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“Un podcast de mars 2006”

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Transcription

Bonjour, c’est Pazu. Nous sommes ensemble pour un nouveau rendez vous anime manga sur Animint. L’émission d’aujourd’hui est consacrée aux world masterpiece theater.

Alors, tout d’abord, les world masterpiece theaters c’est quoi? Ce sont des dessins animés particuliers produits par la Nippon Animation entre 1974 et 1997, avec une nouvelle série chaque année. Pendant tout ce temps, ils ont été diffusés sur la chaîne Fuji Terebi, à raison d’un épisode par semaine, tous les dimanche soir vers 19h30. Ils ont la particularité d’être des adaptations de romans occidentaux, qui sont des classiques de la littérature juvénile. Ces anime n’ont pas de caractère spécialement japonais et se sont bien exportés dans les pays occidentaux dont la France. Si je vous dis Heidi, Tom Sawyer ou les quatre filles du docteur March, ce sont autant d’exemples de World Master Piece Theater. Pour illustrer, voici le générique de Tom Sawyer. Cela devrait vous rappeler quelques petits souvenirs.

...Générique de Tom Sawyer...

Je vous propose maintenant de passer en revue les différents World masterpiece theaters et de s’attarder un peu sur les plus connus.

Je commence par la plus ancienne série, qui date de 1974. Il s’agit de Arupusu no Shôjo Haiji, plus connu chez nous, sous le nom de Heidi. L’histoire, tout le monde la connaît : Elle est tirée du roman de Johanna Spiri. La petite Heidi est placée sous la garde de son grand père qui habite dans un chalet perdu dans les Alpes. Le vieil homme est bourru mais il va vite s’attacher à sa petite fille. Ils vivent tous les deux une existence insouciante à la montagne. Les choses se gâtent quand la tante d’Heidi fait revenir de force Heidi à Francfort pour parfaire son éducation. Heidi ne se plait guère dans la ville et cherchera à revoir ses pâturages.

La série reste dans les annales au Japon. D’abord à cause de son succès inattendu, qui amorce la mise en place du système des World Masterpiece Theaters. Heidi illustre la recette qui marche et qui innove à l’époque. Au lieu d’avoir un anime de Science Fiction ou burlesque, c’est un anime plutôt réaliste. Les histoires des World Masterpiece Theaters mettent en avant des enfants confrontés à quelques drames aux alentours du XIXème ou du début de XXème siècle. Les anime cherchent à retranscrire le plus justement possible les scènes de leur vie quotidienne, avec leur moments de joie et de tristesse. D’autre part, la qualité des World Masterpiece Theaters est supérieure aux autres productions télévisées de la même époque. C’est criant lorsque l’on regarde les dessins animés de la Toei Animation, qui sont beaucoup plus laids.

Heidi reste également dans les annales parce que c’est une des réalisations d’Isao Takahata, le célèbre fondateur des studios Ghibli, à qui l’on doit le tombeau des Lucioles ou Pompoko.

Hayao Miyazaki a également participé à Heidi et s’occupait du layout, un poste clef dans la conception d’une série. Alors le layout cela consiste en quoi? Dans une production, vous avez les équipes en amont qui sont en charge des travaux préparatoires comme le story board ou la conception des personnages et le choix des couleurs. Vous avez aussi en aval les personnes qui produisent à proprement le dessin animé. Ce sont les animateurs, les décorateurs et les responsables de prise de vue avec la caméra par exemple. Le layout-man, comme on l’appelle, interprète le travail des équipes amont et le trabscrit dans une multitude de documents pour les équipes aval.

En France, la série d’Heidi est arrivée tardivement. La première diffusion date de 1981 et elle a été moins rediffusée que chez nos voisins européens, que ce soit en Espagne, en Italie ou en Allemagne. D’ailleurs, je vous propose d’écouter, non pas le générique français ni le génériques japonais, mais le générique Allemand de Heidi. C’est parti.

...Générique de Heidi...

En 1975, la chaine Fuji Terebi continue l’expérience des World Masterpiece Theaters et commande cinquante deux épisodes du Chien des Flandres. L’histoire est triste: C’est l’histoire d’un petit garçon Nello, qui a du talent pour la peinture mais qui est un pauvre orphelin avec un vieux grand père pour seul famille. Son plus fidèle compagnon est Patrasche un chien qu’il a recueilli. Cette série ne doit pas être confondu avec une autre adaptation plus récente faite en 1992 par la Tokyo Movie Shinsha et diffusée plus souvent chez nous. Voici un petit aperçu du générique de la toute première série.

...Générique de Flander no Inu...

Les World Masterpiece Theaters suivants ne sont pas connus en France car ils n’ont jamais été diffusés chez nous à ma connaissance. D’abord Marco en 1976, puis Rascal en 1977, Perrine Monogatari en 1978 et enfin Akage no Anne en 1979.

