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Japan Expo 2008 - L'aventure continue (2/2)

Par le :: Manifestations

2006 , series , mangas , naruto , bleach , evangelion

Près de quinze jours après l'événement, je reviens sur le sujet avec une approche plus orientée à la réflexion.

J'en profite d'abord pour réagir à un des commentaires sur le premier article, qui sous-entendait que les chiffres étaient sortis d'un chapeau, sans doute à l'image des multiples manifestations dans la rue, où les organisateurs annoncent un nombre de participants, tandis que la police en compte deux fois moins.

Plus pour information qu'autre chose, souvenez-vous que les manifestations commerciales – oui la Japan Expo est commerciale ;o) – sont tenues à des règles régies par la loi. Les contraintes évoluent et vous avez du remarquer que vous n'allez plus dans des conventions avec un service de sécurité amateur. Vous avez toujours une société spécialisée dans le coup.

Depuis 2006, un événement commercial se doit de recourir à une certification par un organisme agréé. Dans le cas de Japan Expo, il doit encore s'agir cette année de l'institut Infora. Parmi les nombreuses obligations, les organisateurs doivent s'astreindre à ne communiquer que les chiffres validés par leur organisme agréé. Bien entendu, vous pouvez continuer à pousser des cris d'orfraie en dénonçant la conspiration extra-terrestre à la Mulder, sur la manipulation des chiffres mais vous aurez au moins l'information.

Pour ceux que cela intéresse, vous avez quelques indications sur la législation à respecter sur le site d'Infora, qui vous renvoie ensuite vers les sites gouvernementaux, pour les détails et les références.

Couvertures de Jumps

Revenons à présent sur le festival en lui-même. Si j'ai omis de mentionner la déesse, c'est que je me réservais pour ce deuxième billet. La loge de la brigade SOS n'était pas le seul stand amateur payé par une société dans la Japan Expo mais au moins, il n'y avait pas de honte à s'en cacher et c'est bien que Kaze puisse redorer son blason par ce biais, alors qu'ils ont toujours été décriés pour le prix de leurs DVDs. Etant donné l'étendu du salon, le stand Haruhi m'a paru perdu dans la masse mais j'ai soigneusement évité le coin pendant les heures de pointe de tirage au sort de tombola ou autres événements, où l'allée devait être bien bloquée.

J'ai juste remarqué le phénomène pendant le cosplay, où, à défaut d'avoir une foule de participants revêtir les habits haruesques, j'ai perdu le fil en comptant le nombre d'entre eux qui ont mis un bout d'Hare Hare Yukai dans leur chorégraphie. Voir enfin quelqu'un préférer un Caramel Dansen a été un sacré rayon de soleil. Est-ce que la Mélancolie d'Haruhi Suzumiya me saoulerait ? Non et même si je suis loin d'en être un adulateur, la série a un côté sympathique en offrant un niveau de discussion pour les fans, qui s'élève au-dessus des considérations bas de gamme, style c'est de la balle, tout en évitant les digressions maladives, à l'image des inquisiteurs d'Evangelion. J'émettrai un petit bémol quant aux dissertations sur le tour de poitrine de Mikuru ;o)

Niveau costume, c'était plutôt Bleach qui avait le vent en poupe cette année, surtout dans les allées, plus que dans les concours officiels. Par comparaison, la surprise était de voir aussi peu de Naruto cette année. Il faudrait regarder les charts des ventes de manga pour vérifier mais je suppose pourtant que le ninja continue toujours à cartonner.

Expo One Piece

Autre point de réflexion que j'aborde: le mélange des genres avec le melting pot science fiction et jeux de plateaux avec la configuration traditionnelle de Japan Expo, à savoir japanimation, jeux vidéo et culture japonaise. Si la formule existait déjà la Chibi Expo de novembre dernier, je m'attendais à des zones plus compartimentées et non pas à une vaste foire, où finalement, je trouve que la partie culturelle a beaucoup perdu en étant éclatée, avec les stands agglomérés dans un coin et l'espace art martiaux confiné à l'autre bout. L'éclatement est aussi valable pour les salles d'activités mais ce n'est que l'évolution prévisible du système de l'année précédente, avec des cloisons montées en plein milieu d'un hall.

Les emplacements réservés aux nouveaux thèmes étaient quasiment mieux situés mais beaucoup plus clairsemés. Le passage d'un lieu à l'autre me rappelle l'époque de la BD Expo, avec un mur invisible entre deux types de stands, la BD franco belge d'un côté et le manga de l'autre. Dans l'absolu, la séparation était moins marquée avec l'effort de mélange mais au niveaux des visiteurs c'était flagrant, avec une foule monstre jusqu'aux plateaux de dédicaces et des scènes de conférence, puis un désert quand vous arrivez à la partie des jeux de plateau, avec une boutique qui vendait des cartes.

Allée vide

La partie culture avait droit jusqu'à présent à un espace village, qui a du laisser de très bons souvenirs aux amateurs jusqu'à l'année dernière. Là, il ne restaient que les stands officiels d'exposition et excepté la salle de conférence que je n'ai découvert que le dimanche, la présence noble de la culture japonaise était très réduite. Dommage pour un rendez-vous inscrit dans la commémoration des 150 ans de relations franco-japonaises.

