Après le riche programme de la vieille, j'arrive enfin au dimanche, la dernière journée de la manifestation, toujours un peu particulière.
A l'approche de la clôture, je refais un tour des stands, en reprenant quelques photos ratées avant ou pour découvrir encore quelques nouveautés ou des endroits complètement zappés faute de temps, ou à cause de la foule trop importante par moment. Le dimanche matin est généralement plus calme et a été en fait plutôt agréable cette année. Ce n'était plus la forte canicule du jeudi et du vendredi, ni le mauvais temps du samedi matin.
J'ai entamé ma tournée de la scène principale par la conférence des Morning Musume, qui étaient sagement alignées dans leurs fauteuils, en répondant tour à tour aux questions posées par une traductrice, comme dans une classe d'école. Je vous fais grâce d'un compte rendu, les interventions ne faisant pas dans les révélations extraordinaires, dans le peu que j'ai suivi. Il était plutôt question d'adolescentes ravies d'être dans ce groupe et qui ont pris conscience de leur côté kawaii.
Dans ce genre d'exercice, la scène avec une avancée en T, classique pour les défilés de mode, éloignait les jeunes filles de leur public. Vous étiez plus proches d'elles en vous rendant à l'une des séances de dédicaces – où elles faisaient attention de prendre la pose entre deux signatures, quand on les appelait, même si la personne les photographiait de loin.
L'événement suivant était surtout la conférence de Tsukasa Hôjô, précédé par le Showcase de Clémentine, une chanteuse française, qui cartonne au Japon et plus globalement en Asie, avec des reprises de générique de dessins animés. Elle nous a interprété une chanson de Ponyo sur la Falaise, et deux classiques, à savoir un générique francisé d'Urusei Yatsura et un autre de Cat's Eye.
A mon grand plaisir, la conférence de Tsukasa Hôjô se faisait aussi avec un autre invité, le réalisateur Kenji Kodama. Je me désolais un peu de l'absence d'intervention publique de l'invité d'honneur pour la partie animation japonaise du salon, uniquement programmé pour des séances de dédicaces.
Le traducteur institutionnel, Pierre Giner, qui faisait office de présentateur et non plus de traducteur, posait les questions. Pierre Giner a d'abord rappelé le parcours de Kenji Kodama et son arrivée pour prendre les commandes de la deuxième série de Cat's Eye, produite chez Tokyo Movie Shinsha.
Quand Sunrise a voulu adapter City Hunter, ils ont cherché quelqu'un qui avait déjà travaillé avec Tsukasa Hôjô et son univers, et leur choix s'est porté sur Kenji Kodama, qui était aussi devenu un ami de l'auteur. Pierre Giner a aussi introduit Tsukasa Hôjô en rappelant quelques unes de ses créations.
La première question a concerné le générique de Cat's Eye, qui est très sexy et demandait ce que les invités en pensaient. Kenji Kodama a indiqué que le générique avait déjà été conçu avant qu'il ne participe au projet et qu'une version encore plus osée avait existé, avec une Hitomi nue à l'écran. Tsukasa Hôjô a confirmé les faits, en précisant que cette première version a été faite avant l'arrivée de Kenji Kodama, qui n'a connu que la 2ème version et que le studio, la Tokyo Movie Shinsha, refuse catégoriquement de ressortir la mouture d'origine, avec la séquence olé-olé.
Le thème de la discussion a ensuite concerné City Hunter, en occultant complètement les autres oeuvres, tels que Family Compo, Rash ou même Angel Heart. Là, c'était un peu l'inconvénient d'avoir Kenji Kodama à la même conférence, pour essayer de faire réagir les 2 invités sur chaque question. Pourtant, en pratique, certains sujets étaient plus pour l'un que pour l'autre. Je comprends que certains adeptes des autres titres aient été un peu déçus.
Quand l'adaptation de City Hunter a débuté chez Sunrise, Tsukasa Hôjô a été surpris de découvrir beaucoup de similitudes avec le projet de la Tokyo Movie Shinsha sur Cat's Eye, notamment au niveau des couleurs. Ce n'est que plus tard qu'il a découvert que les équipes techniques étaient quasiment les mêmes sur les 2 productions.
Il a affirmé qu'il suivait les épisodes de City Hunter à la télévision et il a déniché de bonnes idées introduites dans la série, qui ne sont pas dans son manga. Une question concernait les marteaux de Kaori, à savoir où elle les cachait. Tsukasa Hôjô nous a dit qu'une des explications est d'affirmer que les marteaux n'existaient pas vraiment et que leur taille était proportionnelle à la fureur de l'héroïne. Dans l'anime, il a trouvé fantastique que Kenji Kodama ait imaginé une scène inédite, où Kaori sort une massue de son tout petit sac à main.
