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Furusato Japan

Furusato Japan
 

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Fiche technique

Autres titres ふるさとJapan (japonais)
Chorale [La] (français)
Japan, Our Homeland (anglais)
FormatFilm
StudioWAO
GenreHistorique / Ecole / Enfants / Drame / Tranche de vie / Musique
Période2007
Durée96 min
Interêt global   aidecoeur2.gif
StaffAuteur : Akio Nishizawa
Réalisation : Akio Nishizawa
Scénario : Akio Nishizawa
Character design : Hiroshi Kugimiya
Direction artistique : Tadashi Kudo
Musique : Makoto Kuriya

Résumé

L'histoire se déroule en 1956, à Kiba, l'un des faubourgs de Tôkyô. L'année scolaire commence dans l'école élémentaire pour les enfants du quartier, au cours d'une rentrée marquée par l'arrivée du nouveau professeur de musique, Mademoiselle Rieko Sakamoto.

En plus des cours de musique pour toute l'école, Mademoiselle Sakamoto partage la responsabilité d'une classe avec un autre professeur, Monsieur Takii, une classe qui accueille une nouvelle élève, Shizu Miyanaga, qui est originaire de Kobe et qui souhaite percer dans le domaine musical quand elle sera grande.

Le délégué de classe, Akira, est rapidement séduit par Shizu, qui se révèle être une très bonne élève, aussi douée en sport que dans les arts. Il a même l'occasion de la croiser à l'extérieur et de faire un plus ample connaissance. Le garçon n'a pas à rougir de son niveau: Il brille aussi dans ses études et en sport. En revanche, simple fils de menuiser, il ne se voit pas poursuivre de grandes études et ne compte pas passer les examens que prépare son camarade Hiroshi, qui est, lui, fils de docteur.

Sa soeur aînée, Kazuko, le met en garde contre les lycées locaux et les mauvais éléments perturbateurs qui s'y trouvent. En fait, Akira n'a pas d'idée de ce qu'il va faire plus tard et pour l'instant, passe son temps avec ses quatre amis, Hiroshi, Teru, Toshio et le costaud du groupe, Gon.

L'un des grands projets de l'école est de participer à un concours de chorales inter établissement qui a lieu à la fin de l'année. Mademoiselle Sakamoto compte débuter les répétitions dès l'été et commence d'abord par sélectionner ses chanteurs dans toutes les classes. Si la sélection de Shizu n'étonne personne, Akira est tout surpris d'avoir été aussi choisi, à la fois content de pouvoir participer à une épreuve prestigieuse et de passer du temps avec Shizu.

Si à l'école, tout semble aller pour le mieux, à l'extérieur, la petite bande d'amis subit la mauvaise influence de Gon. Celui-ci commet des petits larcins et entraîne ses comparses dans un coup a priori facile. Akira les suit à contre coeur mais il participe à l'opération, qui débouche sur un fiasco: Ils se font prendre la main dans le sac et l'affaire remonte jusqu'aux professeurs.

Pour ne pas être accusée de laxisme en terme de discipline et d'éducation, l'école décide de retirer sa candidature au concours de chorale, pour en faire un exemple marquant pour tous les élèves. Pour Akira c'est la catastrophe. Non seulement son image est définitivement ternie auprès de Shizu, à cause de son acte de voyou mais le voilà en partie responsable de l'annulation d'un projet qui tenait à coeur à sa camarade. Elle ne lui parle plus.

Editions en France

DVD chez Kaze - Collection complète
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Commentaire

Furusato Japan, sorti directement en DVD en France sous le titre la Chorale, est le deuxième long métrage écrit et réalisé par Akio Nishizawa, quelques années après le remarquable Nitaboh. Par son parcours professionnel et ses convictions, Akio Nishizawa véhicule l'image d'un réalisateur professeur, en concevant des films éducatifs.

Dans Furusato Japan, le monde de 1956 est reproduit avec beaucoup de justesse, même si le seul événement officiel mentionné dans le film, rapporté de la grande Histoire est l'acceptation du Japon au sein des Nations Unies au mois de décembre. L'époque marque à la fois le début du renouveau du Japon, tout en conservant les blessures de la guerre, aussi bien chez les gens que dans le paysage et les difficultés. Le dessin des quartiers et les mises en scène de la vie quotidienne reflète un très grand réalisme.

Il n'est pas question ici de prouesses technique. L'animation et les images comportent rarement les raffinements devenus habituels dans les autres grandes productions, notamment si vous comparez avec Omohide Poroporo, qui a une approche un peu similaire, même si la période passée traitée par Isao Takahata est quand même postérieure. L'esprit reste cependant identique avec une lumière braquée sur quelques détails de l'époque.

Citons entre autres, l'avènement de la télévision, dont nous voyons un exemplaire en marche, en vitrine dans un magasin avec les gamins qui rêvent devant. C'est aussi une scène de Kamishibai, le petit théâtre ambulant qui raconte aux enfants les aventures des super héros de l'époque à l'aide d'illustrations mobiles, que fait coulisser le narrateur pendant le récits. Un autre moment reflète encore les difficultés de l'époque avec l'arrivée de cette voisine qui vient offrir de la nourriture aux Yanagisawa, presque par habitude.

