En débutant mes compte-rendus, j'ai la curieuse impression de commencer par la conclusion, alors que j'ai toujours autant de matériel sous la main, entre les conférences suivies, les spectacles vus et le nombre affriolant de photos que j'ai pu prendre pendant Japan Expo.

Cette année, le festival célébrait ses 15 ans et nous était vendu comme une édition spéciale. Personnellement, je n'ai pas été emballé par les annonces en amont, lorsque je compare avec la frénésie pour les 10 ans, alors qu'il y avait moins de moyens sur la table, me semble-t-il, pour célébrer l'événement en 2009.

Matériellement, l'exposition pour les 15 ans occupait un bel espace avec des panneaux qui reprenaient les différents thèmes de Japan Expo, et qui affichait surtout les dédicaces des différents invités au fil des éditions en plus de dessins spécialement cette année. Elle était cependant un peu en marge des flux de circulation, ainsi que la boutique officielle du festival, située juste à côté.

En revanche, même si je suis guère au courant des nouvelles de ce secteur, le côte jeux vidéo a été bien garni avec des titres récents en démonstration et une belle brochettes de professionnels venus du Japon, qui composent un beau tableau de chasse pour les organisateurs, malgré l'annulation de la venue de Shigeru Miyamoto.

Sur le papier, vous avez plus d'une soixantaine d'invités ou de groupes, mais j'avais repéré deux noms : Izumi Matsumoto, l'auteur de Kimagure Orange Road et Kalafina, le trio de chanteuses produit par la compositrice Yuki Kajiura. Bien entendu, il a fallau que le seul concert de Kalafina se chevauche avec la conférence publique de Matsumoto mais cela est aussi la marque de fabrique de Japan Expo, avec un programme dense et il est difficile de s'y ennuyer.

Le plus joli conflit d'agenda que j'ai eu a été à 15h, le vendredi après-midi, avec le concert de Nogizaka46, le talk-show pour K Missing Kings avec Yui Horie, l'avant-première de Sword Art Online II et les préselections du World Cosplay Summit, sans oublier la master class d'Izumi Matsumoto. À 15h, il y avait aussi une séance de dédicaces de Shin Sasakiu, le producteur exécutif de Mobile Suit Gundam UC sur le stand Saiko Japan. Quelques personnes étaient venues avec leur Blu-ray à faire signer mais il n'y avait pas foule et le staff invitait les passants à venir en leur distribuant des tickets.

On ne le dit pas assez mais les événements ne se limitent pas aux scènes officielles du festival. J'ai surveillé le programme du stand Saiko Japan, car il proposait parfois des invités inédits ou bien permettait au public d'approcher des artistes plus facilement. Des groupes se sont produit sur la micro scène, tel que les idoles Orange Port Live ou bien le chanteur Yûki, qui, à 19 ans, était sans doute plus jeune que ses chansons.

Yusuke Nakamura, l'illustrateur à l'origine de l'univers de The Tatami Galaxy, était également régulièrement en dédicaces au stand.

Le groupe Kalafina a aussi fait leur apparition plusieurs fois et de ce côté, j'ai été agréablement surpris par leur présence récurrente dans ces rendez-vous annexes chez Saiko Japan ou bien Wakanim ou sur la scène de Japan in Motion, où, en bonnes professionnelles, elles se sont prêtées à divers jeux sponsorisés, entre deux séances de dédicaces.

À ma connaissance, elles n'ont chanté qu'au Live House le dimanche, qui était bien rempli alors que la salle est bien plus clairsemée pendant d'autres concerts. Nous avons pu les entendre interpréter des titres de Puella Magi Madoka Magica, Black Butler et Fate Zero, avant de finir par du Kara no Kyôkai et notamment Sprinter, le générique de fin du 5ème film, Spirale Contradictoire, une chanson que j'attendais.

Une autre scène non officielle était celle de l'espace Kawaii, où se sont regroupées des boutiques et autres stands dont j'aurai toutes les peines du monde à définir, à part dire que c'était une mini convention Tokyo Crazy Kawaii. Quand je suis passé, je suis tombé sur des démos de DJ mais d'après le flyer, il y avait un programme sur scène du vendredi au dimanche, avec des  "Live Stages". Cependant, on m'a gentiment expliqué que ce qui était écrit ne correspondait plus avec ce qui était exactement prévu mais je n'ai pas insisté. Je remarque juste que cette partie de Japan Expo était peu fréquentée, avec une grande surface sans stand et uniquement la scène de catch avant de rejoindre le Live House et une région avec plus de monde.

