Je termine le tour des séries diffusées au Japon cet automne, avec 14 nouveaux titres, ce qui fait en tout 36 titres présentés pour cette seule saison : Ore no Nônai Sentakushi ga, Gakuen Love Come o Zenryoku de Jama Shiteiru, Yûsha ni Narenakatta Ore wa Shibushibu Shûshoku o Ketsui Shimashita, Hajime no Ippo The Fighting! Rising, Yowamushi Pedal, Non Non Biyori, Tokyo Ravens, Phi Brain - Kami no Puzzle - Shukuteki! Raetsel Hen, Kyôsôgiga, BlazBlue Alter Memory, Kakumeiki Valvrave 2, Galileo Donna, Yozakura Quartet - Hana no Uta, Samurai Flamenco et Machine-Doll wa Kizutsukanai.

Ore no Nônai Sentakushi ga, Gakuen Love Come o Zenryoku de Jama Shiteiru

Traduisible par quelque chose comme Mes choix mentaux desservent ma comédie romantique à l'école, le titre est raccourci en Nôkome. Kanade Amakusa souffre du syndrome du choix absolu. De manière impromptue, plusieurs fois par jour, deux choix se présentent à son esprit et il doit à choisir entre les deux, sous peine de subir d'atroces souffrances. Malheureusement, ces choix soumis sont le plus souvent aussi négatif l'un que l'autre. Ainsi, devant un magazine érotique qui traîne dans la rue, il doit opter soit pour le manger soit d'en aller renifler les pages.

À l'école, son comportement est devenu digne d'un pervers et au mieux d'un esprit tordu. Dans son malheur, il fréquente heureusement d'autres camarades excentriques, dont la secrète Furano Yukihira et l'extravertie Ôka Yûji, qui lui permettent de cacher la misère. Un jour, Chocolat, une jeune fille blonde, tombe du ciel pour venir aider Kanade à guérir de son syndrome. Cependant, Chocolat se révèle plus un poids qu'autre chose. En fait, elle est amnésique et sa principale préoccupation pendant son séjour sur terre est de s’empiffrer de nourriture.

L'anime est tiré d'un roman et part du concept originale des choix binaires pour alimenter ses gags tout au long des épisodes. Sans surprise, le héros s'entoure d'un harem de jeunes filles frappadingues et la comédie s’essouffle très vite, en supposant qu'elle ait pris un tant soit peu son envol.

Yûsha ni Narenakatta Ore wa Shibushibu Shûshoku o Ketsui Shimashita

L'avantage des titres est à rallonge, c'est qu'ils résument assez bien l'histoire. Dans Je n'ai pas pu devenir un héros, donc j'ai décidé d'occuper un emploi à contre coeur, Raul Chaser s'apprêtait à devenir un guerrier confirmé quand la guerre contre les démons a sensé. Tous les programmes gouvernementaux pour renforcer l'armée ont été interrompus et Raul s'est retrouvé sur le carreau. N'ayant aucune compétence utile dans la société civile, le voilà vendeur dans une enseigne d’électroménager, ou disons plutôt de magicoménager, car tous les appareils fonctionnent à l'aide de la magie.

Un matin, Fino Bloodstone vient déposer sa candidature au magasin et elle est retenue. Son père n'est autre que le roi des démons qui a été vaincu et elle vient découvrir le monde des humains. Elle est placée sous le patronage de Raul, qui doit lui apprendre toutes les bases, et déjà lui rappeler qu'elle est une employée et non plus un démon.

Dès le premier épisode, vous plongez dans l'ambiance des boutiques, avec le sponsoring évident des supérettes Lawson et une dose conséquente de fan service. Le concept rappelle Hataraku Maou-sama!, où démons et héroïnes viennent découvrir la vie quotidienne des japonais à Tôkyô, mais là, le dépaysement est moins poussé et reste surtout dans en vase clos. Nous nous contentons de suivre les progrès de Fino et cela limite rapidement l'intérêt de l'histoire, d'autant plus quand les sketches tombent à l'eau.

Hajime no Ippo The Fighting! Rising

Ippo Makunouchi défend son titre de champion des poids plumes au Japon et doit combattre son challenger, Iwao Shimabukuro. Ce dernier est un homme de la mer comme Ippo, qui se souvient de son enfance difficile, après la disparition de son père, qui était aussi marin.

Quatre ans après la dernière série en date, ce troisième volet d'Hajime no Ippo continue sur la lancée de la licence, avec un style de dessin qui respecte bien le manga original mais qui ne plaît pas forcément. La réalisation est intelligente en dosant les temps de flash-back et les coups sur le ring, mais au delà de quelques symboles cela reste un schéma classique entraînement puis combats de boxe.

Yowamushi Pedal

Sakachimi Onoda n'est pas un sportif mais il empreinte au quotidien une pente très escarpée pour se rendre à son lycée et il n'hésite pas à pédaler pendant 90 kilomètres pour faire ses courses à Akiba, le tout sur une bicyclette des plus banales. Il rêve de faire revivre le club anime de l'école mais il se fait remarquer des membres du club cycliste. Shunsuke Imaizumi, lui, s'entraîne au quotidien sur son vélo et compte bien devenir un champion incontestable, alors qu'il a du se contenter de la deuxième place à une course nationale au collège.

