Animint

  Anime & manga

 
 

Nitaboh - Tsugaru Shamisen Shiso Gaibun

Nitaboh - Tsugaru Shamisen Shiso Gaibun
 

Connectez-vous pour noter ou commenter cette entrée et bénéficier de recommandations personnalisées!

Fiche technique

Autres titres NITABOH 仁太坊―津軽三味線始祖外聞 (japonais)
Nitaboh - Le fondateur du shimasen de Tsuguru (français)
FormatFilm
StudioWAO
GenreHistorique
Période2004
Durée90 min
Interêt global   aidecoeur2.gif
StaffAuteur : Kazuo Daijo
Réalisation : Akio Nishizawa
Scénario : Akio Nishizawa
Direction artistique : Tadashi Kudo
Musique : Makoto Kuriya

Résumé

Nitaboh a perdu sa mère après sa naissance et vit seul avec son père, Santaro, passeur du fleuve Iwaki, au passage de Kanbara, dans le petit village de Kanagi. Il grandit sans soucis jusqu’à qu’il soit victime, en 1865, d’une épidémie de variole qui le rend aveugle. Il a huit ans. Il n’en continue pas moins de vivre avec son handicape et se passionne pour les arts musicaux : Il joue de la flûte et s’essaie au shakuhachi, un instrument à vent traditionnel en bambou. Nitaboh rêve même de devenir joueur professionnel de shakuhachi mais son père lui rappelle que ce privilège est réservé aux membres de familles de samourai. Le rang social régente encore les arts, à cette époque, au Japon.

Un peu plus tard, Nitaboh reste émerveillé par la prestation de Tamana, une joueuse de shamisen (luth japonais à trois cordes). Tamana est une goze, c'est-à-dire une femme aveugle qui voyage en solitaire de villages en villages en jouant du shamisen et en chantant. Tamana n’est cependant pas seule et elle est guidée par Yuki, sa jeune fille. Le père de Nitaboh les convainc de rester chez lui quelques temps et tombe d’accord avec Tamana pour qu’elle enseigne le shamisen à son fils. Tamana devine le talent de Nitaboh et elle comprend son attachement pour le shamisen : la mère de Nitaboh était elle-même une joueuse de shamisen de rue et a laissé derrière elle son instrument, avec lequel Nitaboh apprend maintenant à jouer.

Au-delà du simple apprentissage technique, Tamana dispense à Nitaboh un enseignement en profondeur pour qu’il transmette ses émotions pendant qu’il joue. En quelques semaines, Nitaboh achève sa formation avec Tamana, qui n’a plus rien à lui enseigner et qui décide de poursuivre son chemin. La séparation est déchirante pour Nitaboh mais il a maintenant un bagage de base et se doit d’approfondir et perfectionner seul sa maîtrise du shamisen.

Popularité parmi les membres d'Animint
1 personne l'a vu

Commentaire

Nitaboh est une oeuvre portée par le ministère de l’éducation et de la culture japonais et pour cause : Voilà une biographie du fondateur d’un courant moderne du shamisen, le shamisen de Tsuguru. Le film est lui-même inspiré du roman La vie de Nitaboh écrit par Kazuo Daijo, spécialiste de l’histoire du shamisen. Akio Nishizawa y a rajouté des moments de fiction à la véritable vie du personnage principale, en introduisant de nouveaux acteurs ou bien par des scènes où l’imaginaire de l’esprit prend le pas sur le réel. D’un autre côté, Nishizawa, qui n’est pas dans les anime à l’origine, a exigé de ses collègues experts en animation un réalisme à couper le souffle. Lors des prestations de shimasen, ils sont allés jusqu’à retranscrire exactement les mouvements de musiciens. Une seule scène de ce type a exigé sept mille dessins. Comme dans Omohide Poroporo d’Isao Takahata, le parti pris de coller à la réalité se fait un peu au détriment des émotions, qui restent atténuées par rapport à celles ressenties dans d’autres histoires, moins intéressantes, mais qui se permettent beaucoup plus de libertés. Le lien entre Yuki et Nitaboh parait beaucoup plus fort pendant leur enfance que lorsqu’ils sont adultes. C’est un peu dommage.

Si le character design ne laisse pas une souvenir inoubliable, les décors et la musique sont en tout point remarquables. Les paysages montés par Tadashi Kudo sont superbement colorés et reflète complètement l’atmosphère du Japon du XIXème siècle. Quant à la musique, elle est bien sûr empreinte des sons omniprésents des shimasen mais si vous n’appréciez que moyennement cet instrument, Makoto Kuriya a composé des morceaux d’un tout autre genre, qui tranchent fortement. Nishizawa n’hésite pas à les utiliser et à les coller sur des instants où Nitaboh joue du shimasen, en privilégiant l’atmosphère de la scène à la réalité de la musique. Ces instants sont saisissants.

Ce long métrage va au-delà de la simple biographie d’un musicien prodige. C’est un formidable tableau de la société japonaise de l’ère Meiji qui vit sa révolution des mœurs. Tout d’abord la transformation sociale, qui fit que Nitaboh a eu le droit de devenir musicien professionnel alors que c’était impensable, quelques années avant, étant donnée son origine modeste. Il s’oppose d’ailleurs avec les anciens groupes artistiques, qui ont existé jusqu’à la fin de l’ère Edo et qui rentrent en conflit ouvert avec lui, lui qui prône un nouvel art du shimasen, en concurrence avec l’art traditionnel et perpétué par ces groupes, telle une religion. L’autre transformation concerne l’occidentalisation galopante du Japon. Elle est plus visible en s’intéressant aux personnages secondaires et à l’environnement général. L’un des amis de Nitaboh est Kikunosuke, fils d’un riche brasseur d’alcool de Kanagi. Alors qu’il revient de Tôkyô pour succéder à son père à la tête de l’entreprise familiale, le voilà qu’il s’amuse avec une imprimerie moderne. L’esprit de Kikunosuke est clairement tourné vers l’étranger. Même si son parcours reste quasiment anecdotique par rapport à celui de Nitaboh, sa présence dans le récit reflète bien cette image qu’a encore le Japon moderne, une cohabitation de cultures, l’une traditionnelle et l’autre occidentale. Nishizawa l’a d’ailleurs déclaré lui-même : Le film constitue pour lui un message fort pour les sociétés développées et notamment pour les japonais qui sont en train de perdre leurs racines.

Avis des membres d'Animint

Appréciation Générale : 3,0
Animation : 4,0
Graphisme : 4,0
Personnages : 3,0
Histoire : 3,0
Bande son : 4,0

Entrez vos notes

Nombre de votes : 1

↑ Haut de page