Le mois d'octobre marque un renouvellement des séries qui passent à la télévision au Japon avec cette année, un nombre conséquent de nouveautés quand vous voyez la liste non exhaustive dans la rubrique news du magazine Animage de septembre 2013.

J'amorce le panorama avec Diabolik Lovers, Coppelion, Freezing Vibration, Golden Time, Infinite Stratos 2, Outbreak Company, Kill la Kill, Kyôkai no Kanata, Log Horizon, Magi -The Kingdom of Magic et White Album 2.

Diabolik Lovers

Yui Komori est envoyée par son père adoptif au sein d'une grande maison habitée par les six frères Sakamaki. Arrivée sur place, elle découvre qu'elle est entrée en fait dans un antre de vampires sans espoir d'y réchapper, même si elle connaît un semblant de vie normale en allant à l'école nocturne des environs. Au quotidien, elle est malmenée par ses hôtes qui la terrorisent et viennent aspirer son sang.

Le titre est tiré d'un nième otome game, d'où le schéma de harem inversé avec une héroïne des plus  effacée et des premiers épisodes qui se focalisent sur les vampires qui viennent la violer sucer son sang. Un petit bout d'intrigue subsiste avec un secret du passé à découvrir mais cela ne suffit pas à susciter l'intérêt. L'anime a bénéficié d'une diffusion précoce, dès la mi septembre, par rapport aux autres séries, qui ont commencé en octobre.

Coppelion

Vingt ans après la catastrophe nucléaire qui a condamné Tôkyô et ses alentours à devenir un vaste no man's land, la région est toujours hautement radioactive. Pourtant, des personnes viennent toujours habiter dans les ruines en se protégeant tant bien que mal avec des combinaisons et en restant cloîtrées dans des pièces non contaminées.  

Trois adolescentes, Ibara, Aoi et Taeko, sont en fait trois humaines créées artificiellement pour être immunisées contre les radiations. Elles forment l'unité spéciale Coppelion et peuvent se promener au sein des ruines de Tôkyô sans aucune protection. Chacune possède en plus des pouvoirs particuliers ancrés dans leur patrimoine génétique. Elles ont pour mission de secourir et d'évacuer les survivants.

Le manga d'origine comporte à ce jour 19 tomes et propose un univers intéressant. Même si l'intrigue n'a pas vraiment commencé dans l'anime, nous sentons la noirceur dans l'atmosphère avec la présence régulière de la mort et le contraste avec l'ambiance de promenade qu'il peut y avoir par ailleurs. La déception est plus dans le chara design et la production de l'équipe technique qui a pourtant travaillé sur les films de Mardock Scramble.

Freezing Vibration

Changement d'environnement pour l'élite des Pandoras qui quittent le Japon pour assister à un rassemblement mondial en Alaska. Elles doivent participer à des expériences pour améliorer la force des Emulation Pandoras. Ces dernières sont des combattantes a priori non compatibles pour devenir naturellement des Pandoras, mais qui en présentent maintenant les caractéristiques suite à des opérations expérimentales.

L'anime joue à fond la carte des petite culottes, des tenus déchirées et des filles dénudées tout en leur faisant pousser des cris d'orfraie quand il s'agit de se rapprocher d'un garçon. Pour l'instant, la suite de Freezing s'attache plus au triangle amoureux Kazuga/Satellizer/Rana et les intrigues au sein du camps humain, que sur le combat contre les extra terrestres.

Golden time

Banri Tada intègre une école de droit à Tôkyô, une ville qu'il ne connaît pas du tout et le jour de la rentrée, il se perd en chemin. Il fait cependant la rencontre d'un couple particulier, Mitsuo Yanagisawa et Kôko Kaga, qui sont aussi des élèves de l'école mais qui proviennent d'un milieu huppé. En fait, Kôko poursuit en permanence son ami d'enfance, Mitsuo, qui tente désespérément de lui échapper et de couper les ponts avec elle.

Le tout début de la série n'intègre pas l'aspect fantastique véhiculé dans le roman dont elle s'inspire et ressemble à une comédie sentimentale classique, voir burlesque, avec un harem universitaire qui se forme autour de Banri et quelques scènes délirantes. Plusieurs personnages sont charismatiques mais la véritable intrigue se fait attendre.

