Qui dit mois de juillet, dit début de nouvelles séries au Japon. J'entame leur présentation par une dizaine de titres : Majimoji Rurumo, Barakamon, Hanayamata, Futsû no Joshikôsei ga Locodol Yattemita, Rail Wars Tokyo Ghoul, Tokyo ESP, Re Hamatora, Ao Haru Ride et Akame ga Kill.

Majimoji Rurumo

Kôta Shibaki est un lycéen qui traîne une réputation de pervers depuis son enfance et ce, à juste titre. Sa dernière trouvaille est de faire appel à la magie pour obtenir une petite culotte.

Son voeu se réalise mais il rencontre sa bienfaitrice, Rurumo, une sorcière qui vient réclamer son dû en échange de l'objet : Il doit lui céder sa vie ! La situation n'arrange en fait personne car elle-même devra effectuer des dizaines d'années de prison si le contrat est honoré. Finalement, l'affaire s'arrange au mieux : Rurumo est rétrogradée au rang d'apprentie sorcière qui doit faire ses preuves tandis que Kôta Shibaki hérite d'un carnet de tickets magiques pour lui commander des souhaits et la faire monter de niveau. Le seul hic, c'est qu'à chaque fois qu'il utilise un billet, l'espérance de vie du jeune homme diminue.

Sans surprise, l'adaptation par  le studio J.C. Staff du manga de Wataru Watanabe aborde des sujets ecchi mais sans en montrer visuellement. C'est le genre de comédie qui s'oublie vite.

Barakamon

Seishû Handa es un jeune calligraphe bourré de talent mais à qui il manque encore quelque chose. Exilé sur les îles Gotô suite à un scandale, il se retrouve confronté avec les autochones et notamment les enfants qui utilisaient alors le local, où il vit comme leur base à eux. Parmi eux, la première et la plus assidue à venir le visiter est la petite Naru Kotoishi, 7 ans.

Le manga, publié en France chez Ki-oon, est original en mettant en avant la calligraphie avec un contraste saisissant entre un érudit et des personnes beaucoup plus rustres, que ce soit des jeunes gens ou des adultes. Le scénario charge cependant le côté burlesque, qui peut prêter à sourire mais il devient difficile de séparer le bon grain de l'ivraie et l'ensemble devient un peu ennuyeux finalement.

Hanayamata

À 14 ans, Naru Sekiya est férue de contes de fée mais elle s'aperçoit qu'elle ne s'intéresse à pas grand-chose d'autre ni ne s'épanouit vraiment dans ce qu'elle fait. Elle pratique bien le kendo chez elle, mais plus par obligation, comme sa famille détient un dôjô. Elle se contente de suivre son amie, Yaya Sasame, beaucoup plus ouverte et populaire, qui elle, s'est lancée comme batteuse dans un groupe de rock de filles.

Pourtant, une nuit, Naru tombe sous le charme d'une jeune américaine, Hana N. Fountainstand, qui danse le yosakoi. Cette dernière a intégré la même classe que Naru et compte bien créer un club de yosakoi. Naru est déstabilisée par la débauche d'énergie d'Hana, qui peut se montrer très envahissante et trop familière avec elle, mais elle se montre étonnamment motivée pour apprendre cette danse.

La jeune fille timide qui s'épanouit en vivant sa passion est classique mais le choix du yosakoi comme activité est original. L'atmosphère est gentillette avec ses mini drama, sans pour autant tomber dans le ton trop mielleux à la K-ON!, mais il ne se passe pas grand chose.

Futsû no Joshikôsei ga Locodol Yattemita

C'est parce qu'elle voulait s'acheter un nouveau maillot pour l'inauguration du nouveau complexe nautique de Nagarekawa, que Nanako Usami a accepté le petit boulot que lui a trouvé son oncle qui travaille pour la ville. Elle fait d'une pierre deux coups, car elle doit apporter son aide à la cérémonie d'ouverture de la piscine. Ce qu'elle ignorait en revanche, c'est qu'elle devait monter sur scène pour jouer les idols en maillot de bain. Heureusement pour elle, elle n'est pas seule et elle accompagne Yukari Kohinata, son aînée, aussi au lycée mais plus à l'aise qu'elle en public.

