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Kamichu!

Kamichu!
 

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Fiche technique

Autres titres かみちゅ! (japonais)
FormatSérie
GenreMagie
Période2005
Épisodes16
Durée25 min
Interêt global   aidecoeur2.gif
StaffRéalisation : Kôji Masunari
Scénario : Hideyuki Kurata
Character design : Takahiro Chiba
Direction artistique : Yukihiro Shibutani
Musique : Yorihiro Ike

Résumé

- Mitsue-chan, je suis devenue un dieu.
- Un dieu de quoi?
- Je ne sais pas encore. Je viens juste d’en devenir un hier soir.

Ce sont par ces mots que commence l’histoire de Kamichu. Dans les années quatre vingt, Yurie Hitotsubashi est au collège, dans la ville d’Onomichi, au bord de la mer et pendant un repas, elle annonce donc à sa meilleure amie, Mitsue, qu’elle est devenue une déesse. Leur conversation est interrompue par une de leurs camarades, Matsuri Saegusa, qui s’invite à leur table et décide de prendre en main Yurie et notamment ses affaires. Voilà Matsuri en train de tester les capacités divines de sa nouvelle amie et elle l’entraîne chez elle, un temple Shinto tenu par son père mais surtout pas sa jeune soeur, Miko Saegusa.

Les résultats des différents tests sont plus que mitigés mais l’escapade sur le toit de l’école permet à Yurie de revoir Kenji Ninomiya, le garçon dont elle est amoureuse et qui ne la remarque jamais. Kenji est l’unique membre du club de calligraphie, dont la salle est justement tout en haut du bâtiment scolaire. Les événements se précipitent lorsque la météo annonce l’arrivée d’un nouveau typhon sur Honshu, au cours de la nuit, un typhon baptisé Yurie... Un des tests a un peu trop bien réussi et la nouvelle déesse va devoir trouver une solution pour y remédier.

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Commentaire

Kamichu fait parti des séries qui sont passées complètement inaperçues dans le paysage audiovisuel japonais. Douze épisodes ont été diffusés sur la chaîne TV Asahi mais la série a été profondément remaniée lors de sa sortie en DVD, où elle est passée à seize épisodes, chaque épisode durant en moyenne plus longtemps que dans la version télévisée. Nous nous sommes intéressés à ce titre, par hasard, et bien mal nous en a pris : Depuis Mizu Iro Jidai, qui est quand même passé dix ans avant, nous n’avions pas été aussi enthousiasmés par une série.

Mizu Iro Jidai pêchait un peu au niveau de l’animation mais pour Kamichu, ce n’est pas le cas et sa qualité technique est très bonne pour une série télévisée. Certes, les effets ne sont pas aussi tapes à l’oeil que les opus de Ghost in the Shell Stand Alone Complex, par exemple, mais Kamichu est indéniablement au dessus du lot : Vous serez surpris par le degré de détail dans les paysages, et enchantés par la richesse de la palette de couleurs utilisées, sans oublier la fluidité de l’animation, même si les procédées à l’économat ne manquent pas. Les chansons des génériques ne nous ont pas marqués particulièrement, contrairement aux musiques de fond, qui sont de très bonne facture et qui constituent une bande originale à écouter.

La mise en scène n’est pas en reste avec un effort d’originalité dès le générique de début, où les crédits de l’anime se fondent avec les objets de la vie quotidienne. Le nom du character designer, Takahiro Chiba, apparaît ainsi sur la trousse d’une des camarades de Yurie. Cette réalisation est signée Koji Masunari, qui travaillé avant sur quelques titres comme Read or Die ou Kokoro Library.

Kamichu est une nouvelle histoire vue et revue, avec une petite fille qui obtient des super pouvoirs et des dieux, qui vivent sur Terre. Les récits fantastiques abondent dans le folklore japonais et depuis très longtemps, les anime s’en sont fait l’écho. Gegege no Kitaro est sans doute l’un des titres les plus célèbres sur ce créneau, mais les séries de ce type pullulent : Kamisama no Kazogu, Bleach, Jikogu Shoujo, etc. Cependant, Kamichu se démarque fortement des autres anime par la façon dont la série aborde ce thème des divinités. Contrairement à des histoires de magical girls, il n’y a aucun secret quant à la nature de Yurie, collégienne déesse, confrontée à la fois à réussir ses contrôles et à remplir ses devoirs divins. Elle passe de l’un à l’autre, comme si elle changeait de chemise. La situation est complètement ahurissante. Elle est même appelée à résoudre une délicate affaire d’OVNI à la demande du Premier ministre japonais, qui lui demandera d’ailleurs, à titre privé, des tuyaux sur la réussite de sa vie sentimentale.