Un autre détail concernait la mini Cooper utilisée par le héros, Ryo Saeba. Tsukasa Hôjô n'a pas trouvé crédible de donner une grosse voiture, style Mercedes, à son détective privé qui devait traverser les petites ruelles de Tôkyô. De plus, il a aimé l'idée de mettre la grande carrure de Ryo Saeba dans une voiture minuscule.
Il a vu aussi à quel point les approches pouvaient être différentes entre un dessinateur et un réalisateur, avec l'obligation dans l'anime de respecter un timing lié aux mouvements en temps réel, alors que dans le manga, il est plus focalisé sur les changements de plans.
Kenji Kodama a peiné pour animer les dessins de Tsukasa Hôjô, qui font très réalistes, voir trop. Il a trouvé une astuce en faisant changer de tête à Ryo Saeba à de nombreuses reprises pour apporter du mouvement, par ce biais là. En revanche, il a beaucoup aimé rendre les courses poursuites en voiture.
Le réalisateur s'est amusé à signaler qu'il n'était pas le plus grand fan de Tsukasa Hôjô au monde, mais qu'il se situait dans les 5 premiers et parmi ces 5, il était le seul capable d'effectuer une adaptation de ses oeuvres en anime. Conscient de sa chance et soucieux de ne pas décevoir les autres fans, il a effectué une première saison de City Hunter, très proche du manga original. Ce n'est qu'ensuite, qu'il s'est permis d'ajouter une touche plus personnelle dans les séries suivantes.
Un autre problème d'adaptation a été les fameux mokkori de Ryo Saeba dans la série télévisée. Kenji Kodama a pris en compte la présence d'un jeune public derrière les écrans et sans vraiment traiter le sujet de front, l'équipe a quand même fait attention à ce que les scènes soient softs. En fait, il a fait appel au talent du doubleur de Ryo Saeba, Akira Kamiya, qui transcrivait toutes les émotions via ses intonations, sa voix et les mots, plutôt que de faire visualiser la scène directement en images.
Incidemment, Tsukasa Hôjô a mentionné, que contrairement à ce que nous pourrions penser, le producteur de l'anime était très volontaire pour insérer des mokkori à l'écran, par ci par là, et il fallu les interventions de son éditeur et lui-même pour le convaincre du contraire.
Un autre sujet sexy a concerné les multiples personnages féminins qui croisent le chemin de Ryo Saeba. Pendant l'adaptation en anime, Kenji Kodama était ravi d'accueillir de belles actrices différentes chaque semaine pour doubler les clientes du détective privé. En revanche, à force d'enchaîner les épisodes, la production avait plus de mal à trouver des actrices différentes chaque semaine et ils ont du faire appel à des femmes d'âge mûr, à son grand désespoir.
Pierre Giner a rappelé que City Hunter est une des première série à intégrer des chansons existantes, qui n'avaient rien à voir avec l'anime, à l'origine, alors que d'habitude les chansons étaient écrites exprès. A ce sujet, quand Tsukasa Hôjô a écouté pour la première fois Get Wild, le premier générique de fin, il a été très sceptique en se demandant si ce n'était pas un plagia car il avait déjà entendu les chansons du groupe TM Network. Finalement, il a été soulagé quand la production lui a dit qu'il s'agissait en fait des mêmes auteurs.
Après leur générique pour City Hunter, TM Network est devenu très célèbre et un groupe à la mode. Pour la suite, Kenji Kodama se demandait s'il était possible de leur commander un autre générique, en doutant que le groupe daigne refaire ce genre de travail, en pleine période de succès. Les membres de TM Network ne se sont pas fait prier et reconnaissants de la notoriété que leur a procurée City Hunter, ils ont poursuivi leur collaboration avec l'équipe de Sunrise.
Tsukasa Hôjô aussi du parlé de la version en film live de City Hunter, avec Jacky Chan. Il ne s'est pas impliqué dans le projet et il pense que chaque adaptation est à considérer indépendamment de l'oeuvre originale. En revanche, quand la proposition de film est arrivée, City Hunter touchait à sa fin et l'auteur a pensé que cela ferait plaisir aux fans de jouer les prolongations via ce long métrage en prise de vue réelle.
