Dans l'année, le printemps correspond à la période la plus dense en terme de nouvelles séries au Japon, étant donné qu'il correspond au début de l'année scolaire. Si le nombre de nouveautés est conséquent – plus d'une quarantaine de nouveaux titres – la quantité ne fait pas la qualité. Je commence le panorama de la saison avec X-Men, Tiger & Bunny, Dog days, Dororon Enma-kun, Yondemasuyo Azazel-chan, Softenni, Sket Dance, Kaiji 2,  Sekai Ichi Hatsukoi et  Hanasaku Iroha.

X-Men

Après Iron Man et Wolverine, le studio Mad House poursuit ses travaux sur les comics, avec les aventures des mutants dirigés par le professeur X. Les personnages ont des traits occidentaux plus marqués que dans les dessins traditionnels japonais, mais l'action se déroule dans le Nord du Japon, où des mutants disparaissent mystérieusement. Une organisation secrète, les U-Men serait derrières ces enlèvements.

Le scénario comporte moult scènes d'action, des robots anti-mutants et des morts bien senties. Quelques rares passages se veulent humoristiques mais l'ambiance est plus au drame et au sérieux, notamment en ce qui concerne Cyclope et Wolverine, qui étaut doté d'un caractère bien plus railleur dans les films hollywoodiens.

Tiger & Bunny

Un ersatz des X-Men et consort, avec des personnes, les Next, qui ont des pouvoirs spéciaux. Certains forment une frange de super héros, mais pour le moins particulière: Ils volent au secours de la veuve et de l'orphelin, mais ils le font pour le compte de la télévision et dans le cadre d'une compétition entre eux, où les maîtres mots sont audimat et sponsors. La série elle-même affiche sans vergogne les marques de ses propres mécènes, en estampillant les armures des personnages avec les logos de Bandai, Softbank ou autre Pepsi.

Tiger est un héros à l'ancienne, qui conserve jalousement   son anonymat en s'occupant tant bien que mal de sa fille, tout en intervenant à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Son employeur disparait au profit d'un nouveau, qui le force à changer d'armure et à faire équipe avec un jeune ambitieux, Barnaby. Le duo a quelque difficultés à harmoniser ses mouvements et leur première sortie tourne au fiasco.

Le ton est à la dérision, mais les dessins restent réalistes avec une qualité au-dessus du lot, notamment en ce qui concerne les décors. Il s'agit de la dernière production en date de Sunrise/Bandai avec la contribution remarquée de Masakazu Katsura, l'auteur de Video Girl Aï et I''s mais aussi Wingman, puis Zetman et grand adorateur des superhéros Marvel devant l'éternel.

Dog days

Le synopsis fait croire à un scénario d'heroic fantasy classique, où une princesse, Millhiore F. Biscotti, procède à une incantation pour faire venir un héros d'un monde parallèle et sauver son pays. Le héros en question est un collégien, Shinku Izumi, particulièrement doué en gymnastique mais pas un guerrier inné prédisposé à combattre dans la bataille entre la république de Biscotti et  le Royaume de Galette.

En fait, la guerre en question est un Takeshi's Castle géant, où une troupe de canins est confrontée à une meute de félins, sous les spots des caméras, avec commentaires à l'appui. Les soldats de base se prennent des coups et sont mis hors jeu, tandis que les guerriers de nouveau supérieur ont un peu plus d'options pour porter des attaques massives. Bref, Shinku Izumi fait son entrée dans une bataille de bisounours,  où les enjeux sont relativement anodins et où les occasions ne manquent pas pour faire du fan service. Le seul soucis du collégien est qu'il est visiblement bloqué dans ce nouveau monde.

Dororon Enma-kun

Nous poursuivons dans le registre burlesque, lié au monde des démons et des contes d'horreur japonais. Harumi s'amuse avec ses camarades en allant explorer l'école hantée la nuit, mais l'expédition tourne au sauve qui peut général quand ses amis commencent à perdre leur visage. La jeune fille finit par tomber dans la piscine et est sauvée in-extremis par Kapaeru, un kappa,  qui la présente à Yukiko, la princesse des neige, à Granpa chapeau et à Enma, un maître des flammes. L'équipe est une force spéciale venue des enfers pour neutraliser les méchants démons qui ennuient  les humains.

L'anime est un remake de la série éponyme diffusée dans les années 70. Il y avait eu des OAVs en 2006 mais avec des personnages plus adultes. Là, nous revenons à un design plus enfantin, avec une trame burlesque, agrémentée de fan service ci et là.

Yondemasuyo Azazel-chan

Voilà une autre histoire de démon, mais dans un genre bien givré: Rinko Sakuma est l'assistance
à mi-temps du détective Akutabe depuis seulement 2 mois. Celui-ci décide finalement de l'initier aux sciences occultes et invoque le démon Azazel Atsushi devant elle, afin qu'il les aide dans une affaire de moeurs.

