Animint

  Anime & manga

 
 
“Animint traite des dessins animés japonais et du manga. Outre ce blog, le site comporte plusieurs milliers de pages de texte illustré.”

Les médias sociaux auront-ils la peau d'Animint?

Par le :: Webmastering

2008

Ma motivation première pour s'intéresser aux médias sociaux en tant que webmestre, est d'y trouver une nouvelle source de visiteurs, en plus de ceux drainés par les moteurs de recherche ou les autres sites, de manière plus traditionnelle.

Cela remonte au moins à 2008 pour Facebook lorsque je consulte mes archives et le compte Twitter a suivi dans la foulée. La recette est bateau, avec d'une part l'installation des différentes widgets dans les pages clefs du site pour inciter les habitués à souscrire aux comptes liés à Animint et de l'autre côté, une publication régulière d'accroches pour conduire les membres sur les réseaux sociaux à lire les articles sur le site.

Au fil du temps, la situation a cependant évolué. D'abord avec les moteur de recherche, ou du moins le moteur de recherche, étant donnée l'hégémonie de Google en ce qui concerne la France. Il est devenu difficile de se positionner en bonne place sur les requêtes concurrentielles et faute d'une attention de tous les instants, la visibilité peut rapidement dégringoler.

Avec l'arrivé de Google+, une couche de plus est venue se rajouter pour jouer sur le référencement, avec un bonus pour les sites présents sur le réseau social de l'entreprise de Montain View. Pour cette raison, j'ai intégré les boutons widgets G+ sur les pages, au même titre que les J'aime de Facebook ou les Tweet it de Twitter. En revanche, je constate que les boutons de Google+ ne sont jamais utilisés contrairement aux autres médias sociaux. Cela ne m'étonne pas outre mesure, mais me décourage d'aller plus en avant pour maintenir une pseudo page Google+, rien que pour finasser sur le référencement, vue que je ne vois pas de réelle utilisation.

A l'opposé, le nombre de fans ou de followers atteint un score honorable, plus de 500 sur Facebook et près de 700 sur Twitter et c'est une audience à ne pas négliger, même si les publications peuvent ne pas retenir leur attention: En effet, vous pouvez très bien rester fan d'une page et cacher toutes les publications. D'ailleurs, les statistiques ajoutées sur chaque post dans Facebook sont assez éloquentes avec un écart important entre les personnes atteintes et le nombre totaux de fans.

Toujours est-il que pour conserver son audience, il est préférable d'alimenter les flux en contenu, avec un rythme d'écriture régulier, voire soutenu, pour une population réputée être connectée en permanence à l'heure de l'internet illimité et mobile. A l'exception des publications des manifestations et des articles du blog, qui se font au fil de l'eau, le reste du contenu issu du site, que ce soit les critiques ou les listes de parution, se prête mal à un tel rythme, avec une fréquence de mises à jour qui s'approche plus du mois que de la semaine.

Même sans se focaliser sur le rythme de publication, les contenus les plus lus sur les médias sociaux relèvent de la petite anecdote rapidement digérée que du dossier de 10 pages, qui nécessite un temps d'analyse conséquent, peu compatible avec une lecture à la va vite. Hormis les nouvelles brèves, les posts d'images et de vidéos sont de bons candidats pour alimenter les espaces.

Il est également possible de multiplier les liens vers les sites distants, pour signaler tel ou tel article intéressant mais dans Facebook, vous vous apercevez rapidement que de tels partages de liens ont moins de poids que le chargement direct dans l'interface d'une illustration, par exemple. En clair, le partage d'un site distant a moins de chance d'apparaitre en bonne place dans les actualités de vos fans, contrairement à une image, qui a une meilleure visibilité dans un flux, de toute manière.

En plus, l'avantage des médias sociaux est d'accepter d'héberger gracieusement des giga octets et c'est autant de place économisée sur le serveur d'Animint et de la bande passante en moins aussi.

Pour Twitter, j'ai une approche de publication légèrement différente, où l'essentiel du contenu additionnel est issu d'autres comptes, accessibles à chacun mais la valeur ajoutée est de repérer et d'isoler une information pertinente parmi la jungle de sources disponibles. Pourtant, il ne s'agit pas de reproduire un flux RSS de news mais de se cantonner à l'anecdote, à l'image de la page Facebook.