Yowamushi Pedal est initialement un manga sur le vélo, avec une approche originale, où un otaku ignore qu'il a tout du futur champion cycliste. La ficelle est grosse et devient même fatigante, à force de ressasser le sujet. C'est un bon prétexte pour aborder les concepts de base du cyclisme mais les allusions aux anime viennent polluer une histoire qui comporte déjà des éléments fantaisistes en demeurant classique. 

Non Non Biyori

Hotaru Ichijo a quitté Tôkyô pour suivre son père, qui a changé de poste. Elle se retrouve dans un petit village à la campagne, où l'école comporte une seule classe avec seulement quatre élèves de niveau différents, de la primaire au collège. Rapidement, elle devient proche avec les 3 filles : Renge Miyauchi et les 2 soeurs Koshigaya, Natsumi et Komari.

C'est joliment fait avec des couleurs chatoyante mais avec un tel concept de tranche de vie avec des jeunes filles dans un village des plus tranquilles, Omohoide Poroporo passe pour film d'action à côté de ceci. Bref, il est bien difficile de s'accrocher quand même.

Tokyo Ravens

Harutora Tsuchimikado appartient à l'une des grandes familles qui compte dans le monde de la magie. Sa cousine, Natsume, est l'héritière du clan et poursuit ses études à Tôkyô et ne rentre au pays que pour les grandes vacances. Cet été, Harutora la croise d'ailleurs que par hasard, alors qu'ils étaient beaucoup plus proches pendant leur enfance. En terme d'apprentissage de la magie, le jeune homme est largement à la traîne mais il ne s'en préoccupe pas. Il préfère profiter de ses amis Hokuto et Toji.

L'incursion de Suzuka Dairenji, la plus jeune des 12 généraux divins, devenue renégate, vient cependant bouleverser le quotidien d'Harutora.

Le récit commence intelligemment avec une touche dramatique inattendue, alors que nous flirtons avec du shônen classique, entre les combats tapes à l'oeil et les petites touches humoristiques. Après ce bon départ, l'intrigue s'englue malheureusement dans un genre plus ennuyeux, où le cadre se restreint à une école de magie. L'histoire est truffée de  secrets de polichinelle qui met à mal sa crédibilité. Par exemple, Natsume est sensée être travestie en garçon en classe, mais, à part porter un uniforme masculin, elle a tout d'une fille.

Phi Brain - Kami no Puzzle - Shukuteki! Raetsel Hen

Le jeune Kaito Daimon continue à explorer des ruines en résolvant les énigmes à la Indiana Jones. Dans le premier épisode, Kaito et ses amis sont dans une mauvaise posture : Leur maître, Jin Makata, qui a perdu la mémoire, est du côté de Raetel, une jeune fille qui les a conduit dans des pièges vicieux, tandis qu'au même moment, leur académie subit une attaque menée par une autre équipe.

L'anime repose sur les énigmes à résoudre mais étant donné le cadre fantastique de l'ensemble, elles  perdent de leur piquant. Avec cette troisième saison, l'inflation du nombre de personnages se fait sentir et il est un peu difficile de prendre le train en marche.

Kyôsôgiga

Chaque jour, Koto fait les quatre cents coups dans les rues d'une ville de Kyôtô située dans un univers parallèle. Pour revenir dans le véritable monde, elle doit mettre la main sur un lapin, qui est sa clef des champs, mais pour l'instant elle doit composer avec Myôe, le moine qui l'héberge et dont le comportement est loin de celui des hommes pieux.

L'univers déjanté de Kyôsôgiga fait office d'ovni dans le paysage audiovisuel japonais. Le côté burlesque – et amusant – est moindre que dans Kill la Kill si nous pouvons tenter la comparaison, et nous sommes plus dans le fantastique à la manière d'Alice au pays des Merveilles. Cela signifie aussi que l'histoire est plus difficile à appréhender avec des épisodes très disparates. Le préambule est la reprise de l'Original Network Animation diffusée en 2011 mais les épisodes suivants plongent dans le passé de Myôe puis dans celui de Koto, sans qu'il n'y ait de rapports directs.

BlazBlue Alter Memory

Ragna the Bloodedge est un hors-la-loi dont la tête vaut une fortune. Il arrive dans la ville de Kagutsuchi, prêt à en découdre avec les adversaires les plus puissants et premier lieu Jin, qui est son ami d'enfance mais aussi celui qui lui a tranché le bras et laissé pour mort. Les duels qu'il s'apprête à enchaîner ont cependant un air de déjà vu.

Les fans du jeu vidéo devraient s'y retrouver mais pour le néophyte le concept d'éternel recommencement est difficile à capter. Il reste les combats qui se succèdent et comme véritable intérêt, le passé plus ou moins flou de Ragna qui retient l'intention. La couche de suspense qui se garde d'expliquer pourquoi les personnages ont l'air de perdre régulièrement la mémoire, tend à décourager à regarder la suite. Cela sent la baudruche qui se dégonfle, une fois que le pot aux roses est découvert.