Le démon est une peluche sosie du Kon de Bleach, dont les gaffes successives font sourire mais la série se démarque par son ton insolent et complètement décalé par rapport aux codes de l'horreur classique.  Azazel est appelé à plusieurs reprises et apparait pendant qu'il s'affaire, que ce soit lorsqu'il mange...ou qu'il copule! Le véritable démon est le détective, qui n'hésite pas à faire à tous les moyens pour arriver à son but, et qui se moque bien des diverses conséquences, en intégrant le fait qu'Azazel est un démon et non pas un ange venu faire le bien.

La série présente des épisodes au format court, adéquat pour des récits qui perdraient à s’éterniser et qui sont bons sous cette forme de gag, mis en animation par le studio IG production. Reste à voir, si l'anime tiendra sur la distance, en se renouvelant suffisamment.

Softenni

Dans le genre burlesque, Softenni a une approche devenue classique, avec un groupe de jolies filles, plus ou moins frappa-dingues et se montrant ostensiblement en sous vêtement, quand ce n'est pas sous le plus simple appareil. Kotone, Asuna, Kurusu et Chitose appartiennent au club de tennis du collège Hakuô et s'entraînent dur en vue des prochaines compétitions. Le chemin est cependant très long avant qu'elles n'atteignent un niveau acceptable, entre deux délires de l'une ou de l'autre.

L'anime est tiré du manga éponyme mais jusqu'à présent, il n'y a pas grand chose à en espérer.

Sket Dance

Le manga Sket Dance a aussi droit à une adaptation qui commence en avril. La comédie se focalise sur un club spécial du lycée Kaimei, le Sket Dance, qui vient en aide aux autres élèves et résout leurs soucis. Les 3 membres fondateurs sont atypiques: Vous avez d'abord, Himeko, qui est la seule fille du trio mais en fait la plus forte en baston. Switch est ensuite le geek du groupe, qui parle par voix artificielle interposée et qui est l'expert en information. Enfin, Bossun, est le chef, qui derrière ses airs d'illuminé, est capable de se concentrer pour résoudre les énigmes inextricables.

Le profil des personnages donne un air de sans queue ni tête à l'histoire mais la première affaire résolue montre une intrigue plus construite qu'attendue. En revanche, les problèmes rencontrés restent des petits cas personnels et pas de grands mystères, comme dans une série policière. Du coup, si l'ensemble est correct, l'impression est plutôt fade. Notez, que c'est l'une des rares nouveautés à être diffusée sur un créneau horaire de grande écoute, à savoir tous les jeudi, à 18h, sur Tokyo TV.

Gyakkyô Burai Kaiji – Hakairoku-hen

La deuxième saison de Kaiji part d'un manga beaucoup plus percutant. Le premier épisode plonge Kaiji dans l'économie souterraine, au sens propre du terme. Pour éponger ses dettes de jeu, il doit faire 15 ans de travaux forcés dans un chantier dirigé par la pègre et régi pas ses propres lois. Le scénario suit le manga en montrant comment Kaiji replonge dans ses travers au sein de ce microcosme.

Objectivement, il ne se passe pas grand chose et les dessins des personnages peuvent rebuter, sans oublier une animation minimale, mais l'ambiance nous entraîne et nous pousse à découvrir la suite.

Sekai Ichi Hatsukoi

Ritsu Onodera fait ses débuts dans le monde de l'édition. Cependant, alors qu'il visait le département de littérature, il se retrouve assigné au shôjô manga, dont il ignore tout. A sa grande surprise, le département comporte de nombreux hommes et est notamment sous la coupe de Masamune Takano, qui lui en fait voir de toutes les couleurs, dès le premier jour.

Dès les premières scènes, l'anime plonge d'office dans une histoire de yaoi, tirée du manga composé par Shungiku Nakamura. La romance est doublée d'une analyse qui concerne les shôjo mangas, dont les codes sont décortiqués au fur et à mesure que l'éditeur novice apprend le métier.

Hanasaku Iroha

Le récit s'articule autour d'une jeune héroïne, Ohana Matsumae. La lycéenne subit les conséquences de la fuite en amoureux de sa mère avec son petit ami, criblé de dette. Elle doit quitter la mégalopole et ses amis, pour rejoindre la campagne, où sa grand-mère tient une auberge avec sources chaudes.

Ohana ignore tout de son aïeule, étant donné que sa mère a coupé les ponts avec sa famille, et dès son arrivée, elle déchante rapidement. L'auberge est luxueuse mais elle est mise au parfum rapidement: Elle doit travailler pour pouvoir rester. Les autres membres du personnel sont plus ou moins sympathiques mais les règles de l'établissement sont très strictes. La grand mère y fait régner une discipline de fer.

L'histoire perd rapidement de sa crédibilité en passant d'une comédie légère – avec une mère insouciante – au drame digne des romans du XIXème siècle, où Ohana pleure sur son sort. Le décalage est trop important. Cependant, par sa fraicheur et la qualité de la réalisation, Hanasaku Iroha est sans doute l'une des séries à suivre de près.