus après la conférence mais le sujet était plus une énumération des animateurs qui ont travaillé sur les séries et les films, en visionnant leurs meilleures scènes et en soulignant le style de chacun, ou tout simplement pour expliquer le rôle de pompier de certains pour sauver la production d'un épisode. Le thème était propice au patchwork d'anecdotes et au catalogue de sakuga mais c'était bien dosé et joliment documenté de toute manière.

Pour les revenus dans l'animation japonaise, tout partait d'une série de chiffres, avec certainement pas mal de temps passé à tracer les courbes d'évolution au fil des ans en fonction de type de la source de revenu. Le plan de la présentation était clair avec une vision globale, avant de regarder l' évolution catégorie par catégorie. Il n'y avait pas beaucoup de messages à faire passer - à part l'absence de pertinence de la sacro-sainte règle du succès des ventes de Blu-rays et DVDs qui décide de la saison suivante d'une série quand vous lisez les interviews des producteurs japonais - mais le peu à retenir a été bien communiqué et il y a eu suffisamment d'aparté et d'exemples sortis du vécu de l'un et l'autre des présentateurs pour rendre le sujet captivant et non barbant comme je le craignais.

Jonetsu 4

L'intervention sur les métiers de gestion de production dans l'animation par Jean-Rémi Perrin et Séverine Varlette était plus décousue : Les intéressés ont avoué ne pas avoir trouvé le temps pour vraiment la préparer. Néanmoins, ils ne sont pas venu sans rien et ont partagé quelques supports dont notamment des plannings. Ils ont aussi proposé un discours un minimum construit, en insistant déjà qu'il existe plusieurs métiers de production, plus ou moins proches du terrain. Dans leur support projeté à l'écran, cela m'a amusé de trouver le même discours très théorique sur les projets qu'en informatique - même si le côté aléas doit être plus fort dans l'artistique. Une autre approche intéressante a été le parallèle fait avec la production dans l'animation japonaise, un expérience vécue par Séverine.

Jonetsu 4

Une autre conférence - plutôt bien préparée à l'avance celle-ci - était la présentation des activités d'Eurozoom, le distributeur de film d'animation japonaise au cinéma, fort d'une expérience de 50 sorties. C'était instructif par rapport au cheminement pour accompagner un film jusque dans les salles mais j'ai été surpris par plusieurs messages qui occultent complètement le travail des studios japonais par rapport à leur rôle de distributeur français pendant le festival d'Annecy par exemple - comme s'il n'y avait qu'une relation entre les réalisateurs et eux - ou bien l'impression qu'il n'y a qu'eux pour supporter l'animation japonaise en France - en omettant cette fois-ci les éditeurs. Ils ne cautionnaient pas non plus les séances ponctuelles comme nous pouvons en avoir régulièrement au Grand Rex, en mettant avant leur rôle d'accompagnement plus complet qu'un distributeur doit accomplir et qui s'inscrit dans la durée, en faisant profiter l'ensemble de la chaîne de la production, non seulement les salles de cinéma mais aussi les ventes en vidéo en aval.

Jonetsu 4

Personnellement, je profite des séances au Grand Rex, notamment pour les longs métrages qui ont plus vocation à toucher les fans d'une série, plutôt que le grand public. Ils se prêtent mieux à cette forme d'événementiel. Le dimanche en fin d'après-midi, j'étais d'ailleurs à la projection des deux films résumés de la série Made in Abysse. Cumulés, les deux films font près de 4 heures alors que la série compte 13 épisodes. Autant dire qu'il n'y a pas eu trop de choses de coupé et c'est finalement une manière agréable de revoir l'anime 30% plus vite, avec quelques musiques en plus composées par Kevin Penkin. Selon le discours de Wakanim, la série a cartonné sur leur plate-forme, ce qui les a encouragé à proposer cette double séance, ponctuée par une pause d'une demi-heure entre les 2 films. La salle 2 au sous-sol n'est pas la grande salle principale aux 2 700 places mais elle en comporte quand même 500 et affichait quasiment complet.

Liz et l'oiseau bleu

Pour revenir à Jonetsu, le film Liz et l'Oiseau bleu distribué justement par Eurozoom, a été diffusé en avant-première le samedi soir alors que la sortie nationale était le mercredi suivant, le 17 avril. Pour la critique de long métrage que j'ai bien aimé, je vous renvoie à sa fiche dans l'encyclopédie. La séance avait lieu à 20h30 à Bourg-la-Reine à 400 mètres de la convention.

La billetterie, assurée aussi par l'association Nijikai, ouvrait à 19h30 mais uniquement pour ceux qui avaient réservé leur billet à l'avance - il était possible de réserver en ligne mais pas de payer. J'ai fait la démarche de réservation pour le film en pensant prendre également des préventes pour la convention – vu que c'était sur la même page - mais pour ces dernières, il y avait d'autres champs à remplir autres que le nom et un email, avec des informations personnelles que je n'avais pas envie de donner donc j'ai opté pour le règlement sur place pour entrer dans la convention.

Les personnes qui n'avaient pas réservé de place pour le film ont du attendre 20h15 pour payer mais de toute manière il a été seulement possible d'entrer dans la salle qu'à l'heure de la séance. À 4€50, le prix était modique mais il fallait régler la somme en liquide avec évidemment quelques soucis à la caisse pour trouver des pièces de 50 centimes pour rendre la monnaie au fil des ventes. À l'intérieur, si l'écran n'est pas des plus fantastiques point de vue cinéma, la disposition des sièges sur une pente surélevée permettait de ne pas avoir de tête devant soi - contrairement à la salle 2 au Grand Rex - pour lire les sous-titres.

Jonetsu 4

En définitif, le week-end fut relativement dense avec deux journées passées à Jonetsu suivies le soir par des séances cinéma. Je n'ai pas passé ni plus ni moins de temps à la convention par rapport aux autres éditions à Bourg-la-Reine, m'éclipsant généralement avant la fermeture, genre 17h voir 16h. De ce côté-là, j'ai trouvé encore ma dose cette année. J'aime bien les conférences quand elles ne traitent pas de sujets trop franco-français et je suis toujours agréablement surpris quand les organisateurs parviennent à faire venir des invités étrangers avec les moyens du bord. Même message au niveau des thèmes abordés: Certains sentent le déjà-vu ou sont du moins attendus, tandis que d'autres se démarquent et j'attends avec impatience le programme de la prochaine édition, en espérant qu'il propose la même diversité de contenu.

Jonetsu 4

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Voir aussi

Compte-rendu de la convention Jonetsu : Veni, vidi, pullum edi
Convention Jonetsu 2.0: I Could (Not) Miss It
Jonetsu  3.33 : I Can (Not) Forget It

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Commentaires sur ce billet:

  1. Le 23/04/2019 à 11:40
    Thomas roussel a dit

    Oh Pazu ! Merci du retour :)
    De la part d’un ancien de DSPNet, ça fait plaisir :)
    Thomas aka Totyo :)

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