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Mahô Shôjo Madoka Magica

Mahô Shôjo Madoka Magica
 

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Fiche technique

Autres titres 魔法少女まどかマギカ (japonais)
Puella Magi Madoka Magica (français)
FormatSérie
StudioShaft
GenreScience Fiction / Magie / Horreur / Ecole / Drame
Période2011
Épisodes12
Durée25 min
Interêt global   aidecoeur1.gif
StaffRéalisation : Yukihiro Miyamoto , Akiyuki Shinbo
Scénario : Gen Urobuchi
Character design : Ume Aoki , Takahiro Kishida
Direction artistique : Kunihiko Inaba
Musique : Yuki Kajiura

Résumé

A 14 ans, Madoka Kaname vit heureuse dans sa famille, entourée par sa mère, une femme active, son père, qui tient la maison et son petit frère, encore très jeune. La collégienne fait cependant un rêve, où elle assiste à un duel apocalyptique entre un monstre et une autre jeune fille, que Madoka a la surprise de revoir à son école. La combattante dans ses rêves s'appelle Homura Akemi, vient d'intégrer sa classe mais semble connaître Madoka, alors que celle-ci ignore qui elle est.

La journée étrange continue après les cours, où Madoka et sa camarade, Sayaka Miki, tombe nez à nez avec Kyubey, une petite créature blanche poursuivie par Homura. Les 2 filles arrivent à sauver Kyubey des griffes d'Homura mais elles sont ensuite la cible d'une entité maléfique qui les entraîne dans un monde parallèle. Là, elles assiste à la transformation en magical girl d'une de leur aînées, Mami Tomoe, qui dévoile ses pouvoirs et terrasse le monstre devant elles.

Une fois les moments d'émotion passés et le retrait d'Himura, les jeunes filles peuvent discuter avec Kyubey. Contre l’exaucement d'un voeu, Kyubey peut les transformer en magical girls, des puella magica, pour combattre les sorcières, responsables de divers maux sur la Terre, notamment de plusieurs vagues de suicides.

Kyubey est très insistant pour recruter Madoka parmi ses puella magica. La jeune fille trouve Mami vraiment très cool mais elle hésite à franchir le pas, ne sachant pas quel souhait choisir. De plus, en recroisant Homura, qui n'a pas d'hostilité à son égard, cette dernière la conjure de refuser le contrat avec Kyubey.

Madoka, mais aussi Sayaka, suivent Mamie dans ses opérations pour se familiariser avec le métier. La situation s'accélère cependant et Madoka se retrouve à la fois confrontée à la violence et à l'urgence: Hitomi, une des amies proches est victime d'un sort d'une sorcière et s'apprête à se suicider avec d'autres personnes.

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Commentaire

Quand nous pensons Magical Girl, le nom habituel du studio qui vient à l'esprit est Pierrot et certainement pas Shaft, plus orienté vers les comédies burlesques ou les histoires traditionnels de science fiction. Mahô Shôjo Madoka Magika ne comporte que 12 épisodes mais la série est perçue comme un renouvellement important du genre des magical girls. Voyons pourquoi, puis si la série renouvelle vraiment le genre et finalement, où placer son concept.

Mahô Shôjo Madoka Magika amorce la pompe par une rencontre avec une mascotte, qui procure les pouvoirs magiques et l'uniforme en vigueur, à base du sailor fuku des collégiennes, enrichi d'ustensiles divers. L'histoire place les ingrédients inhérents aux magical girls mais évolue à contrepied. L'atmosphère qui est plutôt à la comédie romantique, ou au pire à la comédie dramatique, en règle générale, plonge rapidement dans un drame en 12 actes. L'immersion dans la magie ne s'effectue pas via un monde étoilé mais via des univers sombres et laids, techniquement représentés par des effets de scrapbooking.

En oubliant le côté burlesque, la mascotte Kyubey fait penser au lapin blanc du Sacré Graal des Monty Python, où la peluche innocente est un monstre qui massacrent les chevaliers qui osent l'affronter. La monstruosité de Kyubey est d'un autre ordre, plus dure d'ailleurs qu'une transformation physique car elle est le plus psychologique. Ses interventions rappellent l'échange hallucinant dans Karigurashi no Arrietty, où Sho assène ses 4 vérités à Arietty, sans aucun tact, mais aussi sans élever sa voix douce, en restant allongé dans le jardin idyllique, comme si de rien n'était. Tout au long du récit, Kyubey a ce même comportement choquant et immoral, qui plombe forcément l'ambiance.

Enfin, une autre originalité de la série est d'avoir une héroïne principale, Madoka, qui n'ose pas franchir le pas et tergiverse longuement avant de prendre sa décision de devenir ou pas une Puella Magica. Les séries classiques nous habituent plus à régler la question dès le premier épisode et à suivre un schéma répétitif jusqu'au dénouement. Ici, nous allons de surprise en surprise, en cassant la trame envisagée d'un épisode à l'autre.

