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Kotonoha no Niwa
Fiche technique
Autres titres |
言の葉の庭 (japonais) Garden of Words [The] (anglais) |
Format | Film |
Studio | CoMix Wave |
Genre | Romance / Ecole / Drame / Tranche de vie |
Période | 2013 |
Durée | 45 min |
Interêt global | |
Staff | Auteur : Makoto Shinkai
Réalisation : Makoto Shinkai Scénario : Makoto Shinkai Character design : Kenichi Tsuchiya Direction artistique : Hiroshi Takiguchi Musique : Daisuke Kashiwa Direction de l'animation : Kenichi Tsuchiya |
Résumé
Les jours où il pleut, Takao Akizuki a décidé de sécher ses cours le matin et vient se réfugier au parc Shinjuku Gyoen et plus précisément dans l'un des pavillons au calme et à l'abri de la pluie. Passionné par les chaussures et rêvant de devenir cordonnier, il aime passer son temps à croquer des modèles sur un cahier. Cependant, la place est déjà occupée par une femme, vraisemblablement une office lady – elle porte un tailleur - qui tue le temps en buvant de la bière et en mangeant du chocolat. Le premier contact est courtois mais reste distant entre ces deux étrangers qui ne se connaissent pas.
La première rencontre est cependant suivie par d'autres au même endroit. Takao a pris l'habitude de se poser dans le parc à chaque fois qu'il pleut le matin et à chaque fois, il retrouve son inconnue, avec qui il finit par échanger quelques mots. Ils finissent par plaisanter sur leurs écoles buissonnières respectives, lui en ratant le lycée et elle en s'absentant de son travail. Les discussions restent cependant superficielles et Takao en dévoile plus sur lui qu'il n'en découvre sur son interlocutrice, si ce n'est qu'il ressent une vraie souffrance chez elle. La conversation tourne autour du futur métier du jeune homme, qui se lance finalement dans la fabrication d'une paire de chaussures pour la jeune femme.
Quand la saison des pluies s'achève, Takao n'a plus ses prétextes pour se rendre au parc pendant la semaine. Quand les vacances d'été commencent, il est pris par son petit boulot et se focalise sur les chaussures pendant son temps libre. Ces dernières sont pour lui le symbole qui montrera sa maturité mais elles seront aussi un message à la jeune femme pour lui dire d'aller de l'avant. De son côté, l'inconnue se surprend à désirer que le temps se gâte alors qu'elle fréquente le parc sous un soleil radieux.
Editions en France
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Commentaire
Makoto Shinkai nous livre une nouvelle romance en renouant avec le style réaliste de Cinq centimètres par seconde, avec un format de moyen métrage de trois quarts d'heure. Il sort cependant de ses sentiers battus en mettant en scène une femme de 27 ans face à un lycéen de 15 ans. Aller au-delà de l'amour platonique semble irréaliste et le scénario se contente d'abord de briser la glace entre les deux principaux protagonistes.
C'est sans doute la partie la plus riche du film, qui joue la carte de la contemplation et du silence, en exprimant mille choses autrement que par la parole. Nous passons ostensiblement du croquis des chaussures de Takao à l'image des pieds de sa voisine, avant de découvrir son visage plus en détails. Le discours joue sur les anecdotes, avec un premier reproche de Takao, qui ne comprend pas comment il est possible de manger du chocolat tout en buvant de la bière et qui amorce la première discussion avec ce sujet.
Elle quitte le pavillon sous la pluie, en prononçant la première partie d'un tanka, qui laisse Takao pantois. Le poème, qui comporte une deuxième partie en réponse à la première, est un élément moteur du film, même s'il reste en arrière plan. Il montre bien l'évolution de Takao, qui ne capte pas le poème au début, avant d'aboutir finalement à une réponse réfléchie et comprise.
Le plus souvent, nous avons la vision du lycéen et sa vie est passée au crible, avec une mère fragile et un frère aîné au contraire solide mais qui quitte la maison. Le garçon se cherche et se réfugie dans la fabrication de chaussures.. L'attrait du travail manuel nous rappelle Seiji Amazawa, le jeune homme de Mimi ô Sumaseba, qui rêve de devenir luthier comme son grand père et contre l'avis de ses parents. Cependant Takao n'est pas Seiji. Alors que le personnage de Ghibli part en Italie effectuer son stage, le lycéen de Makoto Shinkai se lance dans son entreprise en autodidacte. Sa résolution est même mise en doute par son entourage : Son grand frère, avec qui il s'entend bien pourtant, fait remarquer à sa copine que Takao porte des mocassins qu'il a fabriqués à la main. Juste après, il lui sort qu'il ignore combien de temps son frère aura encore cette passion, qui peut disparaître du jour au lendemain comme chez n'importe quel adolescent.
Au-delà de la romance, nous suivons ainsi la progression de Takao au fil des mois et son épanouissement. En ce sens, le résultat de Makoto Shinkai est intéressant et révèle une véritable personnalité de l'auteur, un élément qui faisait défaut – et qui lui a été reproché – dans Voyage vers Agartha.
A l'image des dernière productions du réalisateur, les tableaux sont visuellement somptueux avec des paysages si bien faits, qu'il est difficile de distinguer les illustrations du parc des photos prises des mêmes endroits. L'animation n'est pas en reste, avec encore une fois quelques prouesses sur les paysages, entre la pluie et les cours d'eau dans le parc, mais aussi quelques passages notables, comme les croquis de Takao suivis à la loupe.
En revanche, l'animation est inégales suivant les moments et nous ne notons rien de remarquable pendant la plupart des passages au lycée, entre autres. Pis, certaines scènes d'animation restent en deçà de nos attentes, notamment lorsque des vues en plongée sont utilisées au dessus des bois ou sur la ville. La mise en scène souffre de la comparaison avec un film contemporain comme 009 Re:Cyborg, pourtant plus faible esthétiquement.
A la fin, les événements se précipitent en quelques scènes pour aboutir au dénouement. Les questions obtiennent leurs réponses et la part de rêve s'estompe au profit d'une réalité plus abrupte. Quelque part, le schéma suit la progression voulue par le jeune héros, qui cherche à quitter l'enfant qu'il était pour construire l'adulte qu'il sera, plus en prise avec le monde réel. Le récit prend à partir de là quelques accents de dramaturgie, qui surprennent peu mais illustre bien cette fois-ci le caractère de la femme de 27 ans qui ne sent pas plus mâture qu'à 15 ans. Malheureusement, le moment clef souffre d'un choix de mise en scène discutable et d'une approche bateau du genre "Attention, c'est bientôt le moment de sortir les mouchoirs" alors que les éléments précédents nous avaient habitués à beaucoup plus de subtilité.
Le scénario s'achève néanmoins sur une note positive, qui tranche, par exemple, avec la prise de position adoptée dans le final de Cinq centimètres par seconde ou bien dans la conclusion des OAVs de Kimi no Iru Machi, qui constatent le changement implacable des sentiments au gré du temps.
En conclusion, Kotonoha no Niwa est un film qui illustre bien la patte de Makoto Shinkai, avec de magnifiques décors, tout en se démarquant de ses productions précédentes, en intégrant une adulte dans l'équation amoureuse. Le rythme lent du genre tranche de vie est agréable à suivre, sans être ennuyeux dans cet univers à la fois réaliste et poétique, qui aboutit finalement à une situation plus classique, sur une note optimiste.
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Appréciation Générale : | |
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Animation : | |
Graphisme : | |
Personnages : | |
Histoire : | |
Bande son : | |
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