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Panorama

L'année 1995 est surtout marquée par le boom des manga et des anime sur le marché grand public.

Constatant le succès de Dragon Ball en manga, Glénat récidive en publiant d'autres titres déjà sortis en anglais par Viz Comics. Les oeuvres de Masamune Shirow font aussi leur apparition dans de plus en plus de libraires. Tonkam poursuit sa publication de Video Girl Ai. D'autres boutiques spécialisées comme Samourai fondent à leur tour une maisons d'édition pour ce marché des versions françaises. Elles précèdent de quelques mois l'arrivée des maisons d'édition traditionnelles tels que Casterman. La majorité des éditeurs ont maintenant le mérite de travailler directement sur les textes en japonais et non sur des traductions anglaises. Certains proposent même des titres dans le sens de lecture original. Parallèlement à ses publications d'albums, Glénat lance Kameha, un mensuel consacré aux manga, qui publie différents titres en feuilletons. Mangas Player, un magazine similaire, apparait au mois d'octobre. Au total, ce sont près de cinquantes titres différents qui sont disponible vers la fin de l'année, contre cinq en 1994.

Le même engouement s'empare du marché vidéo. Kaze Animation poursuit son ascension en gonflant son catalogue et en plus des versions originales sous-titrées, cette société expérimente des versions doublées en français avec plus ou moins de succès au début. L'éditeur réussit surtout à se procurer les droits de toutes les OAVs sorties par Pioneer. Ceci lui assure une provision de titres pour l'avenir.

Tonkam et Kastumi essayent de percer sur le marché vidéo en proposant à leur tour des anime en version sous-titrées ou doublées. De nouvelles maisons d'édition se montent aussi pour lancer des anime à caractère érotique.

Le bouleversement principal, c'est la venue de deux gros éditeurs : AB et Manga Video. AB possède les droits d'une multitude d'anime mais n'a jamais osé les lancer en vidéo avant. Au premier semestre 95, Les gens d'AB décident enfin quelques sorties vidéo et commencent par Dragon Ball Z, une valeur sûre à leurs yeux. Le réseau de distribution est plus large que ceux des éditeurs spécialisés et le succès est au rendez-vous. Finalement, AB diversifie et accélère ses sorties en proposant des anime "laissés au placard" et jamais diffusés à la télévision.

L'autre grand acteur est Manga Video. Fort de leur expérience en Grande Bretagne, les gens de Manga Video se sont implantés en France et reprennent les titres déjà sortis chez eux. Il les font doubler en français.

De nombreux anime sont ainsi sortis en quelques mois et la France commence à combler son retard par rapport à l'Espagne et l'Italie.

Malgré la nouvelle profusion d'anime en français, l'élan pour les projections dans les conventions subsistent encore. Ces conventions demeurent des vitrines pour les divers fanzines ou associations, et des lieux de rencontres pour les fans. Elles sont plus ou moins bien réussies malgré d'importants moyens. Ainsi, BDexpo a été décevante tandis que le forum Cartoonist de Toulon a été un franc succès avec la présence de Shingo Araki.

Enfin, l'année 1995 a été marquée par la sortie, au niveau national, de plusieurs films d'animation japonaise au cinéma. Avant cette date, seuls deux films avaient été diffusés dans les salles françaises : Goldorak et Akira. C'est une goutte d'eau par rapport à la production de films d'animation japonaise de qualité.

Avec près de deux ans de retard, en juin, c'est d'abord l'excellent Porco Rosso d'Hayao Miyazaki qui sort sur nos écrans à Paris et dans les autres grandes villes. En juillet, l'UGC ciné Cité des Halles lance le cycle Cinémanga. Huit films d'animation sont projetés à tour de rôle. Le cycle rencontre un bon accueil et son succès le fait déplacer en Province étape par étape.

En novembre, c'est la sortie évènement de Dragon Ball Z. En une semaine DBZ fera plus d'entrées que Porco Rosso en deux mois.

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