La rétrospective 2008 des sites manga

Par Pazu d'Animint le jeudi 25 décembre 2008 16:30 :: Webmastering

series , mangas , 2007 , 2008 , animes

J'ai hésité à polluer Sama avec un nouveau post "Joyeux Noël" mais à la réflexion, j'ai opté pour un autre type de pollution, à savoir les bilans sur l'année 2008, déjà entamés hier par Hikaru-san. Le mien concerne une vision – forcément réduite à mon scope de navigation – des sites manga.

Je commence par un aparté en vous rappelant l'existence de l'outil Google Trends, qui outre des statistiques sur les mots clefs, vous fournit également une pseudo tendance de la fréquentation des sites web. Disons "pseudo" car les sites n'ayant pas opté pour Google Analytics ont peu de chance de figurer parmi les graphes, quoiqu'en dise l'aide qui indique que le système s'appuie aussi sur d'autres données. D'autre part, les chiffres bruts diffèrent aussi des informations que vous donnent votre logiciel de statistiques, plus précis. Toujours est-il que pour les heureux sites web élus, vous pouvez visualiser la courbe de leur audience, au fil des ans.

Aux Etats-Unis, vous constatez ainsi qu'Animenewsnetwork est quantifié à 50 000 visiteurs uniques par jour au mois de décembre. Cela fait presque rêver, si ce n'est que c'est une audience en forte chute, lorsque vous voyez qu'ils étaient à plus de 80 000 utilisateurs au mois d'avril. Le site a subi un lifting mais rien de révolutionnaire et sa formule rédactionnelle plébiscitée en fait toujours une référence mondiale.

Pour la baisse de fréquentation, c'est forcément gênant en ces temps de crise, avec les éditeurs et les magasins qui rechignent à trop dépenser dans les publicités sur internet. Le responsable du site indique lui-même qu'il passe plus de temps à négocier des contrats et à veiller à la pérennité financière pour assurer leur indépendance, plutôt qu'à se consacrer à ce qui l'intéresse, le contenu.

L'année 2008 marque ainsi la disparition du devant de la scène d'AnimeOnDvd, le site historique, qui a été le premier à faire des critiques des sorties DVDs. En fait, son propriétaire s'est adossé à un autre acteur, plus généraliste, Mania, qui touche aussi bien aux jeux vidéo qu'à la science fiction, et qui cherchait un contenu de choix. Au potentiel des recettes publicitaires, mania.com est plus à même de ratisser plus large, tandis qu'AnimeOnDvd avait un panel de sponsors plus restreint. La transaction a eu lieu en avril et l'affaire continue de tourner car l'ancien propriétaire signait encore des articles sur Mania, au mois de décembre.

Lorsque vous concernez d'autres sites de ressources, tels qu'Anime Lyrics, Anime Galleries ou Anime Wallpapers, la tendance baissière est moins marquée mais leur fréquentation tourne autour des 10 000 visiteurs quotidiens. Notez aussi qu'Anime Lyrics a également modifié son design et diversifié ses thèmes.

Le sort des adresses spécialisées dans les downloads et autres fichiers torrent a été plus aléatoire.  En prenant quelques ressources connues, vous avez aussi bien le cas du site qui est resté stable à 80 000 visites unique par jour que celui qui a vu son audience s'effriter de 80 000 à 30 000 en moins de douze mois.

Nous avons aussi observé l'arrivée de sites officiels de streaming pendant l'année écoulée. D'abord au niveau des studios japonais, qui ont utilisé internet comme un canal de diffusion classique et notamment des partenariats avec Youtube. Ce n'est pourtant pas tout à fait une nouveauté car Yahoo Japan diffuse des séries anciennes depuis plusieurs années et il existe des acteurs de V.O.D. sur la toile. En revanche, la prise en main par les éditeurs traditionnels et les produteurs est nouvelle. En France, citons Kaze qui multiplie les annonces dans ce sens.

D'ailleurs intéressons nous aux sites de chez nous. Parmi les sites classiques, Animeka est encore dans le peloton de tête, affublé de 15 000 utilisateurs uniques au quotidien - toujours selon Trends. Le site a relooké sa page d'accueil en mai dernier. En jetant un oeil aux scores donnés pour des sites qui arrivent dans les premières pages de résultats des moteurs de recherche et qui sont uniquement orientés téléchargements ou scans de manga, les chiffres impressionnent. Parties de zéro pour certains en 2007, leurs courbes progressent linéairement pour rejoindre la position d'Animeka.

Pour les sites d'information que je suis et dont des données apparaissent dans Trends, je constate une érosion parfois très forte pendant l'année écoulée, à l'exception notoire de Manga news qui aurait doublé son audience par rapport à son creux en 2007. Le site a connu un regain de notoriété, tout en restant très actif dans le renouvellement de son contenu et ses améliorations fonctionnelles.

Je reviendrais sans doute dans un autre billet sur le changement de design d'Animint mais pas mal de sites suivent aussi le b.a.-ba du webmaster modèle en retouchant le leur. C'est le cas de Mangaverse par exemple et de nombreux autres blogs. Cela a concerné également les sites des éditeurs tels que Pika Edition ou encore Kana.

Deux changements d'habillage ont cependant mon attention plus particulièrement, car elles s'apparentent aussi à des remaniements profonds dans la ligne éditoriale des sites : D'abord Anime-kun, qui a abandonné le noir pour un style plus clair, avec un nouveau Webzine et un rythme plus soutenu de parutions d'articles.

Ensuite et surtout Animeland, dont le site m'a toujours fait penser à la cinquième patte du mouton par rapport au magazine. Là, il a désormais une place à part entière avec ses critiques exhaustives des mangas parus, qui ne peuvent plus être insérés dans le format papier, et avec le formidable potentiel de leur base de données, qui pourrait puiser dans un stock de quinze ans d'articles.

La rétrospective "personnelle" serait incomplète sans mentionner l'appel à la passion parmi les blogueurs mais l'expression "tempête dans un verre d'eau" est sans doute appropriée ici. À ce sujet, si vous avez des envies ponctuelles d'écriture mais la flemme d'ouvrir et de tenir un blog, vous pouvez demander à être publié dans le blog d'Animint.

J'ai passé sous silence la présence renforcé des sites web classiques parmi les réseaux communautaires tels que Facebook ou My Space car je me demande honnêtement si cela ne va pas se cantonner à un feu de paille, comme tant d'autres phénomènes de mode.  D'un autre côté, les biens penseur de l'internet annonce la fin des réseaux sociaux d'une année à l'autre, alors que ceux-ci continuent à se répandre, donc rendez-vous l'année prochaine pour observer leur développement. Je me garderai bien de faire quelques prévisions que ce soit.

Post Scriptum:
Joyeux Noël!