Après la tentative de l'année dernière, je me relance dans mon lot de prévisions – à ne pas prendre au sérieux, quoique... -, en essayant de varier un peu la liste d'une session à l'autre.

1. Isao Takahata de passage en France

Mine de rien, Kaguya-hime no Monogatari est son premier film en 14 ans, depuis Mes Voisins les Yamada. Sorti au Japon le 23 novembre 2013, le long métrage a accroché la première place au box-office, même si cela représente trois fois moins de recettes que pour le Vent se lève, le film réalisé par son compère Hayao Miyazaki.

Même sans actualités, Isao Takahata est venu régulièrement en France donc avec la sortie de son film en ligne de mire, il est raisonnable d'envisager son passage dans l'hexagone, sauf à voir dans son âge avancé – 78 ans – un frein au voyage.

2. Katsuhiro Otomo invité à une convention en France

Il avait failli revenir en mars 2012 pour la fête de l'animation mais faute à un planning surchargé, il n'avait pas fait le déplacement. Son événementiel en 2013 a été autour de son projet Short Peace, dont le film, une compilation de 4 courts métrages, est sorti en juillet dernier au Japon.

Certes le faire venir en France, pour qu'il présente ses derniers projets est toujours intéressant, mais le créateur a fait parler de lui pour avoir prédit les jeux olympiques de Tôkyô de 2020 dans son manga Akira, 30 ans avant que cela soit confirmé en 2013. Donc au lieu de requérir une nième signature à la chaîne sur un ex-libris, le nec le plus ultra sera de demander une petite prédiction.

Bon d'accord, à 30 ans d'intervalle, cela intéressera plus vos enfants que vous-même, et puis bon, il y a aussi la 3ème Guerre Mondiale de prévue dans Akira.

3. La vraie fausse retraite d'Hayao Miyazaki

Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il reprendra les rênes d'un nouveau long métrage mais j'imagine bien sa présence planer très fortement sur les projets. Cela peut être de voir son nom apparaître les travaux préparatoires et plus à l'instar de la Colline aux coquelicots mais j'imagine plus volontiers un court métrage à l'image d'On Your Mark projeté en même temps que Mimi ô Sumaseba.

À l'époque des spectateurs restaient dans la salle pour revoir le clip, faisant fi du film après, un peu comme certains ont pu assister à des séances de cinéma uniquement pour aller voir les bandes annonces de Star wars.  

4. La fin de Naruto n'aura pas lieu

Parce qu'il a dit qu'il ne serait peut-être pas à la prochaine édition de Jump Festa, que des observateurs ont conclu que Masashi Kishimoto, l'auteur de Naruto, allait arrêter son manga en 2014, qui serait dans son arc final.

Certes les ventes au Japon sont en érosion et en deçà des mangas qui progressent en parts de marché tels que l'Attaque des Titans ou Kuroko no Basket. Cependant, même avec une chute de près de 15% des ventes cumulées sur l'année, cela représente 5 millions et demi de tomes en 2013, à la 5ème place, devant Silver Spoon est en dessous de la barre des 5 millions de tomes et un seul nouveau tome de Naruto fait encore quasiment le même score tous exemplaires confondus d'un titre à la 40ème place. En plus, je ne mentionne pas les scores de la franchise sur les marchés occidentaux.

Bref, s'il est raisonnable de penser à la suite, cela m'étonnerait que le manga s'arrête aussi brusquement, quelque soit la volonté de l'auteur d'en finir, d'autant plus qu'il n'est pas assuré de produire un hit de ce genre, avec une nouvelle série. L'attente sera assurément très forte pour la production suivante de Masashi Kishimoto et donc le peaufinage en amont aussi.

5. La consolidation des acteurs anime et manga

Mon serpent de mer est de relancer la restructuration Delcourt-Tonkam-Soleil. En observant les sorties sur les sites de vente en ligne, vous pouvez voir des entrées Delcourt estampillées Tonkam collection au lieu d'être mis avec Tonkam directement en tant qu'éditeur. En revanche, les entrées sont généralement en double et les véritables entrées sont encore celles de Tonkam tout court. Je suppose que la maison Delcourt sans Akata en 2014 en profitera pour présenter un nouvel aspect de son secteur manga.

Par consolidation, j'entends aussi le rapprochement vidéo et manga, à l'image de Kaze qui a refondu ses communautés. C'est le même phénomène chez Kana, qui a fusionné ses news vidéo dans son site manga. En revanche, j'irai plus loin en imaginant des partenariats plus forts entre les autres acteurs dont les liens financiers ne sont pas directs, quitte à ce qu'ils le deviennent s'ils trouvent une véritable synergie à lancer la vidéo, le manga et les jeux vidéo, par exemple.

