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Voir Joe Hisaishi et pouvoir mourir...mais le plus tard possible

Par le :: Manifestations

films , ghibli , mitsuru_adachi , 2011 , musiques

Hier soir a eu lieu le concert caritatif de Joe Hisaishi à Paris, auquel j'ai eu le plaisir d'assister et qui fait donc l'objet d'un petit compte rendu dans ce blog.

J'ai parfois l'impression de procéder par étape et d'imaginer des événements probables ou improbables. Comme beaucoup, il y a eu "le jour où j'irai au japon" mais aussi des exemples anodins : En achetant mes premiers tomes de Kimagure Orange Road, je me souviens avoir pensé au jour où ils sortiront en France, alors que nous en étions encore loin. Finalement, ils ont été publiés par J'ai Lu même si cela a été plus un massacre –pas un des pires cependant -  qu'autre chose. J'ai aussi la réflexion pour Touch d'Adachi, même si je n'ai jamais eu la version originale sous la main et je dirai que cela s'est transformé en "le jour où Miyuki sera publié".

Appeler cela un "rêve" est un peu fort comme terme, mais disons que cela fait partie des choses à faire, notamment quand l'occasion se présente. Après avoir vu en DVD, plusieurs de ses prestations, assister à un concert de Joe Hiasaishi a fait partie de la liste, même si je ne m'étais jamais imaginé pouvoir y aller en dehors du Japon. Je mettrai bien les concerts  Animelo est sur la liste mais le contenu est plus disparate et ne reconnaître et n'apprécier qu'un générique sur 10 me déplairait.  Il reste l'ambiance, en revanche.

Joe Hisaishi a donc tenu un concert de 2h30 – en incluant les rappels – au Zénith de Paris le 23 juin 2011. L'événement s'est déroulé dans le cadre d'une démarche caritative en faveur des enfants sinistrés par le tremblement et le tsunami de mars dernier dans le nord est du Japon. Les  associatifs étaient d'ailleurs à pieds d'oeuvre autour des gradins de la salle pour récolter des dons supplémentaires.

 Je vous passe l'épisode du trajet aller, où en raison d'un feu d'armoire électrique la circulation des trains était encore très perturbée, et aussi celle du retour, où en raison de travaux, à partir de 23h les trains sont tous terminus avant la gare où je descends. Pendant que j'affrontais les éléments ferrés, la copine qui m'accompagnait bénissait les retards dans les horaires de départ, qui lui a permis de rattraper son dernier train sans soucis.

Bref, nous sommes arrivés à bon port et sommes entrés dans la salle, qui était plus profonde dans les souvenirs que j'avais mais cela fait un temps certain que je n'y avais pas mis les pieds et plus tendance à prendre des places plus loin. Là, nous étions plein centre avec vue sur le piano d'Hisaishi. Le bémol est de ne pas avoir la vue d'ensemble de l'orchestre, qu'on doit avoir plus en hauteur.

Pendant que j'y suis, je mentionne tout de suite les éléments qui sont venus ternir la fête. L'acoustique du Zénith n'est pas des meilleures mais n'ayant pas l'oreille mélomane, je m'en contrefiche, de la même manière que je suis paumé face au débat pour ou contre les microphones. En revanche, pouvoir entendre la sono du spectacle qui devait avoir lieu dans le parc même temps en fond sonore, cela le fait moyen. De même, lorsqu'un cameraman (ou autre) trébuche pas très discrètement.

Même si ce n'est "que" le Star Pop Orchestra, l'orchestre avait de la gueule, notamment avec les 120 choristes au fond. Le choix de commencer par le pot pourri monumental de Nausicaä est d'ailleurs idéal pour montrer toute la majesté de l'instant magique.

Mononoke Hime a ensuite suivi avec en final, la fameuse chanson su thème principal, interprétée par une soprano belge, en anglais. D'ailleurs toutes les chansons étaient en anglais, que soit pour la soprano ou pour le choeur, et si ce choix de langue est logique étant donnée les interprètes, les paroles anglaises siéent moins à la musique et ont un tempo moins naturel ici, et je suis loin d'être le seul à regretter la version originale. C'était moins marquant pour le choeur même si j'ai senti un gros "oh non" parmi les premiers rangs des spectateurs  au moment où la chorale a entamé un "Ponyo ponyo ponyo tiny little fish" qui venait conclure le programme officiel.