Quelques outils facilitent la maintenance et la gestion des publications, ne serait-ce que pour pouvoir les programmer aux dates adéquates à l'avance, ce qui évite une présence permanente. Non, je ne suis pas toujours devant mon écran pour poster 3 à 4 fois par jour, à intervalle régulier.

En revanche, le défrichement des différentes sources exige un minimum d'effort et il est facile de se faire déborder par le temps pendant ses pérégrinations, à force de découvrir des choses à droite et à gauche, et de suivre un nouveau fil à chaque page.

L'exercice est sympathique mais il vient en concurrence avec les mises à jour traditionnelles du site en lui-même, notamment pour les critiques, voire les articles du blog. Je n'ai pas forcément envie d'enchaîner avec des écrits plus poussés, après avoir fait mes publications via les médias sociaux. En ce sens, l'essence d'Animint en prend un coup.

Avec les widgets, les fonctionnalités des médias sociaux se greffent sur vos pages. Avec les API, et notamment chez Facebook, vous pouvez faire l'inverse en offrant les services de votre site, encapsulés dans la structure du réseau social. Les fans n'ont pas à changer de domaine et accèdent directement à vos services, qui augmentent l'intérêt de votre page.

Pour revenir à Animint, vous avez ainsi accès à  la base de données encyclopédique, avec une présentation spécifique. C'est de la capitalisation de contenu produit par ailleurs mais quelque part, c'est aussi un renoncement à faire venir directement les fans, en acceptant qu'ils passent uniquement par Facebook. A ce rythme, pourquoi conserver une page d'accueil, voir même un nom de domaine, à l'image des boutiques professionnelles qui se branchent sur eBay ou Amazon, avec leur logistiques derrière mais aucune vitrine particulière, ni un fond propre de clients.

Je considère que la puissance des médias sociaux est leur base d'utilisateurs et la gestion de leur identité, en réussissant le voeu pieux d'OpenID, avec un compte central et des autorisations déclinées service par service. Pour certaines fonctions, tel que le moteur de recommandation, avoir un login et un mot de passe est inévitable mais devoir passer par un énième enregistrement peut rebuter les utilisateurs.

Même après, leur compte peut devenir fantôme s'il est peu utilisé et il leur est plus facile d'en ouvrir un nouveau que de récupérer l'ancien quand ils reviennent faire un tour. Avec une identité centrale, nous pouvons supposer qu'il utilisent au moins ce compte régulièrement et que le reste ne serait qu'une question d'accès et de correspondance avec les services du site.

Ces aspects ergonomiques militent donc pour une fusion d'Animint dans les interfaces proposées par les mastodontes du net. Est-ce alors la fin de notre site en tant qu'entité?

Shinigami no Ballad

S'il est aisé de pousser Animint dans la tombe, il est aussi facile de pointer du doigt les manquements des médias sociaux.

En ne considérant que Facebook ou Twitter, je pense que vous serez d'accord sur le côté éphémère des publications, si nous exceptons les albums photos. Tout le reste a une durée de vie de l'ordre de la semaine du Facebook et de la journée sur Twitter. Pour ma part, je n'effectue pas de recherche pour retrouver des posts passés et je serai d'ailleurs bien incapable de pouvoir le faire, avec les moteurs de base.

De ce côté là, Google et consorts offrent une meilleure visibilité aux archives d'Animint, qui méritent d'être connues, tel que ce dossier sur les anime de la 2ème guerre mondiale ou cette section à propos du studio Ghibli. Etant donnée la concurrence entre les acteurs internet, la situation devrait rester la même à court terme et donc les pages du site Animint ont encore de beaux jours devant elles, en peaufinant un peu leur optimisation vis-à-vis des moteurs de recherche.

Un autre aspect concerne les conditions d'utilisation des médias sociaux, que je caricaturerais ainsi : "Tout ce que vous publiez chez nous, nous appartient". J'accepte un tel principe mais j'ai adapté mon usage à de telles conditions, en faisant potentiellement une croix sur tout ce qui pourra être publié sur les différents journaux. A l'heure actuelle, ma seule propriété se limite à mon choix éditorial de liens et de news postées, et c'est une perte dont je me remettrai.