Avec un tournage en Chine, un Jacky Chan loin de la plastique idéale du Ryô Saeba d'origine et un public déçu, Tsukasa Hôjô s'est demandé s'il avait bien fait de donner son accord.
Pour finir, le mangaka, très ému au final, a prononcé quelques mots en guise de conclusion, en se montrant touché par l'intérêt que suscite encore City Hunter auprès des jeunes générations, alors que le titre date maintenant de plus de 20 ans. Au début de sa carrière, jamais il n'aurait imaginé venir à Paris, avec ce statut d'invité d'honneur.
Il a ensuite entamé sa dédicace publique, un dessin de Ryo Saeba, d'abord sous un silence religieux, silence qu'il a demandé à briser tellement cela le stressait. Pierre Giner a donc poursuivi l'interview avec Kenji Kodama pour aborder encore quelques points que j'ai en fait déjà rapportés plus haut.
Je pensais terminer mon passage à Japan Expo avec le dernier concert de J-Music programmé mais étant donné le temps qu'il restait, j'ai effectué quelques détours, que ce soit à la scène culturelle ou du côté des projections des derniers épisodes de Fullmetal Alchemist Brotherhood.
En chemin, je suis tombé sur une prestation au stand CoFesta, où une idole chantait son High Fat Milk sur un micro espace de 3 m2 mais devant une foule de spectateurs arrêtés dans le couloir et motivés pour mettre de l'ambiance. Elle a été bissée pour rechanter sa chanson – dont je n'ose même pas me souvenir le niveau intellectuel des paroles – et elle avait des sanglots dans la voix à la fin, tellement elle était heureuse de l'accueil chaleureux que les gens lui avaient réservée.
Le groupe Sekima II était à l'affiche du dernier concert prévu dans la salle de J.E. Live House. Le même jour, pendant la conférence de Tsukasa Hôjô, il y avait le showcase de Toshi de X-Japan mais ne pouvant pas être au four et au moulin, je suis resté dans la salle principale. Vous trouverez sans doute des témoignages ailleurs de l'événement, qui se résumait, de mon côté, à entendre les basses traverser les murs de la pièce de temps à autre pendant la conférence, les 2 salles étant côté à côte.
Revenons à Sekima II dont le look et l'attitude vous rappellent les protagonistes manga de Detroit Metal City, avec un excellent leader qui jouait les durs. Honnêtement, je ne suis pas resté aussi longtemps pour la prestation musicale, mis à part pour 2 ou 3 chansons, mais pour le show scénique. Le leader, ancien acteur, baragouinait des phrases en anglais mais aussi en français pour interagir avec le public, même si parfois je me demandais où il voulait en venir. Je pense que le coup de faire chanter le public n'a pas été une réussite mémorable mais c'était amusant.
Avec le rappel – ils sont revenus -, leur prestation s'est terminée à l'heure de fermeture du festival, où la plupart des stands commençaient à ranger leurs étales tandis que d'autres continuaient à servir leurs clients et avaient encore parfois des queues conséquentes devant. J'ignore pourquoi mais cela me rappelle les sports d'hiver, quand les remontées mécaniques doivent fermer le soir et que c'est votre dernier jour de ski.
Par rapport à 2009 et à 2008, l'édition 2010 a comporté moins de conférences phares avec les invités pour la partie japanimation et je craignais des trous dans mon programme, n'étant pas spécialement motivé par les thèmes du Comic Con. Je regrette toujours cet état des choses mais à part pour le jeudi, je me suis retrouvé rapidement à effectuer des choix cornéliens pour assister à tel événement plutôt qu'à un autre.
Si l'année dernière, je m'étais dit que j'irai un peu plus voir les concerts de J-Music en 2010, cette année, je n'ai pas pu rester en entier à des conférences captivantes sur la scène culturelle japonaise. A priori, je devrai y faire un peu plus attention l'année prochaine, en espérant que certains thèmes reviendront, à l'image des taiko et des sanchin d'Okinawa.
Gemini a dit
Je te rejoins totalement sur la conférence de Tsukasa Hojo : la présence de Kenji Kodama imposait de se focaliser sur les deux titres de l'auteur sur lesquels il a travaillé, mais cela totalement éclipsé ses autres séries, sachant que si tu interroges les fans du mangaka (dont je fais parti), beaucoup te parleront de Family Compo, qui reste l'œuvre favorite de nombre d'entre eux.