Dans une certaine mesure, je ferai la même remarque pour les jeux vidéos, éclatés en au moins deux endroits. Du coup, les deux seules parties homogènes, où se concentraient d'ailleurs les visiteurs étaient les devantures des éditeurs et les boutiques de japanimation, avec un gros espace pour les stands de fringues, qui ont eu cette année une visibilité plus importante.

Le vent en poupe des vendeurs de vêtements spécialisés mode asiatique s'inscrit dans la continuité de ce que j'ai pu observer depuis deux/trois ans. A l'époque, j'ai été marqué notamment par une amie, profane dans la japanimation, qui était allée faire un tour à l'Epitanime. Elle y était ressortie avec moult articles proposés par les quelques stands ou même fanzines sur place, en y laissant quelques centaines d'euros en tout. Le mouvement est juste plus général maintenant.

Bref, il me parait logique que plusieurs visiteurs n'aient pas retrouvé l'ambiance de l'année précédente et se soient lamentés sur l'aspect commercial de la Japan Expo. D'un autre côté, c'est une vieille liturgie que de cracher sur le côté mercantile de la manifestation, qui tue l'esprit d'autrefois. Je ne m'attarderai pas sur l'esprit nostalgique qui peut envahir certains sur cette époque "bénie", où de fieffés pirates tenaient des réseaux de distributions de cassettes, copies de douzième génération sur un vieux magnétoscope, d'un anime en version originale – vous pouvez imaginer le massacre – le tout pour cent cinquante francs (~23 euros) les deux heures de bande.

A la vue des chiffres de fréquentation en hausse, je remarque uniquement que les visiteurs trouvent justement leur compte à traverser toute la France, voir plus, pour venir malgré les prix forts et les arnaques. Certains regrettent d'avoir fait le déplacement et ne reviendront pas. D'autres avaient déjà fait l'impasse sur la manifestation depuis longtemps mais pour beaucoup, cela reste un événement festif, qui va au-delà du supermarché géant.

La foule à l'entrée

Par rapport à Villepinte, j'habite à l'autre bout de l'Ile de France. Je n'aurai jamais imaginé un jour que je verrai une cosplayeuse en tenue sur le quai de ma gare. La plus choquée devait être l'amie que j'accompagnais, cosplayeuse de longue date, qui a toujours l'habitude de transporter ses affaires et de se changer une fois entrée dans le cadre de la convention, jamais dehors. Excepté les nunchakus géants, son costume était d'ailleurs beaucoup moins voyant que la Card Captor Sakura ambulante.

Vous n'imaginez pas prendre le métro avec un Dark Vador et vous pouvez vous lamenter sur l'image donnée ainsi à la japanimation quand les hordes de shinigami et autres gothic lolita se sont déployés sur la ligne B du RER. Là encore, je voudrai relativiser les choses, justement par analogie avec le monde des fans de science fiction.

Les deux univers se ressemblent avec le système de conventions, des auteurs renommés, des déguisements et un parterre furieux de fans. De chaque côté, il existe des titres locomotifs tels que Stargate ou Star War, d'une part, et Naruto ou encore Death Note de l'autre. Néanmoins, la population fan de science fiction conserve un caractère plus élitiste que celle accro au manga.

Une connaissance qui a les pieds dans les deux domaines d'un point de vue professionnel, ne pouvait s'empêcher de fustiger la frilosité de la nomenklatura SF en France, comparé au plein d'énergie dégagé par la japanimation et son explosion commerciale. Entendre de tels propos surprend un peu mais nuance beaucoup la sempiternelle impression du "c'était mieux avant" dans notre passion. 

Star War

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Commentaires sur ce billet:

  1. Le 18/07/2008 à 21:55
    Rosalys a dit

    Je suis d'accord avec tes propos sur la nostalgie des conventions : il faut aller de l'avant et être constructif. En l'occurrence, des milliers de visiteurs passent des moments festifs, c'est bien l'essence d'un festival.

  2. Le 19/07/2008 à 10:15
    raton-laveur a dit

    (stargate et death note ne prennent pas de s)

  3. Le 19/07/2008 à 12:00
    Axel Terizaki a dit

    Je pense surtout que le fait d'avoir mis un hare hare Yukai presque partout dans les cosplays est une conséquence directe des résultats du World Cosplay Summit de l'an dernier, où la France a utilisé cette danse, et s'en est très bien sortie, qui plus est...

  4. Le 19/07/2008 à 17:50
    Hikaru a dit

    Je te rejoins, sur le très faible espace destiné à la culture traditionnelle. J'étais étonné, qu'il y ai un si petit espace comparé aux stands pour les boutiques et les jeux-vidéos, pour une convention basée sur toute la culture japonaise, c'est assez étrange.


  5. Le 20/07/2008 à 12:57
    salz357 a dit

    c'etait ma premiere japan expo donc j'ai grav aimé, mais beaucoup trop de cosplay de fiction(meme si je kiffe je ne voyait pas leur place a cet evenement)ainsi que des mmorpg et en plus americain,

  6. Le 19/12/2011 à 00:42
    Dans Compte-rendu de Japan Expo / Kultiverse 2008 |..., il a été dit

    [...] Le très complet compte-rendu de Pazu d’Animint : L’aventure continue, partie 1 et partie 2. [...]

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