La série est inconnue chez nous mais elle est passée ailleurs en Europe ainsi qu’au Québec. Akage no Anne fait partie des plus célèbres séries au Japon. Il s’agit de l’adaptation du roman canadien de Anne... la maison aux pignons verts, une fiction rédigé par Lucy Maud Montgomery. Anne est une orpheline adoptée par un frère et une soeur qui souhaitaient plutôt un garçon pour les aider à la ferme. Grâce à sa joie de vivre et son imagination débordante, Anne parviendra à non seulement gagner le coeur de ses parents adoptifs malgré eux, mais aussi celui de la petite communauté où ils vivent.

Parmi le staff de l’anime, on retrouve Isao Takahata en tant que réalisateur et Hayao Miyazaki en charge du layout des quinze premiers épisodes. On y découvre aussi Yoshifumi Kondo au character design et Nizu Yamomoto en tant qu’assistant du directeur artistique. Yoshifumi Kondo a été un réalisateur prometteur des studios Ghibli, où il a dirigé le film Mimi ô Sumaseba mais il est décédé il y a maintenant plusieurs années de cela maintenant. Quant à Nizu Yamamoto, il est devenu un directeur artistique et travaille sur les décors des films Ghibli. Je vous invite maintenant à écouter le générique d’Akage no Anne.

...Générique d'Akage no Anne...

Les World Masterpiece Theaters des années 80 sont tous passés en France, que ce soit sur Antenne 2 ou FR3 à l’époque, ou un peu plus tard sur la Cinq ou sur TF1. Sans entrer dans le détail, je vous énumère un peu les séries: En 1980, nous plongeons dans l’Amérique XIXème siècle avec Tom Sawyer. En 1981, nous faisons un tour sur une île perdue avec Flo et le Robinson Suisses, puis en 1982 avec Karine ou l’aventure du nouveau monde. En 1983, on quitte les mondes exotiques pour retourner dans les montagnes, avec dans les Alpes avec Annette. En 1984, c’est Cathy la petite fermière, et en 1985, Princesse Sarah.

Princesse Sarah est un des tous premiers dessins animés qui soit arrivé sur la Cinq en provenance des chaînes italiennes. Il y a d’ailleurs une petite anecdote à ce sujet. Savez-vous que le générique français de Princesse Sarah est chanté par Christina D’Avena, qui est la Dorothée italienne, et chante les génériques des dessins animés chez nos voisins transalpins? A l’époque, ils n’avaient pas encore trouvé de personne pour rechanter les génériques chez nous. Revoici le générique de Princesse Sarah.

...Générique de Princesse Sarah...

Je reprends mon énumération des World Masterpiece Theaters là où je m’étais arrêté. Après Princesse Sarah, c’est la petite orpheline Pollyanna qui arrive en 1986, suivie par les quatre filles du docteur March en 1987. En 1988, c’est au tour du petit Lord puis de Peter Pan, en 1989.

Peter Pan> est passé il y a longtemps sur M6, et si certains s’en souviennent, vous avez du remarquer que la série se démarque fortement des autres World Masterpiece Theaters. L’histoire flirte avec l’imaginaire et le fantastique, ce qui est normale étant donné qu’il s’agit là d’une adaptation du roman de James Mattew Barrie. En revanche, l’adaptation est très libre et elle réinvente la moitié des aventures, alors que les séries précédentes suivaient plus respectueusement les romans d’origine. Le dessin des personnages détonne aussi par rapport aux précédentes réalisations. C’est le style très particulier de Takashi Nakamura qui est aussi le réalisateur de Peter Pan. Nakamura est peu connu du grand public mais il a été directeur d’animation sur Akira et il est l’auteur de productions plus personnelles comme un arbre de Palm ou Fantastic Children. Si vous connaissez ces deux derniers titres, vous serez d’accord avec moi, qu’il a un style très particulier et facilement reconnaissable. Pour illustrer tout ça, je vous propose le générique japonais de Peter Pan no Boken.

...Générique de Peter Pan...

En 1990, on revient à un style plus classique avec Papa longues jambes. C’est inspiré du roman de Jean Webster. L’histoire se passe aux Etats-Unis au début du XXème siècle avec Judy qui est une pauvre orpheline. Elle est douée pour l’écriture et elle rêve de devenir écrivain. Elle est soutenue par un mystérieux bienfaiteur qui lui permet de suivre une scolarité à la Lincoln Memorial school. De son bienfaiteur, elle a juste pu apercevoir son ombre immense sur le sol avant qu’il ne parte. Dès lors, elle le surnomme Papa longues jambes et elle lui écrit de nombreuses lettres chaque mois, où elle lui relate sa nouvelle vie, qui n’est pas rose tous les jours.

Il existe également un téléfilm de Papa longues jambes, inspiré bien sûr par la même histoire mais qui n’a rien à voir avec la série. Le téléfilm date d’ailleurs de 1979 et a été produit par la Tatsunoko. Il s’agit plutôt d’une comédie musicale, faite sur le modèle du film américain datant de 1955, un film dans lequel a joué Fred Astaire. Je vous propose maintenant d’écouter le générique japonais de Papa longues jambes, la série télé.

...Générique de Papa longues jambes...

