Voici la deuxième partie du panorama des anime de l'hiver 2012, avec Kill Me Baby, Danshi Kôkôsei no Nichijô, Thermae Romae, Nisemonogatari, Papa no Iukoto wo Kikinasai, Inu x Boku Secret Service, Rinne no Lagrange, Aquarion Evol, Black Rock Shooter, Another et Ano Natsu de Matteru.

Kill Me Baby

La saison nous a livré une panacée de séries humoristiques et je suis très mauvais public dans ce genre là. Kill me baby part d'un manga gag, qui rapporte les situations incongrues que vit Sonya, une enfant assassins au sein de son école, en compagnie de son camarade, Yasuna Oribe.

Danshi Kôkôsei no Nichijô

Le titre burlesque relate la vie quotidienne de lycéens, Tadakuni, Yoshitake, et Hidenori, qui féquentent un lycée pour garçons. Les scénettes se succèdent en enchainant les gags et le réalisateur de School Rumble, Shinji Takamatsu, fourmille de bonnes idées dans cette série de la Sunrise, mais le manque de fil conducteur et l'inégalité des gags font lâcher prise rapidement.

Thermae Romae

A l'origine, c'est un manga à succès, dont le récent tome 4 s'est classé parmi les 10 meilleures ventes au Japon. La série est déjà terminée, avec seulement 3 courts épisodes en animation flash, qui ont l'honneur d'occuper la case Noitamina en janvier.

L'histoire a une touche d'exotisme en faisant voyager dans le temps et l'espace un architecte romain, spécialiste des termes, dans un bain public japonais moderne. L'humour s'appuie sur le malentendu entre le romain, qui ne comprend où il est l'est et ses hôtes, mais cela ne va pas bien loin.

Nisemonogatari

Dans la suite de Bakemonogatari, nous retrouvons Koyomi Araragi, en prise cette fois-ci avec ses soeurs Karen et Tsukihi. La nouvelle équipe de Shaft aux commandes a repris le même genre de mise en scène que Bakemonogatari, avec moult dialogues et des effets de couleurs et de formes.

L'ensemble a de l'allure mais le scénario suit un faux rythme pour retrouver les protagonistes de la première série et accumule les esquisses de départ de l'intrigue, chaque épisode ressemblant à un éternel recommencement. Il faudra s'accrocher, si vous êtes intéressés par des tenants et des aboutissements.

Papa no Iukoto wo Kikinasai

Il s'agit encore d'une comédie mais moins burlesque que celles cités précédemment. Pour une fois, nous tombons sur Yûta Segawa, un étudiant qui a terminé le lycée, qui jouit de son indépendance et qui découvre l'université, ses activités et une belle plante, en la personne de l'excentrique, Raika Oda, une senpaï.

Tout ce bel équilibre est chamboulé quand Yûta doit jouer le papa poule pour ses 3 nièces, Miu, Sora et Hina, qui viennent habiter dans son minuscule appartement.

La matière de départ offre un début consistant, avec une pointe de mélodrame en prime, mais le récit manque de crédibilité et il est pollué par l'aspect pedobear récurrent, où les nièces sont surprises en petites culottes à la sortie du bain, avec l'aînée, encore au collège, qui ne cache pas son attirance pour Yûta, en remplissant le parfait rôle de la tsundere de service.

Inu x Boku Secret Service

Ririchiyo Shirakiin est une jeune fille issue de bonne famille mais elle est toujours restée très solitaire, incapable de se lier d'amitié avec ses autres camarades au lycée. Elle vit désormais dans une grande résidence en compagnie d'autres locataires, placés sous la protection des membres d'un service secret.

Ririchiyo se retrouve protégée et suivie comme son ombre par Sôshi Miketsukami, qui a plus la prestance d'un butler qu'un garde du corps, et qui prend une place de plus en plus importante dans le coeur de la jeune fille.

L'anime enchaîne les scènes de fan service qui mettent en avant Ririchiyo, qui a plus l'apparence d'une collégienne que d'une lycéenne. En revanche, la relation entre Ririchiyo et Sôshi choquent moins à cause de l'aspect fantastique des personnages, qui forment un couple chien-maîtresse, au sens propre !

L'ambiance a un caractère déjanté, avec l'abondance des monstres sympathiques issus de la mythologie et a un effet plutôt entrainant et pas du tout répulsif, à la manière des histoires de Rumiko Takahashi.  

Rinne no Lagrange

Madoka Kyono est une élève douée en sport et toujours prête à aider son prochain. Un jour, Lan prend contact avec elle et l'entraîne sur une plateforme en mer pour lui présenter à un robot, visiblement issue d'une technologie extra-terrestre. Dès qu'elle touche la machine, Madoka a quelques brides de souvenirs de sa petite enfance : Le robot et elle seraient liés par une ancienne promesse.

