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Detroit Metal City, le film live

Par le :: Découvertes

series , films , mangas , musiques

Detroit Metal City est un manga blockbuster qui connait un véritable succès au Japon. Etrangement, sa parution en France est passée par 12bis, un éditeur plus discret que les ténors du secteur, du genre Kana, Glénat ou encore Pika. En feuilletant rapidement, les dessins ne sont pas aguichants et plus d'un lecteur potentiel aura le réflexe de reposer le manga là où la pris. Un moyen pour découvrir ce titre est de regarder le film live qui s'en inspire.

Rien que le générique de début vaut le détour et donne finalement une meilleure impression que les premières scènes digne d'un film de série B. Ne vous attendez pas à mont et merveille après niveau qualité d'image et de réalisation, mais cela surprend agréablement.

L'histoire du long métrage est grosso modo la même que celle du mangan avec le jeune Soichi Negichi, qui quitte sa campagne natale pour se lancer dans une carrière de musicien professionnel dans la capitale. C'est un féru de musique pop suédoise et rêve de percer sur ce créneau. Malheureusement pour lui, son parcours prend une tournure inattendue et il se retrouve guitariste et chanteur dans un groupe de Metal!

En spectacle, il est Krauser II, un démon affublé d'une armure en latex, d'une perruque jaune pétant et d'un maquillage digne de Crow. Impossible de reconnaître dans son personnage de scène  le jeune homme timide et fragile, qui pousse la chansonnette dans la rue, devant un parterre vide. Question chanson, le Krauser II vocifère plus des insanités que des paroles, à base de viols et de sang.

Tout le thème de Detroit Metal City repose sur ce double visage de Soichi et la contradiction, où il s'enferme avec d'une part, un personnage qu'il exècre mais qui a du succès et de l'autre, un objectif rêvé mais inatteignable. L'anti-héros doit aussi gérer les relations avec ses proches, qui ignorent ses véritables occupations. Il fréquente la jolie Yuri Aikawa, qui déteste le metal mais aime le Soichi qui joue de la pop. 

Le manga joue beaucoup sur le côté Dr Jekyll et Mr Hide, où le côté obscur et excité transparait sur Soichi, qui sort des obscénités alors qu'il ne porte plus son costume de scène. Le film insiste beaucoup moins sur cet aspect, tout en soulignant le fossé qui sépare les deux personnages. Ainsi, chaque bourde de Soichi en tant que Krauser passe pour un éclair de génie aux yeux de ses fans, bien malgré lui. De se côté là, le film et le manga se rejoignent.

Le film reprend des chapitres du manga, notamment ceux du premier tome, mais d'une manière différente et bien mieux construite. Les aventures surviennent dans le début du manga sans véritable relation entre elle, alors que dans l'adaptation live, tout s'enchaîne de manière logique. D'habitude, le reproche est de fabriquer un film qui est fait de succession de sketches et qui manque de fil conducteur. Là, ce n'est pas le cas.

Autre aspect non négligeable, le manga est trash. Certes, vous retrouvez la manager qui évalue la qualité des concerts selon le mouillage de sa culotte et elle passe son temps à éteindre sa cigarette sur le front des gens, quand elle ne les frappe pas carrément. En revanche, vous échappez à l'humour pipi caca qui abonde dans le manga. Les combats bizarroïdes entre groupes subsistent mais les producteurs n'ont pas osé reprendre les scènes de scato metal ou autre dérives du même acabit.

L'actrice Rosa Kato prête ses traits à Yuri et son visage est plus charismatique que celui du personnage dessiné par Kiminori Wakasugi. Le jeu d'acteur fait sourire mais le contraste reste saisissant entre le monde version guimauve et l'univers noir du metal. Le retour aux sources de Soichi dans la maison familiale est particulièrement amusant et se révèle même un peu plus subtil que le tableau identique dressé dans le manga.

En conclusion, l'adaptation live de Detroit Metal City a toujours un aspect artificiel propre aux drama inspirés de manga mais l'ensemble laisse une bonne impression, sauf si vous ne jurez que par le côté trash de l'histoire originale. Le film conclut par une boutade légère, tandis que le manga se perd dans la surenchère permanente pendant plusieurs tomes, avant de rectifier le tir avec éclat, à la fin du tome 5. 


Detroit metal city

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Commentaires sur ce billet:

  1. Le 01/10/2009 à 23:23
    Deuz a dit

    Pour ma part, j'ai trouvé au contraire que le passage dans la famille de Soichi était tout simplement abominable : d'un consensualisme dégoulinant, il crache littéralement au visage du non-conformisme constant de l'oeuvre originale. Alors que dans le manga (et l'animé), un passage nous fait presque croire à la beauté du message metal (lorsque que Krauser se défonce sur l'enregistrement de son album pour un de ses fans à l'hôpital) pour ensuite mieux jeter aux ordures toute trace de moralité débilisante et sentimentale (l'idiot de fan en question devait juste se faire circoncire); le film, lui, se prend réellement au sérieux en essayant de nous faire croire que le metal peut être un art positif, capable de transmettre de bonnes valeurs pleines d'espoir, et que la maman de Soichi soutient alors de tout son coeur le gentil fiston dans son évangélisation du japon grâce à des textes subtils tels que "meurs sale truie" (mais bien sûr). De même, si dans le manga Krauser humilie son meilleur ami en public en lui volant son tambourin pour lui fouetter le derche avec ; dans le film, il pousse seulement et involontairement ce dernier car celui-ci se trouve sur son passage lors d'une course-poursuite quelconque. Le porc capitaliste est simplement supprimé et tout le film, essayant bizarrement de flirter avec un politiquement correct bâtard et dénaturé, est constamment imprégné d'une aura malsaine : comme si l'on essayat de nous faire passer une vessie pour une lanterne, les deux devenant alors tout bonnement inmangeables. Ca m'a fait le même effet que ce que pourrait me faire ressentir la vision d'un film sur south park où tous les "fuck" seraient remplacés par des "flute" et où Cartman lancerait d'une voix attristée : "Oh mince alors, les vilains, ils ont fait bobo à notre ami Kenny..." Par conséquent le seul gag vraiment drôle du film (à mon avis) est justement inédit au manga : la scène ou Soichi, dans son déguisement de Krauser, gesticule et pleure devant une vitrine, effrayant une petite fille le voyant de l'autre côté de celle-ci (Maman c'est quoi ça ? J'ai peur - Oh mon dieu c'est horrible, ne regarde pas chérie). Si vous voulez du trash con et délicieusement grossier je vous conseille le manga, qui est parfois lourd mais qui a au moins le mérite d'être sans concessions. Et si vous voulez voir un film bon enfant et moralisateur, rabbatez-vous plutôt sur une comédie américaine classique, voire un de ces films typiques des 90's, où le jeu des acteurs aura moins de chances de vous provoquer de terribles crises d'angoisses que celui de ces japonais défoncés avec du mauvais speed (et qu'on me dise pas que les japonais jouent tous comme ça, il suffit de voir un seul kitano pour être sûr du contraire).

  2. Le 02/10/2009 à 08:48
    Zali L. falcam a dit

    Je pense à peu près pareil que le wall of text du commentaire au dessus. C'est pas mal, mais DMC sans trash, sans provoc et sans outrance, même si c'est bien fait, c'est un peu faiblard. A part uand il chante Satsugai, dans le film, Krauser ne fait pas vraiment satanique, juste un peu grotesque au sens métal du terme.

    Ca reste une bonne comédie musicale, sans doute très bonne, même, mais sans ce qui faisait de DMC un manga exceptionnel.

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