Le show qui arrive à son terme est le premier pas de Nanako, en tant qu'idol locale, appelée aussi locodol. Elle forme un tandem avec Yukari et passe ses jours de congé à arpenter les petits événements pour le compte de la ville, sous la houlette de son oncle. Les deux filles passent quelques minutes sur la chaîne cablée du coin, avec des prises de vue réduites au maximum pour cause de budget.

L'animation n'a pas la prétention de retranscrire des chorégraphies à la Love Live ou The Idolm@ster mais l'ambiance est très rafraîchissante. Jusqu'à présent, il n'est pas question de compétition mais juste de jeunes idoles en herbe, qui doivent travailler avec les moyens du bord.

Le manga d'origine est un yonkoma, c'est-à-dire avec des histoires qui tiennent en 4 cases mais l'adaptation réussit à fluidifier le récit, en faisant oublier le découpage.

Rail Wars

Le récit se déroule dans un Japon imaginaire, dans la mesure où la société nationale des chemins de fer japonais, la Japanese National Railways, existe toujours alors que la véritable JNR a été démantelée en 7 compagnies privées en 1987, avant de disparaître officiellement en 1998.

Comme l'ensemble de sa promotion, Naohito Takayama entre en tant qu'apprenti au sein des forces de sécurité de la JNR, alors que ce n'est pas son premier choix. Féru de trains, il se sent plus l'âme de servir les clients que de jouer les policiers du rail. Pendant ses classes, il côtoie Aoi Sakurai, athlétique et douée au tir, Shô Iwaizumi, bien baraqué et enfin la jolie Haruka Kômi, qui est arrivée en tête des examens théoriques.

Le groupe s'est montré brillant pendant les dernières épreuves et lors d'un stage pratique, ils partent à poursuivre une bande de voleurs à la tire. Finalement, après leur cursus, les différents protagonistes se retrouvent assignés dans la même petite entité, la 4ème équipe de garde, placée initialement sous la houlette de Nana Iida.

Visuellement, c'est très bien fait et les personnages sont charismatiques. Le roman d'origine a commencé en 2012 et comporte déjà 8 tomes. Cela me rappelle l'ambiance à la Patlabor – la série ou les OAVs, pas les films – mais je suis  dubitatif devant le scénario : Autant la course poursuite avec les voleurs passe encore, mais le coup du désamorçage de la bombe par les employés me laisse pantois. À cela vous pouvez rajouter des messages patriotes à deux sous, du genre "le client d'abord" alors que tout va leur péter à la figure et vous avez un anime qui descend en flèche dans votre estime. Après, ce n'est pas une réelle surprise quand le résumé indique qu'il va falloir affronter les méchants qui veulent privatiser les chemins de fer… 

Tokyo Ghoul

Les Ghouls sont des êtres qui se nourrissent d'être humains. Ils peuvent se camoufler parmi la population et rester discrets en limitant leur "consommation". D'autres, en revanche, attirent l'attention en commettant de véritables massacres pour assouvir leur faim.

Ken Kaneki est un jeune étudiant à l'université, tout ce qu'il y a de plus ordinaire, jusqu'au jour où il tombe entre les griffes d'une créature qui l'isole puis l'attaque. Il s'en sort par miracle mais son état est critique et pour le sauver, le chirurgien procède à des transplantations d'organes en urgence et dans la précipitation. Ce qu'il ignore, c'est que ces organes proviennent d'un Ghoul et si Ken s'en remet physiquement, il s'aperçoit qu'il devient un monstre : Son instinct le pousse à vouloir dévorer les humains désormais.

Il s'agit là encore de l'adaptation d'un manga, édité en France par Glénat, dont le début du récit est respecté. Avec 12 tomes, il y a de quoi alimenter la série, qui met en mouvement les personnages et qui asperge les décors avec des litres d'hémoglobine.

