Deunan est une experte en missions commandos et évolue dans un monde en guerre depuis des années. Elle affronte hommes et cyborgs dans des combats urbains, dans des lieux dévastés par les batailles et isolés de ce qu'il reste de civilisé sur la planète. Elle ignore cependant que sa lutte est désormais sans enjeu car le monde est revenu à une période de paix, qu'instaurent progressivement des nations émergentes comme Olympus, la cité modèle.

Les forces spéciales d'Olympus extirpent Deunan de sa jungle urbaine et la font venir dans la cité, où son expérience militaire lui permet d'intégrer les ESWAT, une équipe de supers policiers. Elle doit aussi son arrivée à Briareos, un de ses anciens compagnons de guerre, qui est devenu un cyborg et qui est à Olympus depuis quelques temps.

La population d'Olympus est spéciale : elle se compose majoritairement de bioroïds, des humains créés artificiellement à la chaîne, dont ils ont limité les émotions et les capacités de reproduction pour éliminer la haine source de conflit. Ils sont de parfaits sujets pour la société modèle surveillée par Gaïa, un super ordinateur lui-même aux mains de sages, humains naturels qui sont les membres du conseil. La directrice Athena dirige Olympus d'une main ferme mais elle doit composer avec les positions du conseil et celles des militaires, des hommes naturels n'éprouvant que mépris ou peur face aux bioroïds qui, selon eux, menacent la survie de l'espèce humaine.

La situation politique devient rapidement explosive et Deunan se retrouve prise à partie dans les affrontements.

Appleseed est un film tout en images de synthèse 3D comme le célèbre film de Final Fantasy les créatures de l'exprit. Au niveau du détail des personnages, le film va moins loin que l'oeuvre d'Hironobu Sakaguchi. Les expressions des visages sont encore loin d'être naturelles. Le dessin des personnages est très éloigné de l'oeuvre originale de Masamune Shirow, si nous ne tenons pas compte des personnages robots comme Briareos. Une Deunan en pleurs a plutôt l'allure d'une poupée en porcelaine d'où s'écoulent des larmes. Il manque une certaine émotion. D'un autre côté, les scènes d'action, les meccha et les paysages sont époustouflants. Il s'agit non seulement de l'animation mais aussi du jeu subtil des lumières. Les vues sur la cité d'Olympus sont de toute beauté.

Les histoires dans le manga d'Appleseed ne sont pas un modèle de cohérence et de clarté, surtout avec les multiples notes de l'auteur qui se délecte des remarques de bas de page sur tel ou tel détail. Par rapport à la source, le scénario est donc la bonne surprise du film. Tout en s'inspirant du manga, l'intrigue est différente. Nous retrouveons les mêmes protagonistes mais les rôles ne sont pas les mêmes. La graine de pomme ne rattache pas du tout au même objet, suivant que nous soyons dans ce film ou le manga. Le recit est conduit sans grande surprise mais de façon efficace et claire.

Le film d'Appleseed est sorti au Japon en avril 2004 et a fait l'objet d'une diffusion aux Etats Unis en janvier 2005. La bande originale est visiblement orientée pour le public américain avec générique rap et hip hop. Cet exercice de coopération musicale nippon américain, s?il fut un succès pour Ghost in the Shell Stand Alone Complex, donne un résultat décevant sur Appleseed. Pour les génériques, on aime ou on n'aime pas mais la bande originale dessert les scènes du film et c'est fort dommage. C'est dans ce genre d'exemple que nous nous rendons compte de l'importance cruciale d'une bonne musique pour une oeuvre cinématographique.