Cependant, si la forme classique d'une histoire de magical girl est mise à mal dans Mahô Shôjo Madoka Magika, est-ce vraiment le cas des idées de fond?

Le refus du pouvoir magique est exacerbé mais le thème est récurrent dans les séries de magical girl qui possèdent une vraie fin. En général, la petite fille décide de voler de ses propres ailes en renonçant à ses pouvoirs mais pas forcément à ses rêves. Dans Creamy Mami, les pouvoirs arrivent logiquement à expiration sans que cela ne vire au drame pour , qui en sort grandie. Le constat est plus flagrant dans Mahô no Star Majikaru Emi, où Mai Kazuki réussit un tour de magie, à force de s'entraîner, sans passer par son personnage transformé, Emi. Là aussi, elle devient mâture. Vous l'avez deviné, le rapport entre les pouvoirs magiques et ses bénéficiaires est loin d'être une révolution et s'inscrit même dans la tradition.

Les Puella magica constituent un groupe, qu'il devient logique de comparer avec une série telle que Sailormoon. Les héroïnes ont chacune leurs caractéristiques, défauts et qualités, et leurs lots de disputes. Les amies de Madoka oeuvrent dans un contexte plus dramatique et plus mâture, mais le schéma a un air de déjà vu sur cet aspect. De plus, cantonner Sailormoon à un registre des plus enfantins est peut être réducteur quand certains passages flirtent avec les recettes des shônen, à coups de sacrifices grandiloquents et de duels gagnés sur le fil du rasoir. Il manque d'ailleurs à Mahô Shôjo Madoka Magika, le charisme d'un méchant identifié, différent des masses sombres anonymes.

La question est aussi de qualifier l'anime de série de magical girl. Le scénario choisit une explication réfléchie de l'origine des pouvoirs, et fait basculer le genre de la magie vers la science fiction, avec encore quelques traits de fantastique. Ce choix change la statut du titre, qui frime l'imposture: Kyubey n'est pas une mascotte et les magical girls n'en sont plus, transportées dans des phénomènes divers, des paradoxes temporels jusqu'aux transferts corporel et la création d'un nouvel univers.

Regardé via le prisme de la science fiction, l'anime perd beaucoup de sa superbe et se limite à appliquer des thèmes fantastiques classiques à des personnages portant un sailor fuku et une baguette magique.

Mahô Shôjo Madoka Magika offre une construction plus captivante, si nous le voyons comme un nouvel exemple du mythe de Faust, à l'instar de la série C - Control - The Money of Soul and Possibility. Le sujet est au centre du récit, le pacte avec le diable étant remplacé par l'étrange contrat passé avec Kyubey, qui réalise un voeux ultime contre l'engagement ad eternam en tant que Puella Magica. Au lieu de vendre son âme au diable, les jeunes filles l'offre à Kyubey. Bien entendu, la subtilité est ne pas présenter l'échange avec cette note négative dès le départ mais de commencer par une image d'Epinal avant de découvrir ses aspects sournois au fur et à mesure. La série suit ainsi les traces d'Heinrich Faust, pris de remords après avoir pourtant goûté aux plaisirs.

D'ailleurs, les auteurs n'hésitent pas à forcer – un peu trop à notre goûts – les références à l'opéra de Goethe, que ce soit avec des objets liés à la pièce ou des textes tout droit tirés des refrains, sans oublier la nuit de Walpurgis qui revêt une importance capitale pour Madoka et qui a fait office de titres de chapitres pour le compositeur allemand: Walpurgisnacht et Classical Walpurgisnacht.

Chaque épisode qui s'enchaîne, enrichisse l'intrigue générale, dont l'intensité monte crescendo, malgré un personnage principal en demi-teinte, Madoka, qui subit les événements, plus qu'elle ne les vit vraiment. Dans ce contexte, le dénouement prend un chemin décevant, empreint de facilité, tel un coup de tricherie dans un jeu palpitant, entre Faust et le diable.

Le final est pourtant logique et cohérent mais il parait très bateau pour pouvoir offrir une fin digne de ce nom à cette série. Sa réussite est cependant d'aboutir à une conclusion ambigüe, parsemée de zones d'ombre, sans trancher véritablement: La situation est-elle meilleurs qu'avant, Madoka s'est-elle joué du diable, ou est-ce un éternel recommencement?

En résumé, Mahô Shôjo Madoka Magika a les atouts d'un anime sympathique à suivre, mais ne le voyez pas comme un titre de magical girl, qui révolutionne le genre. Il y aura tromperie sur la marchandise. A nos yeux, il reste et demeure un titre intéressant, ancré dans le fantastique et la science-fiction, qui revisite ouvertement le mythe de Faust.

Avis des membres d'Animint

Appréciation Générale : 4,6
Animation : 4,5
Graphisme : 4,5
Personnages : 4,0
Histoire : 4,5
Bande son : 2,8

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