D'un autre côté, la conférence était très vivante, nous sentions que Pierre Giner était fan - j'avais eu la chance de l'avoir comme traducteur lors d'une interview, et cela fait plaisir d'avoir un vrai passionné pour cet exercice ; et puis, quelqu'un qui connait par cœur les chansons de JAM Project est forcément un mec bien - il posait des questions parfois légèrement décalées pour faire rire la salle, bref cela reste une réussite, même si la forme de la salle les rendait trop éloignée, là où Clémentine (qui aurait pu rester au Japon) était beaucoup trop proche ^^'
hikaru-san a dit
Personnellement , j'ai été un peu déçu par la conférence de Tsukasa Hojo. Tout d'abord , certaines questions ont manqués clairement d'intérêt et aucune mention n'a été faite à d'Angel Heart et family compo , il y' avait pourtant matière à discussion. Comme l'as dit Gemini, ça a rendu les conférences plus vivantes et interactives avec le public, mais j'aurais bien voulu avoir certaines réponses sur Angel Heart.
Néanmoins l'émotion éprouvée par tsukasa Hojo fût palpable, principalement lors de ses remerciements , et c'était pour moi le meilleur moment de la convention . Ne vous en faites pas Mr Hojo, je continuerai à vous lire encore longtemps.
Préalablement , j'ai été agréablement surpris par la prestation de clémentine ( je ne connaissais pas ) , surtout avec son adaptation de " Lum no Love Song " . Dommage que c'était si court.
Enfin arrivé 30 minutes avant le début de la conférence, j'étais limite énervé du retard conséquent pris par l'organisation( 45 minutes à 1 heure quand même ) . j'ai du me taper la fin de la conférence des morning musume, ses réponses insipides et une traduction pas très claire .
Au final, je ne suis pas convaincu de retenter à nouveau l'expérience de la Japan l'année prochaine. Je n'y vois plus d'utilité , et leur virage actuelle vers les " nouvelles tendances " ( mode ,J-music etc ... ) ne me plait pas forcement. Enfin, c'était déjà mon opinion l'an dernier ( ca dépendra grandement des futures invités )
Gemini a dit
Hikaru-san >> Pour Angel Heart, il en a été question lors de sa conférence de presse, donc j'essayerai de mettre ça en ligne au plus vite.
Dans Japan Expo 2010 (côté invités) |..., il a été dit
[...] stage : Animint détaille les conférences de Hiro Mashima, Masakazu Katsura et Tsukasa Hôjô. Sinon, la créatrice de Hello Kitty, Yuko Shimizu, était présente à Japan Expo, pour présenter [...]
hikaru-san a dit
@Gemini : Ok, je suis pressé de lire les propos de ce grand monsieur, même si j'aurais aimé lui poser quelques questions. Une prochaine fois peut-être.
rambijey a dit
Ah, je vois que tu as su apprécier clémentine à sa juste valeur ^^
Tiens j'ai vu que tu avais mentionné le stand cofesta avec cette petite japonaise devant laquelle une cohorte de jeunes garçons se sont déhanchés comme des professionnels selon ses propres mots! j'ai posté les vidéos de ce moment d'anthologie sur you tube
http://www.shinmanga.com/La-japan-expo-2010-changement-de.html
Trêve d'ironie, c'était des moments assez amusants
Gemini a dit
Hikaru-san >> j'aurais aimé poser une question à Tsukasa Hojo en conférence de presse, mais alors que j'ai levé la main dès le début, je n'ai jamais eu droit à la parole :'(
C'était limite frustrant pour le coup...
hikaru-san a dit
@Gemini : Je te comprends amplement, ca devait être très énervant.
Une chose amusante lors de la conférence, c'était la séance de photo. Normalement les premiers clichés devaient être réservés à la presse, mais Tout le monde s'est levé et a convergé vers la scène en même temps. Discipliné, je suis resté une ou deux secondes assis , pensant à tort que la presse était venu en très grand nombre. Au final, j'ai pu prendre quand même des photos de ces deux artistes.
Pazu a dit
Pour faire le bonheur de @rambijey, la chanteuse s'appelle Usagino Namihey et a son site officiel http://www.napink.net/
Elle fait partie du duo Pyongarou. Il parait qu'elle était aussi sur les Champs Elysées. Il y a un thread avec des photos à son sujet sur le forum de No-Life.
rambijey a dit
Ah! Merci beaucoup pazu. Je fais les corrections des que je rentre chez moi. Oui elle avait indique qu elle faisait son show devant le monoprix(?) Des champs
Dans Transcription de la conférence de presse de..., il a été dit
[...] Vous en voulez encore ? Un résumé très complet de la conférence publique cette fois de Tsukasa Hôjô, où était égale.... [...]