Au moins de janvier 2013, je m'étais lancé dans plusieurs prédictions pour l'année à venir, sans me prendre au sérieux mais j'avais émis quelques idées. Il est désormais l'heure de faire le bilan.

1. L'arrêt du manga Détective Conan

Nous sommes loin de l'arrêt du manga avec pas moins de 3 volumes reliés publiés en 2013, à savoir le tome 79 en avril, le 80 en juillet et le 81 le 18 novembre dernier.

Le classement Oricon par séries indique que la titre cumule près de 2 millions de volumes reliés vendus, ce qui le place à la 24ème place, juste derrière Ace of Diamond mais devant Sket Dance, Black Butler ou encore To Love-Ru Trouble Darkness.

La période de référence est de novembre 2012 à novembre 2013 donc ce n'est pas tout à fait l'année civile et dans le cas de Détective Conan, les chiffres ne prennent donc pas en compte les ventes du tome 81 mais en revanche celle du tome 78, paru le 18 décembre 2012, sont dedans.

Verdict : Le manga se vend encore trop bien pour qu'Aoyama-Sensei puisse l'arrêter

2. L'intensification de la chasse au scantrad

Je ne suis pas le sujet de près mais mon impression est que les sites continuent leur bonhomme de chemin à publier les chapitres d'oeuvres licenciées ou pas en France.

Quant à la Hadopi, une partie de ses activités devraient revenir au CSA, avec un budget sensiblement en baisse : 6 millions d'euros en 2014 contre 8 millions en 2013 et 11 millions en 2012.

Verdict : LOL

3. Le manga numérique venu d'ailleurs

L'idée ne date pas d'hier, ce qui a valu plusieurs initiatives qui ont tourné court pour des raisons multiples, entre le prix proposé ou l'absence de terminaux adaptés à l'époque, alors que maintenant la lecture sur tablette est devenue supportable, voir confortable.

En 2012, Kana avait essayé de relancer le concept avec un suivi des prépublications japonaises au format numérique mais l'offensive en cette fin d'année 2013, la plus probante, est l'arrivée en masse de manga dans le catalogue Izneo. La plate-forme distribue les titres de Sakka, Pika, Kana et Kazé.

Le cas Izneo n'est pas isolé et vous trouvez  plus de 900 mangas sur la Kindle Store d'Amazon et plus d'un millier sur la  Kobo Store promue par la Fnac et sur l'iBook Store accessible via iTunes d'Apple. Le prix est en moyenne 2 euros moins cher que pour le format papier.

Après les effets d'annonce, il faudra attendre le bilan des ventes mais au moins l'offre est devenue conséquente.

Verdict : Cela a déjà commencé

4. L'explosion du roman graphique

De tête, je ne vois que deux titres de chez Soleil Manga qui correspondrait au genre et qui sont parus en 2013 : L'interprétation des rêves de Freud et Les mots de Bouddha. Pas de quoi en faire des best sellers.

Verdict : Plouf

5. Un véritable éditeur de Visual Novels en France

Plusieurs titres traduits en anglais sont parus cette année outre Atlantique dont, par exemple, World End Economica ou If My Heart Had Wings, en version édulcorée mais cela compte quand même pour une édition traduite. À ma connaissance, nous sommes toujours resté au Sanglot des Cigales comme seule sortie "commerciale" en France.

Verdict : Visual quoi déjà ?

6. Fullmetal Panic en anime c'est bel et bien terminé

Il n'y a pas eu d'annonce dans un sens ou dans l'autre mais la licence a eu plusieurs actualités, ne serait-ce que la sortie du box Blu-ray ultime qui réunit toutes les adaptations animée à l'occasion des 15 ans des romans.

Le fil actuel, Fullmetal Panic Another en est à son 7ème roman, annoncé pour le 20 janvier 2014. Côté manga, le 19ème et dernier tome de Fullmetal Panic Sigma est sorti en septembre 2013, en même temps que le premier tome de la nouvelle saga, Fullmetal Panic Zero.

Même s'il s'agit de spin-offs, c'est autant de contenu susceptible d'être porté sur un support anime à terme.

Verdict : Pas sûr

7. La sortie de Yokohama Kaidashi Kikô en version francophone

Alors que le titre jouit d'un retour positif de la part de ceux qui l'ont lu, le titre est toujours inconnu en Europe ou aux Etats Unis. Les seules éditions non japonaises, connues à ce jour, sont a priori taïwanaises, coréennes et indonésiennes.

Verdict : À force d'attendre, nous aurons le titre dans une collection vintage

8. Le désengagement de plusieurs éditeurs du manga en France

Les groses maisons pourvoyeuses de mangas sont toujours là, si je m'en tiens aux sorties de titres nippons que je recence via Kelmanga. Dans la base, je comptabilise plus de 1500 tomes parus en 2013, ce qui en fait à peine une centaine de moins qu'en 2012. Je compte même 20% de parutions en plus pour Panini Comics en 2013 par rapport à 2012, alors que je m'attendais à un phénomène inverse, au profit du secteur des comics, réputé plus porteur ces derniers temps.

En revanche, je n'ai pas le nombre de séries en arrêts de commercialisation, qui reflète aussi un aspect de la forme des éditeurs quand cela touche leur fond de titres historiques.

Ma remarque à propos de la consolidation entre Delcourt, Tonkam et Soleil Manga semble avoir été repoussée à plus tard, bien que les stands soient réunis en un seul pendant les salons, notamment à Japan Expo.

Verdict : Cela irait-il moins mal que prévu pour les éditeurs mangas?