Tokyo ESP

Tôkyô est la cible d'attaques menées par des terroristes qui ont des perceptions extrasensorielles. Le parlement flotte désormais dans les airs et toutes les personnes à l'intérieur ont été prises en otages, tandis que des complices provoquent des explosions au sol pour alimenter le chaos.

Les forces conventionnelles se révèlent inefficaces mais parmi les individus qui maîtrisent les espers tous ne sont pas mauvais et le leader de ces personnes, surnommée la fille blanche, intervient sur le théâtre des opérations.

Le choix de la réalisation est d'utiliser librement le chapitre 23 du manga pour en faire un premier épisode remplie d'action et avec une atmosphère lourde à la Ga-Rei: Zero, le titre précédent de l'auteur, Hajime Segawa. Le volet rappelle une attaque de X-Men sur la Maison Blanche, mais en version japonaise. La suite de la série devrait revenir à un ordre chronologique et une ambiance un peu plus légère. Panini a sorti le manga chez nous alors que Ga-Rei est chez Pika.

Re Hamatora

Plusieurs mois se sont écoulés depuis les révoltes initiées par Moral. Les Minimum Holders, ces humains qui possèdent des facultés surnaturelles, ne sont pas tellement mieux vus mais ils ont maintenant quelques supporters dans la société. En revanche, pour l'agence Hamatora, les affaires déclinent et aucun membre n'a d'affaire intéressante à traiter.

Il est délicat de résumer plus l'intrigue que cela, au risque de dévoiler non seulement l'intrigue du premier épisode mais surtout le dénouement de la première série. Le deuxième volet s'inscrit dans la continuité du premier même s'il n'est pas évident de voir surgir un adversaire charismatique pour l'instant, face à un super héros que rien ne peut arrêter.

Le scénario est construit mais la tournure prend plutôt la direction d'une histoire où le méchant n'est pas si méchant en fait. Sinon, l'effet répétitif toutes les deux minutes, du genre un Harmony Cels entre chaque scène, est très pénible.

Ao Haru Ride

Au collège, Futaba Yoshioka s'est amourachée de Kô Tanaka mais le garçon a changé d'établissement avant même qu'elle n'ait eu le temps de vraiment le connaître. Devenue lycéenne, la jeune fille s'est inventée un personnage plus garçon manqué car au collège, elle attirait les garçons qui ne l'intéressaient pas et en plus suscitait la jalousie des autres élèves qui la tenait à l'écart. Désormais, elle forme un trio avec des soi-disantes amies mais c'est toujours mieux que de rester seule.

La donne change quand Futaba croise un garçon qui ressemble à Kô mais qui ne porte pourtant pas le même nom et qui se montre surtout très sarcastique à son égard alors que son premier amour était la gentillesse même.

Le manga, commercialisé en France sous le titre Blue Spring Ride chez Kana, a suffisamment de matière intéressante pour fournir une énième romance certes, mais joliment racontée, où les amours passés n'équivalent pas les relations présentes.

Akame ga Kill

Tatsumi rêve de gloire et d'aventures. Il a rejoint la capitale pour espérer décrocher une bon poste et subvenir aux besoins de son village. Il déchante rapidement en étant victime d'une femme qui le roule comme un bleu et lui dérobe ses économies. Il est cependant recueilli par Aria, une jeune aristocrate qui l'accueille à bras ouverts chez ses parents. Alors que le jeune guerrier prend ses marques, la demeure est la cible un soir d'une attaque de la part de la pire guide d'assassins qui soit, Night Raid. Pour protéger Aria, Tatsumi s'interpose devant Akame, l'une des assaillantes, mais les méchants ne sont pas ceux qu'il croit.

L'anime suit fidèlement le manga, publié à partir septembre 2014 chez Kurokawa, sous le titre Red Eyes Sword. Les personnages correspondent bien au genre shônen mais l'auteur ne va pas dans la dentelle pour aligner les tortures et les meurtres des veuves et des orphelins, et il n'a aucune pitié avec ses protagonistes, aussi attachants soient-ils. C'est un peu la marque de fabrique de cette histoire pour se distinguer du schéma classique entraînement puis combat, et vice versa.