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Retour sur le festival Samurai Japon 2011 à Paris
Par Pazu d'Animint le mercredi 19 octobre 2011 13:51 :: Manifestations
Si je scrute régulièrement les annonces de convention de japanimation en France et même les simples expositions de manga dans les bibliothèque, je ne fais aucune veille particulière en ce qui concerne les animations culturelles, qui traitent au Japon. En revanche, lorsque l'occasion se présente, je fais le déplacement, selon ma motivation.
C'est ainsi que nous nous sommes rendus à l'événement Samurai Japon 2011, qui s'est tenu dimanche dernier dans les pavillons de Bercy, à quelques encablures de la station Cour Saint Emilion, dans le cadre intimiste des salons vénitiens. L'entrée était drapée aux couleurs de la manifestation mais la rue Lheureux est pour le moins déserte, et moins en vue que la voie qui traverse Bercy Village, et il fallait donc être au courant pour deviner qu'une troupe de japonais proposait 6 heures de spectacles en continu.
La journée a commencé vers midi par un attroupement à l'entrée, avec les artistes qui commençaient leur show avant l'heure, en narrant et mimant leurs mésaventures au Mans, la veille.
En effet, ils ont fait une autre session la veille, au Palais des Congrès et 2 des cascadeurs samouraïs ont été remarqués dans le tramway avec leur habits traditionnels, où ils ont été finalement arrêtés, puis conduits au commissariat par la police. La méprise est rapportée avec quelques détails dans le journal Ouest-France, où je cite : "Les deux hommes sont des grands maîtres samouraïs venus spécialement du Japon pour participer au festival culturel organisé chaque année au Mans".
Il s'agissait quand même de la 8ème édition. Certains organisateurs et des officiels de la ville se seraient sans doute bien passés de cet épisode. Nous allons dire que le récent meurtre au sabre, à Bourges, ne doit pas y être étranger mais quand même, une épée en toc, cela doit se reconnaître, à moins que ce soit une absence de papier d'identité ou autres.
Après le mime de l'arrestation, un artiste jongleur a montré ses talents en utilisant ce qui les badauds avaient sous la main, dont une poussette portée sur le front (ou la bouche, je ne sais plus).
Ensuite, la cérémonie officielle pour ouvrir le festival a commencé, avec, toujours à l'entrée, le cassage du komodaru, le tonneau de saké, une tradition plus adaptée au nouvel an, lors du Kagami biraki, mais une coutume bonne à reproduire, à chaque grande occasion.
Chaque visiteur était convié à puiser un verre de saké dans le fond du tonneau, avant se rendre dans l'espace du festival proprement dit, invité par le jongleur qui dansait au son de la flûte.
L'organisation des lieux s'articulait autour de 3 espaces. Le premier se tenait à l'extérieur, sous le soleil, avec un stand cuisines en plein air, qui alternait entre nouilles frites sautées et des okonomiyaki, avec une table en face, dédiée à la cérémonie du thé.
A l'intérieur, vous trouviez à l'étroit divers stands associatifs, avec les sponsors tels que Japan Airline et l'office du tourisme japonais, mais aussi un artiste confiseur et des bougies à la vente. Le reste du hall accueillait une exposition de calligraphie, d'estampes et des photos des régions sinistrées par le tremblement de terre en mars dernier.
La grande salle parallèle accueillait les spectacles, en alternance avec des diaporamas de photos. Contrairement à d'autres conventions, où la luminosité empêche de deviner ce qui est projeté à l'écran, nous étions dans l'obscurité, grâce à une lumière déjà tamisée dans la pièce d'à côté et des rideaux opaques, qui permettaient de rentrer et de sortir quand nous le voulions, sans gêner les autres.
En revanche, être dans le noir presque complet complexifie la recherche d'une place assise, surtout avec des rangées de chaises peu espacées entre elles. Pour aller au milieu de la rangée, il fallait forcément que les personnes au bout se lèvent donc du coup, beaucoup de monde finissaient par occuper les bords, pour éviter de rester prisonniers. Pour les photos, il était plus simple de rester debout sur les côtés ou au fond, et tout le public était suffisamment discipliné et peu nombreux pour laisser l'allée centrale libre, où d'ailleurs plusieurs artistes ont fait un passage obligé pendant les spectacles.
La manifestation était marqué par le tsunami qui a touché le Japon en mars dernier, avec un appel aux dons mais aussi une première séquence de projections consacrées à la catastrophe. Les autres séances de photos entre les spectacles faisaient l'éloge de différentes régions du Japon, enregistrées au patrimoine mondial de l'UNESCO : Les îles Ogasawara, la ville d'Hiraizumi, le fleuve Kakitagawa et les montagnes de Shiragami.
Le première démonstration de Kiyomizukai, une danse traditionnelle de la région de Tohoku, était composée de plusieurs tableaux, L'exercice était exécuté sur des fonds d'écran changeant et s'est terminé sur un ballet d'ombrelles japonaises, avant un final avec des drapeaux.
