Le mois d'avril est synonyme de rentrée des classes au Japon et d'une vague de nouvelles séries à la télévision. Je commence la présentation de la saison avec Hyakka Ryôran Samurai Bride, Hayate no Gotoku! Cuties, Hataraku Maou-sama!, Dansai Bunri no Crime Edge, Devil Survivor 2 The Animation, Suisei no Gargantia, RDG Red Data Girl, Ginga Kikôtai Majestic Prince, Kakumeiki Valvrave, Yahari Ore no Seishun Love Come wa Machigatteiru et enfin  Shingeki no Kyojin.

Hyakka Ryôran Samurai Bride

La première série remonte à 2010 et ce 2ème opus est dans la lignée, avec un harem de guerrières qui appuie Muneakira Yagyu, un jeune héros à la tête d'un dôjô dans un Japon parallèle, plein d'anachronismes, avec le shogunat encore en place. Le pouvoir surpuissant de sa combattante préférée, Jubei Yagyu, ne s'éveille que lorsqu'il l'embrasse.

La comédie amorce sa reprise avec un dôjô transformé en Maid Café, une affaire plus lucrative, mais l'apparition de nouvelles ennemies, venues d'outre tombe, annonce de nouveaux combats, qu'il est difficile de prendre au sérieux. Le semblant de récit est tout simplement ennuyeux.

Hayate no Gotoku! Cuties

Manglobe a repris la licence pour 12 épisodes en octobre dernier et lance déjà le volet suivant au mois d'avril. Le concept et l'atmosphère ne sont pas déplaisants mais Hayate Ayasaki est désormais installé dans son harem, au sein de la maison de Nagi Sanzenin, sa maîtresse officielle. La foule de personnages féminins fait rentrer la série dans le rang des romances du genre visual novel.

Hataraku Maou-sama!

Dans le Diable travaille à temps partiel, le roi démon a d'abord lancé ses légions à l'assaut des continents dans un univers parallèle. Une jeune héroïne a cependant conduit les armées humaines à résister et à inverser la situation. Acculé, le diable est obligé de s'enfuir en compagnie de son fidèle serviteur Alsiel et débarquent en plein Tôkyô. N'ayant presque plus aucun pouvoir magique, ils n'ont d'autre choix que de vivre comme les communs des mortels et le roi démon, sous le nom de Sadao Maô, se retrouve à travailler comme serveur dans un fast food pour gagner des sous, tandis qu'Asiel effectue des recherches pour voir comment repartir. La situation se corse avec l'arrivée également de Chiho Sasaki, qui a elle aussi perdu la plupart de ses pouvoirs mais qui n'hésite pas à affronter ses ennemis mortels avec les moyens du bord.

Hasard du calendrier, nous retrouvons un duo héros démon juste après l'adaptation de Maoyû Maô Yûsha l'hiver dernier. Il est plus amusant de noter l'inversion de character design entre les 2 séries. La reine démon a plutôt les traits de Chiho et le chevalier héroïque se rapproche plus de Sadao. Mis à part le tout début qui respire le sérieux, les tribulations des deux démons dans le monde moderne apportent une grande légèreté, que ne vient pas ternir l'arrivée de leur adversaire.

Dansai Bunri no Crime Edge

Kiri Haimura est obnubilé par couper les beaux cheveux et fait la rencontre d'Iwai Mushanokoji, une jeune fille dont la chevelure l'émerveille. Cette dernière vit cependant recluse chez elle, car nuls ciseaux ne peut couper ses cheveux et elle pense plus ressembler à un monstre qu'à une élève.

Le début du récit sonne bizarrement avec une rencontre digne des shôjô mangas mais pour une question de cheveux. Cela m'avait pensé à la salive qui relie Tsubaki et Urabe dans Mysterious Girlfriend X. Finalement, le scénario apporte une explication cohérente à la manie et l'attirance du garçon pour les cheveux. L'intrigue se focalise plus sur la protection d'Iwai, qui devient la cible d'un certain nombre de personnes. L'atmosphère à l'eau de rose en prend aussi un coup et au bout de 2 chapitres, il est déjà question d'un parricide gardé secret. Cependant, le changement et les explications ne signifient pas que l'anime est intéressant à découvrir.

Devil Survivor 2 The Animation

Hibiki Kuze a installé une nouvelle application morbide à la mode sur son téléphone, sur les conseils de son ami Daichi Shijima. Dans le métro, ils échappent tous les deux aux conséquences d'un tremblement de terre qui détruit la station et ils découvrent l'existence de monstres et de démons. Ils font aussi connaissance de Io Nitta, une jeune fille qui a aussi échappé au désastre. Leurs téléphones recèlent visiblement quelques pouvoirs tandis que dans Tôkyô le chaos commence à régner avec le contre coup de la catastrophe et les attaques de monstres.

L'univers est tiré d'un jeu vidéo et les premières scènes jouent sur l'ambiance macabre des catastrophes. Le dessin original des personnages est signé Suzuhito Yasuda, à la base de ceux pour Durarara !! et l'auteur de Yozakura Quartet.