Après Princesse Mononoké, l'orchestre a enchaîné avec le Mécano de la General, film de Bustler Keaton, dont des passages entiers étaient diffusés en même temps à l'écran qui surplombait la scène. Nous étions vraiment dans un mode de film muet avec la musique jouée en direct.

Les morceaux se sont enchaînés ensuite avec les bandes originales de films de Takeshi Kitano : Aniki mon frère et  Hana bi.  J'ai aussi retrouvé avec plaisir les airs de Kids return mais en revanche, je ne connaissais pas du tout les films de Jiang Wen.

En lisant le programme de la 2ème partie – il y a un entracte de 20 minutes – je me suis dit que je ne connaissais aucune des compositions, à part Ponyo. En fait, dès que les morceaux commençaient, je me suis dit "mais c'est bien sûr" et notamment pour le thème d'ouverture du Château Ambulant, qui m'a vraiment fait vibrer, alors que c'est n'est absolument pas un de mes films préférés parmi les Ghibli, et encore moins un original soundtrack qui m'ait marqué.

Les musiciens et les chanteurs sont occidentaux mais il reste ce drôle de petit bonhomme venu du Japon, qui fait aussi toute l'ambiance quand il est sur scène. Comme d'habitude, il a beaucoup alterné entre chef d'orchestre et pianiste, laissant finalement peu de morceaux à la deuxième pianiste, qui était parmi l'orchestre, que lorsque les passages successifs de l'un à l'autre poste étaient trop nombreux.

Avec le recul, je trouve amusant ce que j'ai pensé quand Joe Hisaishi est arrivé sur scène. Ce n'était pas  "il n'a pas changé" ou "il est increvable" mais c'était "mais il a des cheveux!" En tout cas, il tient la forme avec le souci constant pendant tout le concert de mettre à l'honneur les musiciens et notamment les solo. La salle était bien entendu conquise, même si le public n'est pas un habitué des concerts classiques, voir des concerts tout courts.

J'ai pu découvrir Departures, que je ne connaissais pas du tout. Ensuite, après Le voyage de Chihiro, et la partition au piano cet été là  dont je suis toujours aussi friand, l'orchestre nous a gratifiés d'une intro de l'Eté de Kikijiro en pizzicato, qui était sublime. Cela leur a valu une standing ovation.

La bande originale d'Akunin (2010) est l'un des derniers travaux en date de Joe Hisaishi et la prestation d'hier a servi pour illustrer un panorama de photos en rapport avec la catastrophe japonaise. J'en profite pour faire un aparté et vous suggérez de visionner cette vidéo.

La fin du concert arrivant, un générique de fin est apparu sur l'écran pour présenter la tournée de charité, qui n'avait que 4 dates : Osaka, Tokyo, Paris et Pékin. Il y avait aussi le programme qui défilait et là je me suis dit: "Ah, c'est dommage, Tôkyô a eu droit à Tonari no Totoro et nous, nous allons finir par Ponyo".

En fait, nous avons obtenu des rappels conséquents, dans une salle qui tenaient vraiment à ce que cela continue. En parcourant les échos des uns et des autres sur le net, je suis tombé sur des gens qui regrettent le côté très formel des concerts classiques, où les spectateurs savent quand applaudir - genre quand les cordes ont fini de vibrer – et ne se font pas piéger entre 2 mouvements.

Sans mentionner les photos prises au flash à 1 km de distance ni les téléphones allumés, le public était bien démonstratif –  pas avec des cris non plus en plein milieu – et c'était quand même  bienvenue pour chauffer l'atmosphère. Pour l'écoute dans l'état de l'art, de toute manière, ce n'était pas franchement le lieu et c'est déjà très bien d'avoir pu monter un tel spectacle dans les temps impartis. Cela a du être loin d'être évident pour les répétitions, avec un effectif par encore au complet, il y a encore un mois.

Les rappels ont été magiques avec unAshitaka to San au piano, et du Tonari no Totoro que je n'espérais plus. C'est pour ces instants-là, que vous allez à ces concerts, où Joe Hisaishi partage largement sa passion.

En conclusion, la prestation de Joe Hisaishi à Paris a été chaleureusement appréciée avec une formule de haut vol avec non seulement orchestre, mais chorale et projections. Pour les photos et vidéos, il faudra aller naviguer ailleurs, sur le blog de Yuki par exemple, il y était – 50 Go de vidéo et 2 500 photos en résolution RAW ah ben non, finalement il n'avait pas non plus son appareil photo :op.  Pour ma part, j'avais envie de vivre complètement le concert et ne me suis pas longtemps posé la question si j'allais apporter ou pas un appareil.