Japan Expo 2014 occupait les mêmes Hall que l'année dernière, malgré l'absence de Comi'Con. Le Hall 4 formait la scène Japan Expo, tandis que le Hall 5 accueillait les éditeurs et les distributeurs officiels, les stands japonais, les activités ludiques, la culture Japon, les stands de mode et d'accessoires, et les stands jeunes créateur, comme d'habitude. Les absents de taille dans le Hall 5 étaient toutes les boutiques de produits de japanimation "autres" qui ont été installées dans le Hall 6.

Du coup, la place libérée a été occupée par des activités ou bien par des expositions en laissant les stands de jeunes créateurs "mode" un peu isolés entre deux espaces où les gens circulaient peu par rapport à d'autres couloirs. Le fameux couloir de la mort, pour passer du Hall 5 au Hall 6, qui était généralement bouchée l'après-midi était fluide. Les gens ont aussi pris l'habitude de circuler via l'extérieur qui permet de gagner du temps, notamment quand il faut rejoindre la sa scène principale depuis le Hall 6.

Hormis les boutiques, le Hall 6 était le repères des jeux vidéo et des fanzines, avec en bordure un espace Web District pour les web séries. Dans ce dernier secteur, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas foule en semaine mais quand même pas mal de monde le week-end, ne serait-ce pour rester manger dans le coin. La nouveauté a été aussi une nouvelle entrée des visiteurs qui débouche directement par les stands amateurs avant de traverser les étales professionnelles. C'était plus efficace que l'arrivée via la terrasse, où les gens sont moins enclin à traverser les allées.

Pour marquer les 15 ans, vous trouviez sur le sol des étoiles avec les différents noms d'invités. 

En plus de la scène Web district, vous trouviez une estrade pour les jeux vidéo, et une autre qualifiée de scène 15 ans.  L'innovation – en tout cas, je ne me souviens pas avoir vu la même chose en 2013 – est que les programmes sur les scènes Jeux Vidéo et 15 ans ont été filmés en direct et retransmis en streaming sur internet.

Sur place, vous avez du voir passer de la promotion pour l'application Japan Expo pour smartphone. Je trouve le concept louable, avec une application qui fonctionne off-line alors que la 3G est plutôt saturée. Concrètement, cela m'a servi pour retrouver le stand de Kokoro, alors que je les cherchais chez les amateurs comme l'année dernière alors qu'ils sont montés d'un niveau en allant dans le quartier jeune créateur. Au lieu d'avoir à déballer le plan papier et essayer de déchiffrer le nom du stand en petit caractère, il s'est affiché immédiatement en rouge sur le plan 3D sur mon smartphone.

Pour les programmes, en revanche, c'est à revoir. D'abord parce que l'application ne montrait que les listes du mercredi au vendredi alors que le fichier PDF sur le site affichait bien l'ensemble de la programmation sur les 5 jours. Ce n'est que le samedi matin que j'ai eu droit aux détails des réjouissances pour le week-end. Je n'ai pas compris pourquoi, alors que le contenu de l'application était régulièrement remis à jour. C'était pour moi l'intérêt d'avoir un agenda dynamique.

L'autre limitation qui vous fait abandonner tout espoir d'utiliser l'application était la navigation. Vous faites défiler le programme de la journée mais si par malheur vous cliquez pour espérer voir plus de détails, vous tombez d'abord sur un écran avec pas tellement plus de détails et en plus en revenant en arrière, vous êtes revenu à la page par défaut des programme. Vous êtes bon pour renaviguer dans les menus. C'est juste inutilisable en pratique : Je me suis rabattu sur le papier et mon propre agenda.

Le lien entre les différentes rubriques gagnerait a être amélioré. Il est dommage d'avoir les informations sur les invités mais dans le programme, il n'y a aucun lien entre une séance de dédicace ou une conférence avec la fiche de l'invité. Même chose au niveau du plan. Il faut soit détourner l'usage de la fonction itinéraire ou bien avoir mis un exposant en favori pour le retrouver sur plan, au lieu d'avoir un moteur de recherche direct.

Quant à la rubrique "organiser sa visite", elle se réduit à une simple check list, alors qu'un filtre qui permet d'avoir un agenda personnalisé aurait une forte valeur ajoutée, notamment pour repérer les conflits et identifier plus facilement le meilleur créneau quand il est possible de voir le même spectacle et qu'on a la possibilité de venir plusieurs jours ^_-

De toute manière, il y avait toujours autant de points info dans les allées et une bonne signalétique. J'ai eu l'impression que les stands de ce genre avaient doublé de taille. J'ai pu remarqué aussi une version nomade :  Des membres du staff se promenaient avec une bannière info sur le dos.