Les pouvoirs de Yurie sont plutôt discrets mais ils sont bien réels. Si au début du premier épisode, nous pouvons douter du bien fondé de ses capacités, à la fin, le doute n’est plus permis. Ces pouvoirs sont d’ailleurs très puissants, même si Yurie est une fille très effacée et qui fait rarement usage de sa magie, de son propre chef. La seule fois, où elle en abuse, c’est pendant une froide journée hiver, où elle refuse de sortir de sa table basse chauffée pour changer les chaînes de sa télévision. Rien d’extraordinaire à faire, pour un poste muni d’une télécommande, sauf que là, il s’agit d’un vieil engin des années soixante dix. Il suffit qu’elle tourne le pouce à distance pour changer la chaîne. Sinon, en général, elle se laisse plutôt guider par les événements et ne procède à quelques rituels que parce que cela fait partie de ses tâches assignées.

Elle se met aussi à suivre assidûment des cours de soutient pour parfaire son rôle de déesse. A l’instar d’Alice au pays des merveilles, Yurie se rend dans le monde des dieux et y découvre un univers féerique. L’histoire met un point d’honneur à suivre à la lettre les contes et légendes qui ont cours au Japon. Ainsi en octobre, il est coutumier de croire que les dieux délaissent tous leurs contrées pour aller se rendre à Izumo, le plus ancien temple du Japon, situé à Taisha. Yurie est, elle aussi, obligée d’effectuer ce voyage d’affaire et de quitter ses proches pendant un mois. Elle suit ses cours d’élève normale dans un établissement de la région, en alternance avec ses occupations divines. Là-bas Yurie a rapidement le mal du pays parce que ses camarades de classe n’osent pas la côtoyer et ses résultats scolaires sont en berne. Il est difficile, en effet, de mener de front les cours du soir dans le pays des dieux, où elle loge la nuit, et les examens de fin de trimestre à l’école.

Beaucoup de traits d’humours viennent égayer l’histoire mais celle-ci ne tourne pas au burlesque. Dans Urusei Yatsura, les pouvoirs extra-terrestres de Lamu et les délires issus de l’imagination de Rumiko Takahashi nous emmènent très loin dans le domaine de l’absurde et le fantastique. Dans Kamichu, les pouvoirs de Yurie ne sont guère les causes de quolibets, sauf vers la fin de la série, où elle en fait un peu trop, suite à une joie intense. C’est plutôt le personnage de Yurie en lui-même et son entourage qui prêtent à sourire. N’est-il pas amusant de voir Matsuri monter son business, où Yurie prédit leur avenir à ses camarades pendnat la pause déjeuner? Ou bien de voir cette même Matsuri entraîner Yurie à postuler comme représentante des élèves du collège, une candidate qui ne peut pas perdre grâce à sa nature divine. Yurie a très peu de talent par ailleurs et manque affreusement de force de caractère. Elle suit docilement aussi bien ses amies que l’équipe de joyeux lutins venus la servir.

Les pouvoirs surnaturels ont vocation à générer des scènes plus touchantes, en misant à fond sur la carte de la nostalgie ou du romantisme. Dans un cas, elle vient apporter son aide au dieu de la pauvreté, qui n’a aucun ami étant donné qu’il provoque le malheur partout où il va et ce, malgré lui. Il a le don de changer l’argent de poche de Yurie en petite monnaie, par exemple, par simple toucher. Dans un autre cas, Yurie fait revivre le temps d’une nuit un ancien snack bar sur la plage, en conviant tous les habitants de la ville, qui retrouvent leur jeunesse. Vous l’avez compris, chaque épisode est une aventure différente. Pendant chaque histoire, Yurie réalise des progrès, s’enrichie d’une belle expérience, et tisse de nouveaux liens avec les autres dieux, tel que Yashima-sama, ou bien avec ses amies, Matsuri, Miko et Mitsue. Comme beaucoup d’autres série de ce genre, le fil conducteur entre les épisodes est également tenu par l’histoire sentimentale entre l’héroïne et le garçon dont elle est amoureuse. Dans Kamichu, la situation est plus cocasse qu’autre chose. Yurie rougit pour un rien, incapable de déclarer de sa flamme à Kenji, qui ne se préoccupe point d’elle. Via Mtsue, nous apprenons qu’elle en pince pour lui, depuis l’école primaire. A la fin du premier épisode, nous nous attendons à une accélération fulgurante de leurs relations mais peine perdue, Kenji ne se souvient même pas du nom de Yurie. La situation empire avec l’apparition d’une rivale qui vient demander conseil à Yurie, pendant l’une de ses consultations à la pause déjeuner! Heureusement la situation s’arrange progressivement mais l’histoire d’amour reste très secondaire par rapport aux autres thèmes de la série et ce manque appauvrit le côté shôjô de cet anime. Nous sommes loin des scènes fortuites mais émouvantes, entre les protagonistes, à la Kimagure Orange Road ou Marmalade Boy. C’est un peu dommage, parce qu’il y avait là, matière à le faire.

Malgré une petite faiblesse de la principale histoire de coeur, Kamichu est une série originale, remplie de bons sentiments et qui vous fera passer un bon moment si vous la visionner.

Avis des membres d'Animint

Appréciation Générale : 4,1
Animation : 4,2
Graphisme : 4,0
Personnages : 3,8
Histoire : 4,2
Bande son : 3,0

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