Pour augmenter sa base de fans dans Facebook, un des conseils courants est d'utiliser Twitter, où le nombre de followers augmente plus facilement et de les rediriger vers du vrai contenu dans la page Facebook.  Le contenu peut être un concours, ou d'une manière plus naturelle, un article ou un album photos.

Pour ma part, vues les conditions d'utilisation, je n'ai aucune envie de poster quoique ce soit de ce genre dans la page Animint, qui est donc condamnée à rester une coquille vide, hormis les sempiternels partages. Au moins, je reste maître sur mon site et j'ose espérer que les contenus à valeur ajoutée résident encore du bon côté.

Je reviendrai aussi sur l'intégration d'Animint dans les médias sociaux, via les API et si l'idée est séduisante sur le papier, la pratique est moins reluisante. Premièrement, il faudra s'assurer d'un minimum de stabilité car l'effort d'adaptation est conséquent et les modifications importantes dans les API relèvent le plus souvent de décisions stratégiques et non pas d'évolutions techniques.

Personne ne souhaite bâtir son interface sur des sables mouvants et l'expérience vécue avec Facebook est un bon exemple. Parti avec tout un système de tags propriétaires, il a fallu tout repenser pour adopter finalement un modèle certes plus intuitif mais très différent.  J'ai coupé à la va vite de nombreuses fonctions dans l'application Animint pour rester un minimum compatible suite à leur chamboulement de l'API, mais je ne presse plus pour rétablir les fonctionnalités, d'ici là qu'ils rechangent d'avis.

Vous avez aussi la crainte de mettre tous ses oeufs dans le même panier. Contrairement à d'autres qui aiment buzzer, je doute que les acteurs majeurs dans les médias sociaux disparaissent rapidement – quoique la chute de MySpace a été spectaculaire -  mais il est vrai que forger son noyau accolé à tel ou tel média social peut être lourd de conséquences. Si la base de comptes utilisateurs n'est plus accessible et que vous avez lié tous vos services avec elle, vous êtes mal.

Un autre exemple pratique est à chercher du côté de Twitter. L'intégration via les API, va plus dans le sens d'intégrer les tweets dans son site que l'inverse, mais l'exemple est intéressant techniquement si nous nous intéressons à la gestion des photos dans les tweets.

Dans un de mes nombreux scripts, j'isole les images postées par une liste d'auteurs, en scannant ce que me communique le flux de l'API Twitter. Pas de problème lorsque la personne a posté sa photos en utilisant l'interface de base, mais cela se complique dès qu'il est passé par Instagram ou que le tweet provient en fait du site tiers, du genre Yfrog, Flickr ou Lockerz. Non seulement l'information prend une forme plus exotique mais pour simplement pouvoir afficher l'image, il faut faire un appel – et ouvrir un compte associé – sur l'API des sites tiers.

Comme tout ce petit monde se chamaille en tirant la couverture à soi, c'est plus ou moins facile, avec le concept d'API ouverte, mais pas trop, genre pour avoir l'url direct de l'image, il faut faire une requête avec un identifiant mais il faut calculer ce dernier d'après une autre url. C'est clair comme de l'eau de roche, n'est-ce pas? Après les annonces des différents protagonistes, par voie de presse interposée, je doute que la situation aille en se simplifiant et je souhaite bon courage à ceux qui doivent se coltiner un tel imbroglio, sachant que chacune des APIs évolue dans le temps, en plus. Bref, l'interconnexion entre les différents médiaux sociaux, ce n'est pas encore tout à fait ça, et encore moins pour Animint.

Social media

Faut il conclure que notre site francophone résiste toujours et encore aux envahisseurs ? Une réponse bateau est de remarquer que les envahisseurs sont déjà parmi nous. Cela tient de la définition adoptée pour qualifier un média social, plus large que le terme réseau social, qui caractérise bien Facebook ou Google+ mais pas TwitterCertains proposent de les définir comme "un ensemble de services permettant de développer des conversations et des interactions sociales sur internet ou en situation de mobilité", avec une classification associée, qui dépasse le cadre habituel attendu.