La pose du téléphone dans la maison devient carrément une histoire dans l'histoire tout au long du film. Monsieur Yanagisawa travaille chez lui mais ses clients appellent toujours chez sa propriétaire, qui a le téléphone mais pas lui. Le petit détail bien trouvé – sans doute inspiré par des faits réels – est qu'il ne parle jamais au combiné et demande toujours à quelqu'un d'autre de sa famille de le faire pour lui. C'est certes un moyen pour être aux abonnés absents quand quelqu'un le relance pour une livraison en retard mais cela reflète aussi une certaine gêne vis-à-vis de l'instrument téléphonique en lui-même.

La voisine le presse d'installer une ligne chez lui mais il semble ne pas pouvoir se permettre une telle dépense. L'enjeu est finalement de taille et avoir un téléphone, c'est sans doute avoir des clients en plus. Monsieur Yanagisawa se demande alors s'il ne doit pas sacrifier le trésor familial, un sabre passé de génération en génération, pour pouvoir se payer l'installation.

Cet épisode est complètement annexe par rapport à l'intrigue principal mais c'est un de nos préférés. La discussion autour du sabre met en balance sa valeur marchande avec son poids symbolique et ce qu'il représente vraiment pour la famille. Akio Nishizawa insère là son message qui honnie la richesse matérielle qui se fait au détriment de la richesse spirituelle.

Vu maintenant, le sacrifice à consentir pour simplement s'abonner au téléphone peut sembler exorbitant quand nous pensons que l'ustensile existait déjà depuis plusieurs dizaines d'années à cette époque. La démocratisation se faisait lentement et nous sommes encore à mille lieux d'avoir un poste de télévision chez les Yanagisawa, alors que le boom commence à cette période.

D'un autre côté, nous pouvons faire le lien avec la révolution internet que notre génération a connue, et beaucoup de petites entreprises ont du peser le pour et le contre avant de s'équiper, sachant que c'était loin d'être aussi facile et bien plus cher que maintenant.

La première partie de Furusato Japan dresse donc une image bucolique du Tôkyô des années 1950, emprunt de souvenirs d'enfance inspirés par la propre expérience d'Akio Nishizawa d'après ses interviews. Dans ce cadre, il est difficile de faire un anime plus proche du thème tranche de vie que celui-ci et pourtant, ce n'est pas l'essence du film, ou du moins, il n'y a pas que cela.

Sans prévenir, coup sur coup, Akio Nishizawa assène deux claques magistrales au spectateur au cours du récit et avec elles, une forte dose émotionnelle qui bouleverse l'atmosphère du film. La musique reprend une place centrale dans l'histoire et nous passons d'une ambiance à la Omohide Poroporo à un long métrage plus proche des thèmes de Piano no Mori.

Techniquement, la retranscription des chants des enfants pêchent un peu. Un effort a été fait pour calquer le mouvements de bouches avec les paroles des chansons, mais la trop grande similitude d'interprétation d'un choriste à l'autre donne vraiment l'impression d'avoir des robots, alors qu'aucune image de synthèse n'a l'air d'être utilisée. C'est dommage de penser qu'un rendu moins parfait aurait peut être pu faire plus réel. C'est tout l'art et la force en générale des animateurs de chez Ghibli qui privilégient le rendu au réel. Là, c'est ce qui a visiblement manqué aux équipes de Furusato Japan pendant ces séquences de chant.

Le thème ne reste pas moins très fort et les instants musicaux s'accompagnent de visuels qui accentue les messages et les impacts des chansons. Akio Nishizawa met vraiment en avant le Doyo, ces chansons traditionnelles pour enfants, composées au début du XXème siècle, avec souvent la nature pour thème et qui sont une part importante la culture japonaise.

Akio Nishizawa a raison de dire que que la qualité musicale est au rendez-vous. Tsutomu Aragi interprète la première chanson dans le film tandis que Kokia, maintenant assez célèbre en France, chante le générique de fin, Utau Hito. Les chants des chorales sont le fait de plusieurs choeurs donc le célèbre choeur des enfants de Suginami, une institution qui a collaboré dans le passé avec Joe Hisaishi pour la bande originale de Tonari no Totoro.

Pour la petite histoire, Akio Nishizawa a découvert la voix particulière de Tsutomu Aragi à la radio, en écoutant son interprétation de La lune au dessus du château de sable, alors que le film était seulement en gestation. Du coup, il a accordé une place prépondérante à cette chanson dans son récit, qui s'articule très bien autour d'elle pour nous offrir un joli final.

Avis

Très intéressant, mais surtout d'un point de vue ethnographique ;-)

Soumis par Illin le 30 novembre 2012

Avis

Soumis par v8incen8t le 24 novembre 2014

Avis des membres d'Animint

Appréciation Générale : 3,5
Animation : 2,5
Graphisme : 4,5
Personnages : 3,0
Histoire : 3,0
Bande son : 4,0

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