9. La multiplications des nouveautés

La logique aurait voulu que la part de titres neufs augmente par rapport aux séries de mangas déjà lancées, où les tomes paraîtraient avec un intervalle plus long entre chaque sortie.

Là aussi, je me réfère à la base Kelmanga, - elle-même plus ou moins alimentée par le catalogue Amazon – en comptant le nombre de tome 1 sortis. En 2013, j'en trouve environs 340, ce qui est est le même total quand je fais la recherche pour 2012, à quelques unités près.

En considérant que seules les ventes jusqu'au 4 premiers tomes sont performantes dans la majorité des titres, j'ai élargie mon filtre pour voir la part des tomes 1 à 4 par rapport au reste. En 2012, le ratio était de 48% et en 2013, il passe juste à 50%.

C'est peu dire que les résultats reflètent une stabilité de la proportion de nouveautés, et non pas une explosion.   

Verdict : Les chiffres ne mentent pas (mais quant à savoir s'ils sont fiables à 100%, ceci est une autre histoire)

10. Le crowdfunding au secours des mangas

Aux Etats Unis et en Grande Bretagne, des initiatives se sont spécialisées dans l'édition en anglais de DVDs d'anciennes séries, telles que Creamy Mami ou Très cher frère.

En 2013, il y a aussi des collectes de fonds pour des projets d'animation, tels que Santa Company ou Little Witch Academia 2. Dans le lot, vous pouvez rajouter le projet Asterion une coproduction franco-japonaise entre Pollux Animation et JC-Staff, qui a obtenu de quoi fabriquer un pilote.

Du côté de l'édition de manga déjà sorti, je n'ai rien marqué, si l'on excepte la plate-forme japonaise J-comi, qui, elle, ressort des anciens titres au format numérique, mais bon, cela reste en japonais hein. 

Verdict : Pas besoin en fait

11. L'annonce de Japan Expo Tôkyô

C'était peut-être un peu présomptueux d'aller jusque là, mais la ligne de conventions Japan Expo a encore évolué cette année. Comme prévu, l'édition Japan Expo USA a eu lieu en Californie au mois d'août 2013 avec visiblement moins de monde que prévu suite à un problème de calendrier avec les congés scolaires pour le vendredi.

Les rendez-vous Japan Expo Centre a été annulé, mais Japan Expo Belgium a été maintenu vers la même période, suivi aussi par la communication de l'annulation de l'édition 2014 de Japan Expo Sud.

La surprise du chef a été l'annonce sur la prochain édition des 15 ans de Japan Expo, qui se déroulera sur 5 jours en juillet 2014 et sans Comic Con' Paris, dont les nouvelles dates n'ont pas encore été communiquées.

Verdict : On peut toujours compter sur SEFA(*) pour nous surprendre

(*) L'entreprise qui organise Japan Expo

12. Une hécatombe parmi la blogosphère

En regardant les statistiques sur Aggregator Sama, nous avions environs 800 articles publiés par mois sur les blogs inscrits, avant filtrage donc en comptant aussi les posts de dessins par exemple. À l'heure actuelle, le volume est descendu à un peu plus de 400.

Certes, je procède moins souvent à la chasse pour repérer de nouveaux sites à inscrire mais la tendance baissière est évidente, alors que quelques plumes ont pourtant augmenté leur nombre d'articles publiés sur l'année.

Vous avez peut être remarqué que c'est mon premier article publié au mois de décembre, histoire de ralentir mon rythme et de contribuer à la justesse de cette prédiction sur la liste.

Verdict : Trop facile

13. Akemi Takada à AX 2013 ou JE 2013

J'avais annoncé la venue d'Akemi Takada à l'occasion des 30 ans de Creamy Mami au mois de juillet 2013. En fait, elle était à Paris Manga dès le mois de février pour lancer ses 3 protégées du groupe SAYURa, des idoles dont elle a composé les tenues et qui faisaient leurs premiers pas en France.

Il a été bien question des 30 ans de Creamy Mami mais c'est à Romics 2013 en Italie, que cela s'est déroulé au mois d'octobre dernier. 200 visiteurs ont eu droit à une lithographie dédicacée, reproduction d'une illustration de Creamy inspirée par une scène d'Audrey Heburn dans le film Vacances Romaines.

Verdict : J'y étais presque

Addendum

Voilà pour les statuts des différentes prévisions mais je continue avec un aparté sur cette année 2013. Au point 8, je me suis contenté de penser aux éditeurs mangas que nous avons l'habitude de voir évoluer plus souvent que les autres acteurs du domaine japanimation. Cela s'est révélé faux en 2013.

Les bouleversements ont été forts du côté de la presse avec dernièrement les difficultés d'Animeland qui vire des permanents et qui repasse en bimestriel comme à ses débuts en fanzine.

Le paysage du simulcast a aussi beaucoup évolué avec la consolidation de KZPlay et Genzai pour former Anime Digital Network, et l'arrivée de Crunchyroll dans un secteur, où Wakanim est bien installé aussi. Le lancement de la chaîne J-One a visiblement motivé le canal concurrent Mangas à proposer également du simulcast.

Nous arrivons aujourd'hui à une trentaine de séries, qu'il est possible de suivre légalement en France avec un décalage plus ou moins important avec la première diffusion au Japon. C'est un changement que je n'avais pas imaginé à ce point il y a un an et il n'est d'ailleurs pas du tout dans la liste de mes prévisions.

Le secteur de vidéo à la demande reste cependant un secteur à risque et il n'y a qu'à voir le beau gadin pris par Docomo D Animestore, qui a lancé son offre en juillet avant de fermer son service deux mois après.

Bon, maintenant, il me reste à réfléchir aux prévisions 2014...