Il y aussi "Retour au meilleur des mondes", sorti une 30taine d'années plus tard, qui n'est plus un roman mais une réflexion de l'auteur sur son 1er bouquin et la dérive du monde moderne actuel... C'est forcément moins évident à lire, faut aimer les livres "sérieux", disons philosophiques ?
Pour vous donner une idée, voici le sommaire :

I. - Surpopulation
I. - Quantité, Qualité, Moralité
III. - Excès d'organisation
IV. - La propagande dans une société démocratique
V. - La propagande dans une dictature
VI. - Comment convaincre le client
VII. - Le lavage de cerveau
VIII. - Persuasion chimique
IX. - Persuasion subconsciente
X. - Hypnopédie
XI. - Être instruit pour être libre
XII. - Que faire ?
Et voici un extrait : (c'est le début en fait)
En 1931, alors que j'écrivais Le Meilleur des Mondes, j'étais convaincu que le temps ne pressait pas encore. La société intégralement organisée, le système scientifique des castes, l'abolition du libre arbitre par conditionnement méthodique, la servitude rendue tolérable par des doses régulières de bonheur chimiquement provoqué, les dogmes orthodoxes enfoncés dans les cervelles pendant le sommeil au moyen des cours de nuit, tout cela approchait ; se réaliserait bien sûr, mais ni de mon vivant, ni même du vivant de mes petits-enfants. J'ai oublié la date exacte des événements rapportés dans ma fable, mais c'était vers le sixième ou- septième siècle après F. (après Ford). Nous qui vivions dans le deuxième quart du vingtième siècle après J.-C., nous habitions un univers assez macabre certes, mais enfin le cauchemar de ces années de dépression était radicalement différent de celui, tout futur, décrit dans mon roman. Notre monde était torturé par l'anarchie, le leur, au septième siècle après F., par un excès d'ordre. Le passage de cet extrême à l'autre demanderait du temps, beaucoup de temps à ce que je croyais, ce qui permettrait à un tiers privilégié de la race humaine de tirer le meilleur parti des deux systèmes : celui du libéralisme désordonné et celui du meilleur des mondes, beaucoup trop ordonné, dans lequel l'efficacité parfaite ne laissait place ni à la liberté ni à l'initiative personnelle.
Vingt-sept ans plus tard, dans ce troisième quart du vingtième siècle après J-C. et bien longtemps avant la fin du premier siècle après F., je suis beaucoup moins optimiste que je l'étais en écrivant Le Meilleur des Mondes. Les prophéties faites en 1931 se réalisent bien plus tôt que je le pensais. L'intervalle béni entre trop de désordre et trop d'ordre n'a pas commencé et rien n'indique qu'il le fera jamais. En Occident, il est vrai, hommes et femmes jouissent encore dans une appréciable mesure de la liberté individuelle, mais même dans les pays qui ont une longue tradition de gouvernement démocratique cette liberté, voire le désir de la posséder, paraissent en déclin. Dans le reste du monde, elle a déjà disparu, ou elle est sur le point de le faire. Le cauchemar de l'organisation intégrale que j'avais situé dans le septième siècle après F. a surgi de lointains dont l'éloignement rassurait et nous guette maintenant au premier tournant.
Accrochez-vous ^^
Et pour ceux que ça intéresse, on le trouve en ligne à cette adresse :
http://sami.is.free.fr/Oeuvres/huxley_r ... ondes.html