Autres titres	天空の城ラピュタ (japonais) Château dans le ciel [Le] (français) Laputa - Castle in the sky (anglais)
Format	Film
Studio	Ghibli
Genre	Aventure
Période	1986
Durée	124 min
Interêt global
Staff	Réalisation : Hayao Miyazaki Musique : Joe Hisaishi

Prisonnière du sinistre colonel Musca, une jeune fille, Sheeta, s'échappe provisoirement de son emprise à la suite de l'intervention de pirates commandés par Dora qui n'est pas si antipatique qu'elle ne le parait. Tous sont à la poursuite de la mystèrieuse pierre bleue que porte Sheeta depuis sa naissance.

Recueillie par Pazu ,un jeune mineur, elle accepte son aide pour sauver le médaillon des griffes de l'armée et des pirates. C'est en fait une clef pour accéder à une forteresse légendaire, oubliée par beaucoup, Laputa.

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Comme Kaze no Tani no Nausicaa, Tenkuu no shiro Laputa privilégie l'action grâce au récit d'une aventure qui dure deux bonnes heures. Les moment d'humour apportés par la présence des pirates succèdent aux moments plus graves causés par l'intervention de Musca. L'intrigue suit en fait un schéma proche des quêtes au trésor classiques. Pazu sauve d'abords Sheeta dans l'urgence puis nous prenons conscience de l'importance de Laputa et des convoitises que le château succite, avant le départ proprement dit et le dénouement sur place. Le suspense est régulièrement entretenu par les épreuves à surmonter mais aussi par le secret de l'identité des personnages clefs tels que Musca ou Sheeta. L'histoire, rythmée par les évènements, constraste avec d'autres films Ghibli, où l'essentiel repose sur l'atmosphère ou les personnages, comme par exemple, Tonari no Totoro ou encore Mimi ô Sumaseba.

Néanmoins, la richesse du scénario n'est pas la composante essentielle de Tenkuu no shiro Laputa. À l'instar de Honneamise no Tsubasa, l'anime présente un monde parallèle, daté ici du début du XX^ème siècle, que nous parcourons, allant de la mine à la cité dortoire et du village jusqu'à la forteresse. C'est l'occasion de voir diverses machines à vapeur et de nombreux engins volants. Miyazaki est un feru d'aviation et de machines guerrières. Il suffit de regarder ses Daydream's Notes pour en prendre conscience. Dans ce recueil de courtes bandes dessinées, il met en scène des soldats mais s'amusent à détailler chaque outils. Notons que l'une de ces histoires est à l'origine de Porco Rosso. Dans Tenkuu no Shiro Laputa, nous avons droit à plusieurs types de dirigeables, allant du plus simple appareil à la forteresse volante. Sur Terre, Miyazaki nous épargne les chars mais nous montrent un train cuirassé et des automobiles. L'atelier du père de Pazu est un amoncelement de prototypes d'ailes mais cet interêt de Miyazaki pour les pionniers de l'aviation se sent dès le générique de début, où nous sommes abasourdis par des images d'engins imaginaires mais magnifiques.

Malgré ce contexte militaire ou, tout au moins, mécanique et industriel, le dessin animé demeure un conte merveilleux. Une part importante de sa réussite repose sur le jeu des contrastes entre ce monde industriel dominé par des hommes avides de pouvoirs et un monde pur, celui de la nature. Sous le sol même de la grosse ville, Pazu et Sheeta découvrent un spectacle féérique dans les galeries d'une mine. Ils en observent un autre, encore plus grandiose, quand ils atteignent enfin Laputa. Les décors de ce film sont sublimes et les musiques de Joe Hisaichi s'accordent parfaitement avec. Nous entendons là, les meilleures BGMs écrites pour un film des studios Ghibli. Certaines scènes sont de véritables ballets inoubliables.

La part d'imaginaire est entretenue par les légendes qui entourent le mystère du château. Tout commence d'abord par les étranges pouvoir de la pierre bleue qui sauve Sheeta à plusieurs reprise. Preuve de son succès, l'idée de la jeune fille à la pierre bleue est repris par la suite par les studios Gainax dans Fushigi no Umi no Nadia, une série de grande qualité. La légende est dévoilée ensuite avec l'apparition des robots habitants Laputa. Nous trouvons ici et l'auteur le reconnait volontiers, une influence du Roi et l'Oiseau un classique français animé par Paul Grimault et écrit par Jacques Prévert. Le château en lui-même peut être considéré comme une réminiscence du dessin animé français. Nous pouvons déjà noter cette influence sur Miyazaki dans Cagliostro no Shiro alors qu'il travaillait encore pour la Tokyo Movie Shinsha. Enfin, comme dans Nadia ou Evangelion, un aspect mystique est apporté, en associant Laputa à la destinée de Sodome et Gomorrhe.