La danse suivante, Ryukyu buyo, est originaire d'Okinawa.
A 14h30, c'était l'heure du concert de wadaiko, les tambours japonais. Il n'est pas rare d'avoir droit à un ou plusieurs concerts en France mais là où vous avez 2-3 tambours en général, vous en aviez ici plus d'une dizaine, joués par des élèves du lycée japonais Konan, venus de Touraine. Ils ont alterné les prestations en groupe complet ou en quatuor, en présentant l'étendu de la gamme des tambours et les sons qui pouvaient en être tirés. C'était l'un des clous de la journée.
L'événement suivant a été une calligraphie, exécuté par l'invitée d'honneur, Fuyo Kobayashi. Je m'attendais plus à une démonstration avec commentaires à l'appui, et avec plusieurs exemples de caractères composés à la suite.
Il en a été tout autrement, avec une préparation pour canaliser l'énergie de la salle, puis la retransmettre au maître. Vue de l'extérieur, la fresque devait vraiment faire penser à une séance au sein d'une secte avec les adeptes d'un côté, les mains levés, et le gourou, à l'autre bout, qui reçoit les offrandes.
Après, l'énergie s'est transformée en mouvement d'écriture, d'abord sur une longue bande de tissu, tendue à mains nues, puis sur une toile au sol et puis après, c'était déjà terminé, sans autre forme de procès.
L'épisode suivant a été moins austère à suivre : Une musicienne nous a joué du shakuhachi, la flûte de bambou japonaise. Elle a suivi sa prestation traditionnelle par une interprétation de Bach avec une flûte traversière, puis par un morceau de Debussy avec la flûte franco-japonaise, à savoir l'embout du shakuhachi associé au corps de la flûte traversière, au moment où je me disais que le shakuhachi manquait de notes.
Un autre temps fort a été la démonstration des cascadeurs samouraïs, même si j'ai trouvé les figures moins impressionnantes et moins mordante que celles dont nous avaient gratifiés le groupe Kamui à Japan Expo 2011. Cependant, l'ambiance est restée bon enfant avec la recette éprouvée de faire participer le public et le zouave de service qui faisait le pitre au micro pendant la traduction de ses speeches japonais en français.
Ensuite, nous sommes restés peu de temps à la cérémonie du thé sur la scène principale.
Nous sommes revenus pour le spectacle du jongleur à la poussette, vu à l'entrée, le matin. Il a enchaîné les figures, rappelant l'atmosphère du cirque du soleil, en empilant des tiges et des objets en mouvement, de plus en plus haut.
L'avant dernier rendez-vous était un défilé de kimonos, avec une longue phase de coiffure avec des fleurs, puis l'habillage du modèle, avant de voir les autres mannequins.
Le final a été une succession de chants et danses japonais par des oirans, c'est-à-dire des courtisanes de haut rang, qui célébraient les 4 saisons de l'année.
Je ne pensais pas passer la journée complète et finalement, nous sommes restés jusqu'au bout, avec un court interlude au milieu. Sans surprise, il n'y avait pas beaucoup de stands et vous n'avez pas de conférences culturelles – qui font fuir certains -, mais les spectacles plus ou moins exceptionnels avaient tous ce côté authentique, recherché dans ce genre d'événement. Le contenu se renouvelle partiellement d'une édition à l'autre donc c'est une expérience que je renouvellerai certainement l'année prochaine, si j'en ai l'occasion, surtout pour une manifestation gratuite.
Le site officiel du festival
http://www.samuraijapon.com
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ana a dit
ha quelle domage j'ai pas pue y aller :(
mais vous savais pas si il y an aura une a marseille comme pour la japan expo?
laurent a dit
Excellent, ce petit reportage ! Ça me fera des souvenirs (faute d'avoir pu prendre des photos moi-même). C'était la première que j'y allais et j'y retournerai sûrement l'année prochaine.
Sakureiko a dit
Comme toi, je ne pensais pas rester jusqu'au bout et puis finalement... Une bonne journée avec le soleil au rendez-vous.
Pour la démo de calligraphie, oui ce fut court, ça manquait d'explication. La scène pouvait sembler un poil surréaliste Au moins j'aurais appris que pour les calligraphes,la canalisation de l'énergie fait partie de leur travail.
Sinon, les okonomiyaki furent bien bons!
Annabel a dit
Bonjour,
Que de bons souvenirs !!! Sympa ce petit blog ;)
Je voulais juste savoir si vous connaissez le nom du jeune homme (le Maitre je suppose !!) qui faisait la cérémonie du thé cette année en 2011.
Merci si vous avez l'info !!
Bye bye
Pazu a dit
@Annabel: aucune idée. Il faudrait tenter sa chance avec le site officiel du festival, même s'il n'a pas l'air d'avoir été remis à jour récemment.