Vous retrouvez ainsi dedans la notion de forum et de blog, donc selon moi, par extension, les sites communautaires. Avec une telle logique, à l'image de Monsieur Jourdain qui prose sans le savoir, Animint est un média social, ce qui m'offre la synthèse pour boucler ma question: Les médias ne pourront pas avoir la peau du site car en fait, c'est un des leurs, ou bien, sous une autre forme, ils l'ont déjà à leur tableau de chasse, car Animint est devenu un média social.

Le raccourcis me semble cependant un peu trop rapide et si je conçois que les formes de blogs ou de forum peuvent avoir une dimension socialisante, il est difficile de généraliser pour tous les sites, et il faut évaluer leur usage. Le peu de publication et la population restreinte, atteinte par mes articles, ne m'incite pas à octroyer une telle dimension sociale à mon blog.

Même constant pour le forum, outil des plus traditionnels que je vois plus estampillé social par la grâce du marketing web 2.0 que par une véritable évolution. Oui, il est possible de définir ses amis via phpBB mais aucun utilisateur utilise cette propriété sur Animint, à ma connaissance.

Je serai moins tranchant avec la gestion de la base de données encyclopédique, qui a un caractère déjà plus communautaire par les ajouts mais aussi la visibilité sur les actions des différents membres. Au moins, nous avons là les fondations d'un micro réseau social.

Les agrégateurs sont aussi définis comme une famille de médias sociaux et je plussoie à cette définition en voyant l'exemple d'Aggregator Sama. Sur la forme, peu d'éléments donne une dimension collective à cet instrument, à part réunir des articles, des auteurs et des lecteurs au même endroit. Pourtant, cela suffit à fédérer un minimum de gens et à tisser indirectement des liens entre eux.

Suffit-il de développer le côté communautaire pour transformer son site en média social, en suivant quelques concepts adoptés par les mastodontes de référence ? Dans mon esprit, il reste à considérer deux paramètres essentiels, pas forcément liés à des critères objectifs.

Le premier est le nombre critique d'utilisateurs. Pour un MyAnimeList qui avoisine  les 5 000 personnes connectés en simultanés, je passe tous les pseudo Anime Social Networks qui offrent une panoplie de fonctionnalités sympathiques mais qui compte moins d'un millier de membres. Encore une fois, à ce niveau là, je ne vois guère de différence avec les forums et les communautés des décennies passées, à part l'amélioration des interactions entre les membres.

L'autre critère, que j'ai du mal à exprimer touche à la fois au côté ouvert de la plateforme et à l'attention apportée à des objets conceptuels, au delà de l'individu. Pour moi, la force d'un Facebook et de Google+ est l'espace tiers réservé pour les autres entités. Certes, j'ai craché sur les APIs, leur manque de stabilité et d'harmonisation mais cela reste des instruments très puissants, avec la promesse de capturer les membres d'un réseau important pour les faire venir vers ses propres services.

Idéalement, MyAnimeList gère les identités de nombreux animefans, avec des profils enrichis par leurs collections et leurs préférences. La notion de club pourrait offrir un semblant de correspondance avec les pages Facebook. Le modèle est cependant relativement fermé et nous sommes encore loin d'un combo ANN-AniDB-MAL. Si une telle fusion voyait le jour, avec possibilité d'intégration tiers via des API comme les médias sociaux généralistes – sans les artifices business -,  l'ensemble serait des plus attractifs et progresserait comme un véritable rouleau compresseur.

Pour résumer, Animint s'est mis à la mode des médias sociaux, mais derrière l'aspect chronophage, le modèle présente quelques limites, quand vous considérez les acteurs actuels. Les concepts apportés par les médias sociaux se sont répercutés sur le site lui-même en se déclinant via les espaces membres et via l'agrégateur, mais Animint garde un concept classique, loin de certains ensembles communautaires, qui pourront peut être se transformer en médias sociaux tels que je l'entends, et réussir à s'affranchir des limites des autres protagonistes généralistes.

media sociaux

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