A peine a-t-elle découvert l'engin, qu'elle doit le piloter dans la foulée pour affronter un ennemi qui vient d'apparaître et qui met à mal les défenses placées autour de la plateforme. Madoka saisie l'occasion pour utiliser ses connaissances de catch.

Voilà une série dont le design du robot, du moins le principal, est une réussite avec un style élégant et fluide. L'intrigue part d'un schéma classique, avec un ton très léger, pas burlesque, mais franchement dans une atmosphère de comédie.

Cela manque de sérieux lorsque l'ennemi apparait et fait exploser quelques navires, en interrompant la discussion entre Madoka et Lan, du genre "Ah tiens, il va falloir que j'y aille. Est-ce que tu as la clef ?". Les scénaristes auraient pu choisir une tournure certes plus classique mais aussi plus crédible, avec un sentiment de panique et la prise en main de la machine en mode sauve qui peut. Là, tout est sous contrôle et faire croire à un match amical.

L'intrigue n'est pas inintéressante mais le mode bisounours – pour ne pas dire moé – en fait un anime moyen.  

Aquarion Evol

Les jeunes gens capables de maîtriser un élément suivent des cours dans une école spéciale, où ils deviennent pilotes d'Aquaria, des robots capables d'affronter les machines envoyées par l'ennemi, via un portail inter dimensionnel et qui viennent enlever des humains.

Dans ce contexte, Amata Sora, en voulant porter secours à Mikono Suzushiro se retrouve à piloter Aquarion, une des machines légendaires du côté des humains.

Le pseudo spin-off d'Aquarion propose d'un côté, des décors extraordinaire et une animation et des détails léchés, et de l'autre, des détails risibles, telle que l'interdiction du pilotage mixte, alors que c'est plus efficace et qu'il souffle un air de fin du monde à chaque fois qu'un ennemi débarque.   

Black Rock Shooter

Après l'OAV en 2010, le studio Ordet s'est attaqué à l'adaptation en série pour le créneau Noitamina pendant le mois de février.

Le récit reprend le lien d'amitié qui se tisse entre 2 camarades de classe, Mato Kuroi et Yomi Takanashi, même si cette dernière cache de lourds secrets et présente un visage inquiétant dans un monde parallèle.  

La réalisation s'efforce d'être tape à l'oeil en proposant des combats qui ont lieu dans le monde parallèle, alors que les scènes dans le monde réel relèvent plus du thriller psychologique. Néanmoins, nous sentons que l'équipe technique a été limitée par les moyens du bord pour faire ses scènes de combats et s'en sort plus ou moins avec l'appui des images numériques.

Another

Chaque saison offre son panel d'histoires de suspense et d'horreur et Another correspond bien au profil avec un nouveau mystère dans une contrée loin de Tokyo. Kôichi Sasakibara a déménagé chez ses grands parents mais son séjour commence d'abord à l'hôpital, où il reste plusieurs semaines. Sur place, il reçoit la visite de ses futurs camarades de classe et il fait aussi la rencontre fortuite de Mei Misaki, une jeune fille étrange, avec un bandeau sur l'oeil.

Quand il peut enfin reprendre les cours dans son nouvel établissement, il est bien accueilli mais il ressent une sorte de gêne parmi ses camarades. Il revoit aussi Mei, qui ne se mélange pas avec les autres élèves. Leur première véritable discussion se transforme en avertissement pour le moins lugubre : Mei déconseille à Kôichi de la revoir et lui signale que la classe à laquelle il appartient, est celle qui est le plus proche de la mort.

Dans un premier temps, la mise en scène se passe très bien des mares de sang ou autres monstres de service, et use uniquement de l'atmosphère pesante et des comportements suspects des habitants des lieux, qui cachent un secret et accumulent les non-dits. La posture insouciante de Kôichi surprend, alors que nous nous impatientons de voir qu'il n'ait encore rien repéré d'étrange.

L'hécatombe commence assez vite et les morts se succèdent mais il reste à voir si le mystère final est suffisamment intéressant pour mériter que nous nous y attardions. Le manga d'origine n'a tenu que 2 tomes à ce que j'ai compris.

Ano Natsu de Matteru

Le sujet principal est pour le moins éculé : Kaito Kirishima, l'introverti de service, fait connaissance avec une nouvelle élève du lycée, Ichika Takatsuki, son aînée, qui finit par venir habiter chez lui, ce qui n'est pas du goût de tout le monde, notamment Kanna Tanigawa, l'amie de longue date de Kaito.

En fait, Ichika n'est pas une terrienne et provient d'une autre civilisation, aux technologies bien plus avancées. Elle est bloquée sur Terre, suite au crash de son astronef.

Le synopsis pourrait s'appliquer à beaucoup de séries burlesques qui fleurissent en ce moment, mais Ano Natsu de Matteru est d'un niveau plus élevé, du moins dans sa mise en scène et dans sa réalisation technique. Cela n'empêche pas de distiller une dose d'humour tout le long, mais avec une certaine doigté et une part réglementaire de fan service.