Pour revenir au salon, la dernière grosse nouveauté à mes yeux est évidemment ce 5ème jour en plus le mercredi. En fait, il ne s'agit que d'un après-midi qui s'est prolongé en nocturne jusqu'à 21h. C'était sensé être la journée la plus calme pour mettre le moteur en route, mais j'ai trouvé qu'il commençait à y avoir des visiteurs à la fin de l'après-midi mais pas autant qu'un jeudi de l'année dernière, par exemple. En revanche, c'est devenu rapidement très calme après 19h.

Je conclus ce premier article en abordant la partie culture traditionnelle du salon. J'ai mentionné le stand Saiko Japan mais pas de l'espace Japan Moment, qui regroupait des artisans japonais dans un même espace à la manière du Kawaii, et qui comportait aussi une scène.

L'agenda est un sous-ensemble du programme de la scène culturelle, en se concentrant principalement aux spectacles musicaux. Cela m'a permis de voir certaines prestations que j'aurai manquées en me limitant au programme de la scène culturelle – toujours à cause des conflits d'agenda.

Une des présentations était un mélange des époque entre tradition et modernité, avec du chant, de la danse et des images projetées sur des cubes déplacés sur scènes au file des différents tableaux.

En marge de leur scène principale, Japan Moment avant monté des micro estrades pour faire des démonstrations. Cela pouvait être une cérémonie du thé mais j'ai pu voir une version abrégée du spectacle du Renard à 9 queues, avec une seule personne au lieu de la troupe entière.

Ce qui m'enchante dans la programmation culturelle, c'est le renouvellement des spectacles. Certes, vous en retrouver quelques uns d'une année sur l'autre, mais même là, il y a un effort pour ne pas lasser.

Cette année, vous pouviez également tombés sur une présentation de marionnettes par exemple.

Je me souviens avoir une forte présence de la calligraphie il y a deux ou trois ans, puis pas grand chose en 2013 et là, nous en avons eu un peu plus.

Les artistes essaient d'être originaux pour se démarquer des autres. Ainsi, Hiroko Watanabe s'est associée avec un groupe de musiciens Kumunoue qui jouaient pendant qu'elle construisait littéralement sa calligraphie en 3 dimensions. Le public dans la salle a eu droit a une distribution gratuite d'un single du groupe à la fin de la représentation. J'ai bien aimé le mot du présentateur / chauffeur de salle en direct : "Si vous voulez des CDs du groupe Kumonoue, ils sont en vente au stand XX. Ah, ben non, ils ne les vendent pas, ils les donnent!".

Quant à la troupe Kirie, elle a proposé un spectacle dansant pour raconter l'histoire du Renard à 9 queues, tout en composant aussi ses caractères calligraphiques sur des toiles.

Pour Asanagi Yûnagi, je suis plus mitigé quant à leur spectacle bien gentil, mais sans plus.

J'ai regretté de ne pas avoir vu tous les représentations de la troupe Ouen-za, qui proposait des danses modernes en habits traditionnels. J'ai juste suivi leur Tokyo Oiran Dramatic, qui raconte l'entrée d'une jeune fille dans une maison qui forme les courtisanes.

Les geishas étaient à l'honneur avec plusieurs spectacles programmées de leur danse des quatre saisons mais aussi des photo calls et même une masterclass pour apprendre quelques règles de base au public, tel que le maniement gracieux d'un éventail.

Le défilé de mode de kimonos, que j'ai pu voir le samedi, était aussi très réussi.

La ville de Kyôto avant un grand stand et aussi une mini scène, où a eu lieu quelques spectacles, avec des danseuses mais aussi des maïko, des apprenties geisha. 

Dans un tout autre genre, il était difficile de départager qui étaient les plus énergiques entre les jeunes Satsumasendai Odori-daiko et les Takarabune qui ont fait des démonstrations d'Awa Odori.

Hormis les tambours classiques et autres taiko, les instruments à l'honneur cet année ont été le shamisen et le koto.

Un stand était justement là pour faire la promotion d'Okinawa, et les Sansanar, originaires de l'archipel ont tenu plusieurs représentations dedans.

Quant à Megumi Abiko, avec son sanshin, elle a interprété des chants classiques, ses propres composition mais aussi des chansons d'anime dont celle d'Arrietty, le petit monde des chapardeurs et We are, le fameux générique de One Piece.