Les abords de la baie de Tokyo sont le théâtre d'homicides particulièrement horribles. Les victimes sont des ouvriers travaillant à bord de labors, ces robots géants régulièrement utilisés dans l'industrie et les travaux publics pour le gros oeuvre. Quand le film débute, on vient de découvrir le quatrième mort dont le corps est en charpie et le labor détruit.

Le détective Shinichiro Hata fait partie de la division Jounan, de police métroplitaine de Tokyo. Il enquête sur cette affaire avec son chef, Takeshi Kusumi, un policier de la vieille école. Hata est très porté sur les nouvelles technologies et utilise couramment internet comme source d'information ; Kusumi, lui, préfère les disques vinyls aux CDs. Et si Hata n'a pas son pareil pour dénicher une information, Kusumi a l'expérience pour dénouer habillement les noeuds des affaires les plus complexes.

Côté vie privée, les deux hommes sont célibataires mais la situation va rapidement évoluer pour Hata lorsqu'il fait la connaissance de Saeko Misaki. La jeune femme est professeur de biologie à l'université. Le détective s'attache tout de suite à elle, et, de son côté, elle semble apprécier sa présence.

Les morts s'accumulent sans que personne ne trouve de relations entre les victimes ou leurs machines. Tous les labors ne sonts pas du même constructeur, bien que la majorité d'entre eux sortent des usines Schafft. Une fois, un couple a même été attaqué alors qu'il n'y avait aucun labor aux alentours. L'enquête piétine et la peur gagne la population.

Un soir, en rentrant au commissariat, la voiture de patrouille qui ramène Hata et Kusumi doit faire un détour par les docks suite à une alerte donnée par l'un des gardiens. Sans le savoir, nos deux détectives s'approchent dangereusement de la scène d'un nouveau carnage.

Mamoru Oshii avait réalisé les deux premiers films. Cette fois-ci, il a laissé la main à Fumihiko Takayama, même si nous retrouvons des noms associés à la saga Pat Labor dans le staff, tel que Kenji Kawai, le compositeur des musiques ou encore Yu Debuchi, dessinateur des robots.

Le deuxième film était très différent du premier, avec son côté fort sombre et poétique. Là encore, nous franchissons un nouveau palier. D'une part par l'aspect gore et une histoire encore plus triste, mais aussi par des thèmes abordés qui s'éloignent des thèmes premiers de Pat Labor, qui mettaient jusqu'alors en valeur, essentiellement la robotique et l'informatique. L'accent est mis sur la biologie et sur les trois personnages clefs, Hata, Kusumi et Misaki, avec leur approche de la vie et leur souffrance.

Nous évoluons dans un univers connu, avec les labors présents dans la vie quotidienne et les intrigues politico-militaires qui viennent entraver l'action de la police. Nous restons cependant décorrelés des histoires passés. Les héros habituels, Goto et toute la bande qui suit Noah n'ont que des rôles secondaires, même si leur intervention est importante pour l'intrigue. Le film ne s'intéresse pas à leur état d'âme et toute la section 2 de la division des véhicules spéciaux de la police a une place minime par rapport à l'action et la vie des trois nouveaux personnages principaux, qui croisent leur route. Ceci est logique étant donné que Pat labor 2 mettait plus ou moins un terme à l'histoire centrée sur la section 2 ; il aurait été difficile d'orchestrer une suite à leurs aventures.

WXIII est un beau film, avec une intrigue intéressante à suivre mais sans doute à déconseiller à ceux qui n'aiment pas les univers pessimistes à la Ghost in the Shell ou Saikano.