Kakumeiki Valvrave 2

Le deuxième volet bascule vers un nouveau théâtre d'opération. L'équipe de jeunes pilotes de Valvraves accompagne L-Elf, leur stratège, en mission de reconnaissance sur la Terre. Ils parviennent à forcer le blocus tenu par la flotte spatiale de Dorssia mais à l'atterrissage, ils échouent en plein territoire ennemi.

La première saison nous a laissé en plan pendant un combat en cours, qui est rapidement expédié dès la début de la deuxième série. Le scénario opte pour une approche plus subtile – même un peu trop – où maintenant il y a les vrais méchants au milieu des gentils ennemis. Il s'intéresse aussi à la nature destructrice des Valvraves, qui tuent les pilotes à petit feu, ce qui paraît en contradiction avec le concept de base, où ils les rendaient au contraire immortels. Si vous avez vu quelques séries de Gundam, cela sent le réchauffé, du moins au niveau des voyages.

Galileo Donna

Les trois soeurs Ferrarri, Hozuki, Kazuki et Hazuki, sont les descendantes de l'illustre Galilée et sont la cible inexpliquée de personnes qui tentent de les enlever chez elles en Italie. Elles sont séparées de leurs parents mais elles parviennent à s'échapper ensemble à bord du vaisseau construite par la benjamine, Hazuki. En fait, les individus cherchent à mettre la main sur le légendaire trésors de Galilée et ils ont considéré comme acquis qu'elles connaissent son emplacement.

Pourtant, elles ignorent où se trouvent le trésors mais elles se lancent dans un jeu de piste à travers l'Europe, où leur ancêtre a laissé plusieurs cartes de la Lune. Elles doivent échapper à une équipe de pirates mais surtout à une multinationale, qui prend progressivement le monopôle des ressources énergétiques dans le monde, par la manière forte s'il le faut.

Malgré quelques temps forts et un univers bien trouvé, le déroulement reste amorphe, avec une quête qui donne la fausse impression une ballade alors qu'il y a pourtant de nombreux combats, en restant objectif, mais ils ne sont pas palpitants.

Yozakura Quartet - Hana no Uta

Dans la ville de Sakurashin, protégée par un réseau de troncs de cerisiers géants, les humains cohabitent avec les yokai, sous la supervision de Hime Yarizakura, la maire, et de son équipe. Tous sont peut être des adolescents mais ils sont d'une efficacité redoutable. 

Par rapport à la série de Nomad de 2008, la production de Tatsunoko effectue un reset de l'histoire, avec un character designer moins séduisant mais c'est toujours plaisant de retrouver l'univers imaginé par Suzuhito Yasuda.

Samurai Flamenco

Masayoshi Hazama véhicule l'image du beau gosse top model dans les magazines. La nuit, il devient cependant Samurai Flamenco, le héros justicier qui oeuvre masqué pour combattre le crime dans la rue. Ses débuts d'apprenti sont cependant difficiles et il croise la route d'un vrai policier de quartier, Hidenori Goto, qui laisse d'abord faire devant tant qu'excentricité, avant de se prendre plus sérieusement au jeu.

Vous pouvez faire un parallèle avec Kick-Ass, mais avec des personnages plus adultes, même si cela ne les empêche pas de faire encore plus de gamineries, empreintes de tokusatsus et de magical girls. Le début de la série est poussif, tellement Samurai Flamenco fait office de héros à la noix surtout avec le niveau des missions, telle que cette course poursuite pour retrouver un parapluie dérobé dans un restaurant par un client peu scrupuleux. Les personnages secondaires qui gravitent autour du duo sont sympathiques et apportent un plus au récit, au niveau de l'ambiance.

Machine-Doll wa Kizutsukanai

Raishin Akabane débarque en Grande Bretagne depuis l'Asie pour rejoindre Walpurgis, l'institut prestigieux de marionnettistes. Il veut se frotter aux meilleurs élèves qui s'affrontent pendant un tournoi annuel mais il doit d'abord gagner sa place. Seuls les 100 meilleurs sont retenus et Raishin est loin d'avoir le niveau dans les matières théoriques, où il est 1 235ème sur les 1 236 élèves classés. En pratique, il est accompagnée par Yaya, un bijou d'automate créé par Shoko, sa maîtresse en la matière.

C'est la surprise agréable et inattendue de la saison. Le caractère des personnages présentent quelques enfantillages, notamment Yaya qui sert aux scènes de fan service et qui joue les épouses éplorées, mais ils restent charismatiques. Le fond du récit respire le shônen classique et certaines remarques tiennent de la philosophie à deux sous mais l'intrigue comportent plusieurs axes de développements intéressants : D'abord le passé meurtri de Raishin, dévoilé au fil de l'eau mais aussi la nature des automates, notamment ceux, dits bannis, qui sont construits à partir de chair et de sang.