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Des économies d'électricité au Japon pendant l'été 2011

Par le :: Japon

2010 , 2011

Je ne reviendrai pas sur le tremblement de terre de mars 2011 au Japon, ni sur la catastrophe nucléaire en cours, et encore moins sur les multiples polémiques à ce sujet. Je m'intéresse plus à l'une des conséquences : Les économies forcée d'électricité pendant l'été, dans ce pays.

Pour rappel, il existe plusieurs compagnies au Japon, toutes privées, qui approvisionnent des régions différentes. Vous avez souvent entendu parler de la principale, Tepco, pour Tokyo Electric Power Company, le  4ème plus grand fournisseur mondial dans ce secteur, derrière les champions européens E.O.N et E.D.F. En gros, Tepco alimente le Kantô donc l'agglomération de Tôkyô mais aussi d'autres régions limitrophes dans l'Est du Japon.

Après le tremblement de terre, les médias ont cité Fukushima et les autres centrales nucléaires arrêtées, mais les centrales thermiques ont également beaucoup souffert, engendrant un déficit de capacité de 14 millions de kW.

Cerise sur le gâteau, chaque compagnie d’électricité y est allée de sa  propre norme au Japon – disparité oblige – avec un courant à 50Hz à l'Est et à 60Hz à l'Ouest. Un peu comme si vous aviez plusieurs réseaux ferrés et que l'écartement des voies n'était pas le même d'un réseau à l'autre. Il vous manque une locomotive ? Nous voulons bien vous en prêter une mais elle ne marchera pas chez vous. Pas de chance, n'est-ce pas ? En clair, les centrales situées à l'Ouest, qui n'ont pas subi de dégâts notables, ne peuvent pas servir à alimenter la région Est, en déficit chronique.

Je pousse le bouchon un peu loin, car il existe en fait des usines pour transformer le 60Hz en 50Hz mais leur capacité est limitée à 1 million de kW, insuffisant pour combler le manque. Tepco n'est pas le seul acteur à 50Hz, mais l'autre fournisseur compatible n'est autre que Tohoku Electric Power,  qui alimente le nord d'Honshu, qui a sévèrement souffert. Il existe aussi un approvisionnement  possible depuis Hokkaïdo, mais via la mer, le canal ne supporte que 600 000 kW.

Pour éviter la surcharge, des mesures de blackout tournant sur 3 heures avaient été prises en urgence pendant les jours qui ont suivi le tremblement de terre. La mesure a été très critiquée, pas tellement sur le principe mais sur sa mise en oeuvre, avec des coupures décidées au dernier moment et tout le désordre qu'elles pouvaient engendrer, mais aussi par son caractère inégalitaire, où des quartiers ont été épargnés pour des raisons inconnues.

Le redémarrage de plusieurs centrales, après vérification, a permis d'interrompre les mesures d'urgence extrêmes, mais le Japon se prépare à entrer dans son pic de consommation annuel électrique. Chez nous, il se situe en hiver, mais chez eux, il arrive l'été, avec l'usage intensif de la climatisation.

Début avril 2011, le gouvernement japonais a annoncé un objectif de consommation de moins 25% par rapport à l'été 2010. La demande avait été de 60 millions de kW en se focalisant sur les zones à problème aujourd'hui, avec une estimation de l'alimentation que de 45 millions de kW. L'effort était adapté suivant les entreprises, avec un régime strict pour les gros consommateurs, notamment les industries chimiques et un peu moindre pour les ménages, invités à faire preuve de civisme.

En bons petits soldats, les sociétés japonaises ont lancé de vastes programmes d'économie d'énergie, en remettant en place les mesure d'urgence prises en mars dernier, tel que le télétravail généralisé à un maximum d'employés, tel que chez Softbank, où 20 000 employés travaillent depuis chez à partir du mois de juin.  La banque table sur une diminution de 30% de sa consommation électriques dans ses bureaux par rapport à la même période, l'année dernière.

Fin avril 2011, l'organisation patronale au Japon, le Keidaren, annonçait que 80% des entreprises membres allaient tenir l'objectif des 25% d'économie.  D'un autre côté, des voix discordantes se sont fait entendre, en fustigeant la baisse d'activité alors que la demande reprend, ou la difficulté d'ajuster les cycles de production dans certains secteurs.

Depuis, les compagnies d'électricité dans l'Est du Japon ont revu leur prévision de capacité à la hausse et l'objectif affiché est descendu à 15%. Historiquement, ce n'est pas la première fois que le Japon prend un telle mesure, déjà appliquée pendant le premier choc pétrolier, en 1973, mais l'ampleur devait être d'un autre ordre de grandeur, en valeur absolue.

L'économie demandée est moindre mais les mesures ont déjà été lancées dans les entreprises et autres commerces. Les salarymen japonais ont le droit de venir en tenue plus décontractée pour pouvoir supporter une température de 28°C dans les bureaux et bon nombre d'ustensiles de confort seront débranchés. Nous pensons en premier lieu aux lumières et enseignes systématiquement éteintes le soir mais les lunettes des toilettes ne seront plus chauffées non plus – sic ! Des banques annoncent aussi la fermeture de leurs distributeurs automatiques à billet pendant la nuit et la ligue de baseball a été priée de ne pas programmer de rencontres nocturnes.

Plus contraignant, de grosses sociétés comme Hitachi, NTT Docomo et d'autres encore, ont décidé de bouger les 2 jours de repos hebdomadaires et ce, pendant tout l'été, pour faire travailler leurs salariés pendant le week-end, où la consommation électrique est moins importante.  

Des entreprises ont pris aussi des décisions stratégiques: Honda a ainsi transféré une chaîne de montage, initialement prévue dans le Saitama, au Nord Ouest de Tôkyô, vers la préfecture de Mie, et Fujitsu envisage également des déménagements de data centers d'Est en Ouest.

La situation à l'Ouest du Japon est plus enviable mais elle n'est pas très sereine non plus. Avec les déboires de  Fukushima, les réacteurs nucléaires en cours de maintenance chez les autres compagnies électriques vont rester bloqués encore un temps certain, et perturber les plannings d'approvisionnement.

Si 2 de ses réacteurs ne sont pas redémarrés d'ici l'été, Kansai Electric Power Co. (KEPCO) prévoit une capacité de production à peine plus importante que le pic de consommation attendu. Kyushu Electronic Power Co. a lancé la même alerte quant à son parc de production, assorti d'une demande de baisse de consommation de 15%. Chubu Electric Power Co. est moins alarmiste mais prévoit  aussi une baisse de production.

Les mesures énergétiques sont aussi des boosters pour de nouveaux marchés. De grosses entreprises de l'industrie chimiques sont subventionnées par les pouvoirs publics pour produire leur propre électricité alors que leurs matériels étaient avant tout des installation d'appoint.

Coïncidence ou pas, le marché des LED, ces petites lampes qui consomment très peu, est en plein boom et certains produits trouvent de nouveaux débouchés au Japon : Cet été, Toshiba devait lancer un téléviseur à batterie – comme un téléviseur portable -  à destination des pays en voie de développement en Asie, où les coupures électriques sont légion et ils prévoient évidemment un lancement phare au Japon, désormais. Pour citer un autre exemple, NEC et Fujitsu remettent au goût du jour des logiciels capables de gérer la consommation des ordinateurs portable, en choisissant de piocher soit dans les batteries ou soit via la prise électrique, suivant l'heure de la journée.

Sources:
http://www.yomiuri.co.jp
http://www.asahi.com

 

Econnomies electricite

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