6. Une nouvelle implémentation efficiente d'un éditeur japonais en France

Là aussi, c'est un peu l'arlésienne qui traîne d'une année sur l'autre. Les acteurs locaux s'attendent toujours à un échec à plus ou moins court terme lorsqu'un éditeur japonais arrive directement en France. Le dernier exemple vaut pour les figurines avec Kotobukiya, qui ne fait pas peur en gardant l'essentiel de sa chaîne logistique au Japon avec des prix finalement peu compétitifs par rapport à des entreprises françaises d'import, qui ne sont pourtant pas des mastodontes.

La prise de contrôle de sociétés locales semble plus efficace mais il reste à voir ce qui est encore disponible sur le marché français, susceptible d'être acheté et encore indépendant par rapport aux grands groupes européens.

7. Tu seras compatible avec les terminaux mobiles ou tu ne seras point

C'est un lieu commun que de constater que l'ordinateur est en replis pour l'usage d'internet par rapport aux terminaux mobiles qu'ils soient smartphones tablettes. Un moyen détourné d'exploiter le potentiel des communautés connectée par ce biais, est de donner l'accent sur les réseaux sociaux du genre Facebook et Twitter.

Il est vrai, que le navigateurs mobiles permettent une lecture honorable des sites web traditionnels, du moins en ce qui concerne les tablettes. C'est moins vrai pour les smartphones, à cause de la taille de l'écran. En ce sens, j'ai été surpris par les mauvaises notes en moyenne dans le top 2013 de sites web des éditeurs de mangas dans ce domaine.

À mon avis, non seulement la structure web classique devrait être assurée d'être compatible avec les terminaux mobiles mais je pense que la nébuleuse d'applications associées devraient suivre. Je ne songe pas uniquement aux lecteurs vidéo ou mangas – déjà disponibles d'ailleurs – mais plutôt à l'offre de produits dérivés, à l'image des fonds d'écran mais en plus sophistiqués. Un gadget au Japon consiste à voir vos personnages préférés s'afficher sur votre écran quand vous arrivez à certains endroits.

Cela va sans dire que le fossé se creusera entre les sites offrant ces nouveaux services et les anciennes moutures, sans même aucun lien avec les réseaux sociaux. 

8. Un nouveau magazine pro

Les difficultés d'Animeland ont mis en lumière les déboires de la presse écrite ces derniers temps. Je souhaite au magazine de retrouver du poil de la bête, quelque soit son format, mais à la vue de l'hécatombe des titres spécialisés au fil des ans  – il n'y en avait déjà pas beaucoup – il se trouve qu'il y aura peut être la place pour un nouvel entrant.

Peu vraisemblablement dans le format papier traditionnel mais peut être sous forme numérique, en conservant une maquette du genre magazine, sans basculer dans le catalogue de news, à l'image des feux webzines Ex ou Animefringe. Reste à trouver un sponsor à défaut d'avoir un modèle économique viable. 

9. Le Japon en 8eme de final de la coupe de monde de football

Quel est le rapport avec la choucroute ? Pas grand-chose. C'est un peu tard pour espérer un nouvel opus de Captain Tsubasa en route pour le Brésil et de toute manière, Rising Sun, le nouveau volet tout frais du manga de Yôichi Takahashi, publié dans le Grand Jump, se concentre désormais sur le chemin pour rejoindre les jeux olympiques de Tôkyô en 2020.

Avec la Colombie, la Grèce et le Côte d'Ivoire dans le groupe, cela sera un beau challenge pour le Japon pour sortir de son groupe, mais cela ne parait pas impossible si les équipes en face sont dans un jour sans. Au tour suivant cela se corse un peu avec l'Italie ou l'Angleterre a priori en ligne de mire.

10. Un anime en 3D regardable

Depuis 20 ans, nous avons droit à des images de synthèse dans des séries pour animer les avions, les vaisseaux et les navires, et maintenant, il est devenu courant de voir l'utilisation s'étendre aux personnages. Vous avez des exemples avec Love Live ou AKB0048 Next Stage. Cela permet des scènes d'animation plus complexe mais je déteste souvent le rendu chaotique des visages, même quand il s'agit d'un long métrage tel que Re:Cyborg 009.

Je ne désespère pas pour autant, notamment après avoir vu le rendu d'Aoki Hagane no Arpeggio et j'envisage de trouver dans le lot des sorties 2014, un anime en 3D "regardable".