Le World Masterpiece Theater de 1991 se déroule à la veille de la deuxième guerre mondiale, en Autriche. Il s’agit des enfants du capitaine Trapp. Maria étudie dans un couvent pour devenir religieuse mais elle est envoyée dans la famille d’un veuf, le capitaine Trapp, pour s’occuper de ses sept enfants. Ceux_ci se montrent d’abord hostiles avec elle et elle découvre avec effroi qu’elle est la vingt sixième gouvernante ou bonne à venir s’installer en quatre ans. Finalement, c’est via des leçons de chant qu’elle finit par amadouer les enfants et à se faire aimer d’eux. Quant au capitaine, il cherche une nouvelle mère pour ses enfants et se fait approcher par une baronne, jalouse de Maria. Ce qui va provoquer quelques heurts. Le roman d’origine est un récit auto biographique de Maria Augusta Trapp. Au delà des histoires de coeur, la famille sera confronté à la montée du nazisme en Autriche et à l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938. Cette fois-ci, je vous propose d’écouter non pas un générique mais la chanson principale de la série, la chanson de la chorale des enfants: Do Ré Mi no Uta. Pour la petite histoire, il s’agit d’une reprise de la chanson originale de la célèbre comédie musicale américaine, la Mélodie du bonheur, également inspirée du roman de Maria Trapp.

...Générique des Enfants du capitaine Trapp...

1992 est l’année de Jackie dans la Savane, l’histoire d’une petite fille anglaise, qui doit quitter sa seconde patrie, le Kenya suite à son indépendance. En 1993, c’est la diffusion de Petites bonnes femmes, une sorte de suite aux Quatre filles du docteur March, où on retrouve Jo confrontée à sa classe. Puis vient le tour en 1994, de la superbe série Tico des sept mers. Nanami parcours les océans avec son père océanologue et son orque Tico. Ils sont à la recherche de la légendaire Baleine Lumineuse. Ils ne sont pas le seuls hélas et une grande firme industrielle est également partie à la chasse à la baleine. Pour une fois, ce World Masterpiece Theater n’est pas inspiré d’un roman et se démarque des autres par son côté fantastique et aventures. Il est plus à rapprocher de dessins animés comme Conan le fils du futur que des autres dessins animés romantiques. Cela ne l’empêche pas d’être plein de bons sentiments et de rester dans l’esprit des World Masterpiece Theaters.

Bon, tout ceci vaut bien un petit générique. Voici Sea you Loves, le générique de début de Nanatsu no umi Tico.

...Générique de Nanatsu no umi Tico...

Nous nous sommes arrêtés en 1994. Il ne nous reste plus que trois World Masterpiece Theaters à découvrir, qui sont plutôt inconnus au bataillon en France, faute de diffusion, à ma connaissance.

Je commence par 1995 avec le ciel bleu de Roméo, une sombre histoire qui se déroule en Italie au XIXème siècle. Pour sauver les siens, le petit Roméo accepte de partir à Milan pour travailler comme petit ramoneur.

Le World Masterpiece Theater de 1996 relate de nouvelles aventures de Lassie, le chien célébrissime, dont la notoriété ne doit être contestée que par Rintintin.

Le dernier World Masterpiece Theater date de 1997 avec Ienakiko Remi, une adaptation très libre de Sans famille d’Hector Malot. Attention, il ne faut pas confondre Ienakiko Remi avec la série de la Tokyo Movie Shinsha, que nous connaissons mieux en France et qui a été mainte fois diffusée. L’adaptation de la Tokyo Movie Shinsha qu’a réalisé Osamu Dezaki est d’ailleurs plus fidèle au roman et plus juste au niveau de l’atmosphère. Vous allez tout de suite comprendre pourquoi. Dans Ineakiko Remi, Remi est une fille! Cela modifie pas mal de choses et Remi s’attache à Mathias par exemple. Vous pouvez oublier tout ce qui concerne la petite Louise. Je ne vous cache pas que c’est assez déroutant.

Depuis Peter Pan, les World Masterpiece Theaters étaient sur le déclin avec des essais pour renouveler le genre mais toujours est-il que le nombre d’épisodes est allé en diminuant. Une série comme Akage no Anne comportait cinquante épisodes. Peter Pan n’en a plus que quarante et pour finir Ienakiko Remi s’est terminé au bout de vingt trois épisodes, faute d’audimat, soit moins d’épisodes qu’une série moyenne aujourd’hui. Une série de longueur moyenne comporte vingt six épisodes. C’est tout logiquement que la chaîne Fuji TV a mis fin à ses commandes annuelles auprès de la Nippon Animation pour sa tranche de grande écoute le dimanche soir. Cela a sonné le glas pour les World Masterpiece Theaters.

Pour finir sur une note positive, je vais vous faire écouter le générique de début d’Ienakiko no Remi. Comme quoi, tout a été loin d’être catastrophique sur cette série, dont la bande son a été particulièrement soignée. Cela terminera notre dossier sur les World Masterpiece Theaters et j’espère que cela vous a plu. Vous trouverez plus de détails dans les fiches sur le site Animint et n’hésitez pas à consulter le forum. Je vous dis à très bientôt sur Animint et, sans plus attendre, voici Ai ni Tsuite le générique de début d’Ineakiko Remi.

...Générique d'Ienakiko no Remi...

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