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Kaze Tachinu

Kaze Tachinu
 

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Fiche technique

Autres titres 風立ちぬ (japonais)
Vent se lève [Le] (français)
Wind Rises [The] (anglais)
FormatFilm
StudioGhibli
GenreRomance / Historique / Drame / Fantastique / Mécaniques
Période2013
Durée126 min
Interêt global   aidecoeur1.gif
StaffAuteur : Hayao Miyazaki
Réalisation : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Character design : Kitaro Kôsaka
Direction artistique : Yôji Takeshige
Musique : Joe Hisaishi
Direction de l'animation : Kitaro Kôsaka

Résumé

Avec sa mauvaise vue, le jeune Jiro Horikoshi a fait une croix sur ses rêves de devenir pilote mais rien ne l'empêche d'en vouloir en construire. Il quitte sa campagne pour suivre un cursus d'ingénieur à l'université. Pendant cette période, alors qu'il rentre à Tôkyô en train, un énorme tremblement de terre coupe la ligne et dévaste les environs. Alors que la capitale et ses faubourgs sont à la proie des flammes, Jiro regagne ses quartiers à pieds, en aidant au passage ses deux voisines dans le train à rentrer chez elles.

Une fois passé cet épisode mouvementé, l'étudiant poursuit ses études jusqu'au diplôme et rejoint le groupe Mitsubichi, qui tente de vendre un modèle de chasseur à l'armée. Dès ses premiers travaux, le jeune ingénieur montre ses talents mais ceux-ci ne peuvent pas être exploités immédiatement : Ses conclusions remettent en cause les fondements même des avions en train d'être construits.

Jiro est finalement envoyés en Allemagne avec plusieurs de ses collègues, où un accord inter gouvernemental leur donne accès à la technologie allemande ou du moins, en partie. Sur place, le groupe de japonais doit faire face aux réticences de leurs hôtes qui leur bloquent régulièrement le chemin dès qu'ils s'aventurent au-delà des sentiers battus.

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Commentaire

Annoncé comme le dernier long métrage dans la carrière d'Hayao Miyazaki, Kaze Tachinu est un film atypique. L'époque n'est pas foncièrement nouvelle car elle traite de l'avant guerre, une époque déjà abordée dans Porco Rosso qui montrait les traces du régime mussoliniens ci et là. Il existe même un semblant de lien entre les deux films, avec l'apparition de Giovanni Battista Caproni, un concepteur d'avions en Italie, qui visite les rêves de Jiro.

Ces rêves sont l'occasion de retrouver la touche du fantastique chez Hayao Miyazaki, avec des scènes où l'esprit vagabonde au gré de constructions mécaniques surnaturelles. Nous sommes cependant loin des moments théâtraux qui caractérisent les chefs d'oeuvre du réalisateur japonais et qui sont autant de tableaux magistraux agrémentés par la musique de Joe Hisaishi et remplis de poésie. Ici, les rêves apportent leur touche fantaisiste mais sans plus, et se situent au même niveau que les passages classiques pleins de vivacité, vus régulièrement dans Porco Rosso ou bien parfois dans Nausicaä

En effet, en dehors du pays des songes, nous retombons dans un univers réaliste et un contexte dur, où la pression des régimes dictatoriaux et le souffle de la guerre sino-japonaise se fait déjà sentir.

À la réflexion, l'atmosphère pesante n'est pas quelque chose de nouveau chez le cinéaste, si vous considérez le monde sans pitié de Nausicäa, celui de Mononoke Hime ou même l'univers du Château Ambulant. L'auteur ne se contente pas d'enchaîner des films du genre Totoro ou autre Ponyo sur la Falaise. De même, le côté réaliste transparaît dans des films, où Hayao Miyazaki a laissé ses traces à défaut de les avoir réalisés, que ce soit la Colline aux Coquelicots ou Mimi ô Sumaseba.

En revanche, l'univers enchanteur ou l'appel à des scènes légères irréalistes pour détendre l'atmosphère sont bien en retrait par rapport à la description de la vie de Jiro Horikoshi, qui s'enchaîne tel un documentaire. La méthode de narration fait beaucoup plus penser à un Isao Takahata qu'au Hayao Miyazaki connu jusqu'à présent.

Cette impression est accentuée par la succession de nouveaux d'avion qui s'enchaînent au fil des ans, que ce soit des modèles japonais ou européens. Chaque scène tient de la photographie d'époque, avec quelques moments, où nous nous attardons sur les prouesses techniques des ingénieurs pour compenser les faiblesses de leur industrie locale, telle que l'absence de moteurs à la fois puissants et légers. Nous sentons là l'engouement du réalisateur pour les avions.

En dehors du parcours professionnel de Jiro Horikoshi au sein de l'industrie aéronautique, le scénario aborde aussi sa vie sentimentale. Là aussi, le côté réaliste prend le pas sur l'aspect romantique. Certes, quelques scènes jouent un peu avec les lois de la physique mais sans choquer, et le contexte de la guerre et les limites de la médecine de cet âge viennent nous replonger vers des épisodes concrets plus douloureux. Le réalisateur capture non seulement la vie d'un couple et leur conception de l'amour, mais aussi celle de toute une époque, interprétée et pas seulement comme un témoignage.

Au-delà des scènes qu'il choisi de montrer ou pas, ses personnages secondaires émettent de nombreuses remarques contre le régime ou les choix absurdes qui sont faits, où par exemple, la faille critique de conception d'un appareil passe sans problème, car il s'agit du premier modèle japonais, qui fait la fierté des militaires.

En ce sens, il est compréhensible que le long métrage ait pu entraîner quelques controverses quelques soient les bords. La droite nationaliste, dont le petit jeu politique est d'encenser le régime d'antan, s'est offusquée de ces attaques contre le régime et de la vision pacifique du concepteur fameux chasseur Zéro.

À l'opposé, les partisans ont reproché le choix du sujet, en mettant en avant une industrie, qui a employé de force bon nombre de travailleurs, notamment dans les colonies asiatiques d'alors. Le portrait de Jiro Horikoshi est moins un hymne à la paix qu'un hommage aux prouesses des ingénieurs de l'époque, au sein d'une période difficile, où ils sont à la fois victimes du régime et des privilégiés.

Cette position de neutralité au niveau du personnage principal, brouille les messages mais donne une force certaine au film, via ce sentiment d'inconfort, où le métier prend le pas sur une quelconque considération personnelle. Nous sentons le caractère d'abnégation renommé des japonais, accentué dans le film quand il ne s'agit non seulement des positions politiques mais de la vie de couple.

Nous retiendrons surtout cette histoire d'amour dans le temps, qui est en contraste avec les élans chevaleresques des grandes aventures, pour revenir à des concepts plus simples, mais tout aussi forts. Au sein de la dure réalité, la romance est la véritable note d'émotion du film, au-delà des différents événements chronologiques qui s'enchaînent mécaniquement et bien qu'elle soit un peu en marge, cette histoire d'amour laisse la véritable empreinte du film chez le spectateur, après qu'il ait vu le long métrage.

Avis des membres d'Animint

Appréciation Générale : 4,3
Animation : 4,7
Graphisme : 4,3
Personnages : 5,0
Histoire : 4,7
Bande son : 4,3

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