Infinite Stratos 2

Ichika Orimura, le seul pilote masculin d'armure mobile Infinite Stratos connu dans le monde, retrouve son harem de combattantes internationales à l'académie. Sa relation privilégiée avec Hôki Shinonono, son amie d'enfance, à la fin de la première série semble avoir été mise entre parenthèses.

La deuxième saison est l'occasion de passer en revue les différentes prétendantes, de jouer de nouvelles scènes de fan service et de multiplier les quiproquos. Pire, une nouvelle arrivante, la jeune instructrice Tatenashi Sarashiki se rajoute à la liste. Bref, il n'y a pas grand chose à espérer de ce genre de série qui s'oublie vite.

Outbreak Company

Après avoir brillamment répondu à un quiz en ligne sur la culture otaku, Shinichi Kanô se fait inviter à un entretien d'embauche. Il correspond tout à fait au poste mais ses employeurs ne lui laissent pas le choix et le kidnappent. Shinichi se réveille dans un autre monde, un univers d'heroic fantasy qui est relié au Japon via un passage trans-dimensionnel.

Le gouvernement l'a nommé ambassadeur et son objectif est de propager la culture otaku dans ce nouveau monde pour veiller à la bonne relation avec les habitants. Quelques agents japonais apportent leur support au jeune homme, mais Shinichi se retrouve rapidement à devoir composer avec la très jeune impératrice Petralka et avec ses propres serviteurs, Myucel et Brooke.

Hormis le peu de crédibilité d'avoir un otaku inconnu au poste d'ambassadeur, l'histoire prend une tournure gentillette, partagé entre les moments humoristiques et les bons sentiments. Pour ma part, ce qui suscite surtout la curiosité est l'abondance de références aux autres dessins animés et mangas dans les épisodes. Cela va du tableau pastiche des Tortues Ninja au manga de l'Attaque des Titans lu à haute voix.

Kill la Kill

Ryûko Matoi est une nouvelle élève au sein de la prestigieuse académie Honnôji qui domine la ville. La vie y est très stricte et soumise à la hiérarchie des uniformes Goku, qui décuplent les capacité de ceux qui les portent. Chaque membre de l'académie aspire à grimper les échelons pour obtenir un uniforme et un poste plus puissant.

Ryûko, elle, a un autre objectif : Elle possède un ciseau géant et recherche le détenteur de l'autre ciseau qui compose la paire avec le sien. Il s'agit de l'arme qui a tué son père. La jeune fille fonce tête en bille contre Satsuki Kiryûin, la présidente du bureau des élèves, au sommet de la pyramide du pouvoir  à l'académie et elle se fait rétamer mais dans sa chute, elle découvre un sailor fuku, qui lui donne aussi des pouvoirs surhumains. La revoilà d'attaque.

Kill la Kill était très attendu car le titre réunit à nouveau Hiroyuki Imaishi et Kaziki Nakashima qui sont respectivement le réalisateur et le scénariste de Gurren Lagann. Le character designe de Kill la Kill était aussi animateur clef sur le même Gurren Lagann. Avec une telle équipe, l'état d'esprit frappadingue dans les dessins et la réalisation, devait obligatoirement frapper.

J'ai généralement du mal avec les anime adeptes du grand n'importe quoi mais celui-ci passe bien, avec à la fois un schéma compréhensible auquel vous pouvez vous raccrochez et quelques belles scènes délirantes et cyniques à point.

Kyôkai no Kanata

Akihito Kanbara est un lycéen mais aussi à moitié un yômu, ce qui le rend immortel. Mirai Kuriyama est capable de manipuler le sang et de créer un sabre avec le sien, en digne héritière d'une famille de guerriers célestes. Elle a jeté son dévolu sur Akihito et à son grand désarroi, elle le pourchasse et le pourfend au quotidien. Akihito finit par découvrir qu'elle se sert de lui comme cobaye pour s'entraîner à tuer et qu'elle doit se débarrasser d'un vrai yômu.