A priori, même s'il y a des caméras dans tous les sens, il ne devrait pas y avoir de DVD officiel prévu, pour des questions de droits sur les films projetés en même temps – d'après les dire lus sur cette page Facebook Joe Hisaishi. Si vous ne l'avez pas déjà, je vous conseillerai de vous jeter sur le concert des 25 ans Ghibli disponible en DVD/Blu-ray, que je vous ai déjà présenté sur ce blog. La programmation est différente – moins riche finalement – mais la prestation est encore plus exceptionnelle que ce que nous avons eu la chance d'avoir à Paris.

Concert Joe Hiaishi

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Commentaires sur ce billet:

  1. Le 08/07/2011 à 18:11
    Yuki a dit

    Pour ce concert, j'ai plusieurs reproches à lui faire, mais c'est souvent de l'ordre du détail par rapport à l'excellent ensemble que ce fut.

    Les basses de la sono extérieure était vraiment audible à un moment et on avait l'impression que quelqu'un tournait un clip de rappeur.

    J'ai particulièrement apprécié le Mécano de la générale. Hisaishi, comme l'avait souligné Mackie, fait des musiques pour des films. Voir un film avec la musique en live, c'était magique.

    La cantatrice était comme l'orchestre trop puissante. Les nuances dont on a l'habitude avec les versions studio étaient moins perceptibles. Les deux ont une façon de jouer qui n'est pas la plus adaptée à l'univers musical de Hisaishi, c'est un peu dommage.

    Les pizzicatto de l'été de Kikujiro étaient tout sauf sublimes. C'est un passage très difficile à jouer, reconnaissons-le, mais l'orchestre l'a raté, un bon nombre de violons n'étant pas synchrones.

    La musique du Voyage de Chihiro était étonnamment la plus réussie. Pourquoi étonnamment ? Parce que Hisaishi est resté constamment au piano. Et avec un peu de réflexion, ça s'explique : beaucoup de morceaux furent joués avec Hisaishi au piano et l'orchestre a pris l'habitude de moins regarder son chef : c'était d'ailleurs assez flagrant avec des musiciens bien trop peu souvent les yeux vers leur chef d'orchestre. Ils ont pris l'habitude de ne pas être dirigés à la vue. Alors quand Hisaishi partait en solo au piano, l'orchestre suivait mieux.
    Au final, c'est tout de même un choix que je désapprouve. À vouloir trop en faire, Hisaishi n'a pas eu obtenu le meilleur des rendus possibles.

    Les rappels ont été eux complètement spoilés pour tous ceux qui savaient un minimum lire les titres dans les crédits qui s'affichaient à l'écran. Ce fut d'ailleurs une énorme séance de fous-rires intérieurs en voyant des gens sortir de la salle (alors que mon voisin qui se faisait chier comme un rat mort restait -__-).

    Pour la répartition du son, l'acoustique du Zénith n'est clairement pas faite pour des orchestres symphoniques, je suis d'accord. Deux énormes baffles, c'est bien pour le métal ou le rock bien gras, mais pas pour ça. On perd moins quand on est sur les côtés puisque tout est mélangé pour un bon son mono, mais un plus petite salle, faite pour accueillir ces orchestres aurait été plus agréable.

    J'ai plains les personnes au premier rang : non seulement, ils n'avaient pas de vue d'ensemble de l'orchestre mais avec la caméra qui leur passait devant régulièrement, y avait rien de pire. J'étais un peu sur le côté en hauteur et c'était presque parfait, le centre pour avoir un son égal dans chaque oreille aurait été le must.

    Et non, je ne prends jamais d'appareils photos ou quoi que ce soit d'autre en concert (d'ailleurs, je déteste ceux qui le font, ils me gâchent la vue). :p

    Donc dans l'ensemble un très bon concert avec un certain nombre de détails perfectibles mais aussi son lot de surprise plus qu'agréable. Un grand merci à ce petit mais néanmoins gigantesque homme qu'est Hisaishi ainsi qu'à tous les musiciens qui l'ont accompagné.

  2. Le 11/07/2011 à 13:52
    Sakureiko a dit

    Ce fut un merveilleux moment de musique et d'émotion et également l'occasion découvrir des titres que je ne connaissais pas (comme l'OST de Departures).
    C'est dommage que les titres aient été chantés en anglais. Cependant les chanteurs étant occidentaux et par forcément familiers de la langue japonaise, c'était peut être le meilleur choix à faire.

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