Animint

A la télévision, le principal apport d'anime disparait avec la Cinq. AB Production détient alors la quasi-totalité des droits des anime. D'autre part, ils commencent aussi à développer des séries lives francaises bon marché d'où une regression des diffusions des anime à leurs profits. Ils refusent aussi de céder leurs droits à qui que ce soit. De nombreux films ou séries restent alors au placard et ne sont pas écoulés sur le marché de la vidéo. Enfin, les diffusions deviennent aléatoires , une série ayant peu de chance d'aller jusqu'au bout. Les épisodes sont également écourtés (on passe parfois de 36 minutes en VO à 20 minutes en VF) et des séries passées ne sont même pas destinés à des enfants d'où des censures inévitables.

La radio Super Loustic connait également des ennuis financiers et cesse d'émettre. L'émission sur les dessins animés a donc vécu mais cette fin provoque la création et le développement d'un serveur minitel consacré aux animes et mangas, qui contribue à regrouper les fans dans toute la France.

En février, a lieu, à Corbeil-Essonne, un festival sur le cinéma japonais. C'est l'occasion de découvrir de nombreux chefs d'oeuvre des Studio Ghibli sur le grand écran. Les fans commencent à se montrer. A l'occasion d'une manifestation à l'IDRAC, une école de commerce parisienne, une petite convention pour les anime-fans se monte presqu'à l'improviste en mai. Une deuxième, beaucoup plus importante et mieux organisée se déroule en décembre. A cette occasion, une projection unique de Porco Rosso en version anglaise est organisée dans un cinéma parisien.

Cette année, malgré le succès d'Akira, les éditeurs ne s'intéressent ni aux manga ni aux anime, mais ce n'est pas le cas en Italie, où les publications et les sorties vidéos se succèdent rapidement. L'éditeur anglais Mangas Video apparait et vend ses premières K7 vidéo. En France, on remarque seulement une multiplication de librairies qui se spécialisent dans la japanimation comme Tonkam à Paris ou Toutencartoon à Toulouse. Elles incrustent des projections très sommaires d'anime pendant des manifestations dédiées à la Bande Dessinée. Nous le voyons à Colomier, Angoulême et surtout à BD EXPO en octobre, où elles attirent du monde. En général, les librairies s'ouvrent plutôt aux manga, peu aux anime qu'il faut importer du Japon ou des USA, dont les prix tournent encore aux environs de trois cents francs la K7, voire beaucoup plus.