Suisei no Gargantia

Ledo combat dans l'espace contre des aliens au sein d'une vaste mission qui tourne à la boucherie. Propulsé dans un vortex, il se retrouve perdu sur une planète habitable à la technologie balbutiante. Sa rencontre avec les habitants est mouvementé mais tant bien que mal, il amorce le dialogue avec eux et notamment avec Amy, une des autochtones.

Le monde où a amerri Ledo a des airs de Waterworld aux mêmes airs post-apocalyptiques. Visuellement, la série de Production IG est remarquable mais elle manque de rythme, avec un air de déjà-vu malgré ses efforts d'originalité. Cela m'a fait penser à Tide-Line Blue par exemple.

RDG Red Data Girl

P.A. Work s'attaque à une adaptation de romans fantastique avec l'histoire d'Izumiko Suzuhara, une jeune fille timide à l'école, qui vit dans un temple reculé dans la montagne et effrayée par la technologie et la foule. Elle possède cependant des pouvoirs qu'elle ne maîtrise pas encore.

L'intrigue s'annonce classique et l'atmosphère haute en couleur peine à convaincre dans plusieurs scènes où devrait transpirer l'horreur. En revanche, le récit avance rapidement et sort du cercle limité au temple perdu dans la forêt.

Ginga Kikôtai Majestic Prince

Izuru Hitachi s'est enrôlé parmi les cadets de l'espace, alors que l'humanité est en guerre contre un ennemi dont la technologie est supérieure. Son peloton, l'équipe Usagi, constituée de 5 personnes en tout, enchaîne les mauvaises performances dans les simulations mais le commandant leur confie des armures révolutionnaires, synchronisées avec leurs ADN et la troupe est envoyée en renfort pour permettre l'évacuation d'une base, considérée comme perdue.

Le studio Dogakobo joue généralement les seconds couteaux mais ils nous servent là une série de mechas, où nous retrouvons Hikaru Niijima (Gundam Seed, Heroic Age, Fafner) au character designer. Il a fait un peu évoluer son style pour obtenir des personnages plus comiques, mais le résultat n'est pas forcément probant, de même que les scènes humoristiques à deux sous qui jalonnent l'histoire, sans la transformer en parodie burlesque pour autant.

Kakumeiki Valvrave

Jior est une colonie neutre alors que deux factions voisines sont en guerre. Dans ce contexte, Haruto Tokishima profite de sa vie de lycéen insouciant et pour le moins passif. Le nid douillet tombe en pièce avec l'invasion des forces de Dorsia, qui visent la récupération d'un prototype secret dissimulé dans les sous-sols du lycée que fréquente Haruto. Au cours de l'attaque éclair, le garçon prend place dans le robot et abat les engins ennemis, stoppant net l'invasion.

La nouvelle série de mecha chez Sunrise a tous les ingrédients habituels pour servir de volet Gundam mais pour une fois, le nom est différent. Le schéma du super robot qui tombe entre les mains du héros qui n'avait rien demandé est ultra classique. La transformation du héros lui-même est un peu plus originale, de même que l'usage abondant des réseaux sociaux, version science fiction. Enfin, le rythme est adéquat, sans laisser le temps de s'ennuyer jusqu'à présent.

Yahari Ore no Seishun Love Come wa Machigatteiru

Le titre à rallonge se raccourcit en Oregairu et relate la rencontre improbable d'un lycéen misanthrope, Hachiman Hikigaya, avec la coqueluche de l'établissement, Yukino Yukinoshita, au sein d'un club chargé d'aider les autres élèves.

La récit ne vole pas bien haut mais l'ensemble reste sympathique, sans se prendre au sérieux ni tomber dans le graveleux ou le burlesque. Il reste quelques petites subtilités.

Shingeki no Kyojin

Dans un monde moyenâgeux, l'humanité vit recluse à l’abri d'une muraille centenaire, avec des murs de 50 mètres de haut. Elle se protège des géants qui vivent de l'autre côté et qui attaquent les hommes qu'ils rencontrent. Les seuls à s'aventurer sur leurs terres sont des brigades spéciales, qui subissent d'ailleurs des pertes effroyables à chacune de leur mission pour très peu de résultats concrets. Dans ce contexte, Eren Yeager rêve pourtant de rejoindre ces troupes qui peuvent voir le monde extérieur. Paradoxalement, son objectif va se réaliser mais pas de la manière qu'il aurait imaginé.

Mieux connu sous son titre international, Attack on Titan est le blockbuster attendu de la saison. Sur un thème qui parait bateau, le manga original d'Hajime Isayama réussit à produire une intrigue captivante, dans une société réinventée en prenant compte de la menace extérieure. Il ne s'agit pas seulement de géants en face, mais aussi de créatures quasi immortelles et surnaturelles.

Si l'histoire est solide – le schéma narratif est repris dans l'anime – le dessin original rebute quelque peu. Il est repris pour l'apparence des géants, mais l'équipe de production a procédé à un lifting bienvenu sur tous les personnages et à vraiment soigné les décors. Quelques belles scènes d'animation sont aussi au rendez-vous, ce qui devrait en faire un des titres incontournables de l'année 2013.