Le scénario original de cette nouvelle production de Kyoto Animation provident d'un roman mais ce dernier a été en fait lancé par le studio, suite à un concours organisé pour trouver justement de nouveaux scripts. Les couleurs sont chatoyantes et le travail d'animation est toujours aussi léché et mis en avant grâce aux scènes de course poursuite et de combat. De ce côté là, c'est moins frustrant que dans Hyôka et les différents éléments fantastiques de l'univers sont attrayants.

Nous retrouvons un caractère empoté – voir énervant – en Mirai Kuriyama mais les autres personnages paraissent plus flûtés. En revanche, mis à part pour Mirai, je trouve que le dessin des personnages à la sauce Kyoto Animation manque un peu d'originalité. Cela commence à produire le même effet de lassitude sur moi que pour les séries auxquelles participe Hisashi Hirai, le character designer de Gundam Seed.

Log Horizon

Shiroe est un adepte du M.M.O.R.P.G. Elder Tales dont la douzième extension vient de paraître. En l'activant, il se retrouve à l'intérieur de l'univers du jeu, transformé en son personnage de mage. Sur place, il forme déjà un trio avec Akatsuki et Naotsugu, deux joueurs qu'il connaît et qui ne sont pas dans une guilde. Ensemble, ils apprennent à maîtriser les techniques, bien différentes entre une console à manier et un "vrai" corps.

De loin, cela ressemble à Sword Art Online en moins bien. La qualité de la série est inférieure mais je me garderai bien de juger du scénario, vue l'évolution que j'ai trouvé décevante dans Sword Art Online. L'ambiance est moins dramatique étant donné que le premier test dans Log Horizon permet de vérifier que les joueurs peuvent ressusciter et revenir à leur point de départ, quand ils sont tués pendant une quête.

Nous sentons surgir une réflexion d'un autre genre, sur le fait d'être dans une boucle infinie et d'un ennui mortel au bout. Le scénario progresse mais il est difficile de cerner sa direction. Au delà de l'évolution psychologique des différents personnages, le seul moteur semble être de tromper l'ennui des joueurs. Sortir du jeu ne parait pas être la priorité...

Magi -The Kingdom of Magic

Aladdin, Alibaba, Morgiana et leurs autres compagnons sont de retour à Sindria, le royaume dirigé par Sinbad. Ils sont fêtés comme des héros mais ils préparent à se séparer de nouveau pour voguer chacun vers d'autres aventures.

La deuxième saison emboîte le pas directement avec la première The Labyrinth of Magic, à la manière d'un 26ème épisode. Il est probable que vous soyez perdus si vous ignorez tout de l'univers et des différents protagonistes. En plus, l'intrigue est plutôt dense et pour ne rien arranger, c'est bientôt parti pour avoir des récits en parallèle selon le personnage suivi. Notez également, que malgré le petit côté shônen innocent, le scénario n'hésite pas à faire disparaître plusieurs protagonistes,  comme c'est la cas régulièrement dans Naruto.

À part cela, le travail d'animation du studio A-1 Pictures permet d'avoir de belles scènes de combats dans la série, au côté de plans plus statiques.

White Album 2

Haruki Kitahara fait partie du club de musique de variété mais la prestation du groupe pour le festival annuel du lycée est bien mal engagé. Quasiment tous les musiciens sont partis et la chanteuse a claqué la porte également. Dans ce contexte, Haruki est à l’affût d'autres talents et en découvre deux coup sur coup : D'abord la belle voix de Setsuna Ogiso, la coqueluche de l'école, et l'aisance au piano de Kazusa Tôma, sa voisine en classe, pour le moins taciturne.

White Album 2 est tiré du visual novel éponyme qui est lui-même un spin-off de White Album. Il se déroule en fait environs 10 ans après la première histoire et les protagonistes du deuxième volet se rencontrent par l'intermédiaire de la première chanson de Yuki Morikawa, l'héroïne de White Album.

Même s'il est toujours question de musique et d'un triangle amoureux dans White Album 2, le schéma diffère un peu avec des intervenants plus jeunes et un entourage différent. En revanche, les premières scènes annoncent déjà les prémices d'une comédie dramatiques et non pas d'une simple comédie romantique. Peu de surprise à attendre a priori mais le sujet est bien maîtrisé et je trouve le tout agréable à suivre.